Mathieu : plein écran

Interrogé par L'Equipe à la fin de son match face à Feliciano Lopez, perdu en trois sets (3-6, 6-3, 6-4) il a fait le point sur sa situation. Après une année très moyenne, qui s'est achevée par la rupture de sa collaboration avec Loïc Courteau et des blessures à répétition, il veut entamer une "deuxième carrière", soutenu par Olivier Malcor. Touché au genou, puis victime d'une pubalgie, il avait renoncé aux tournois de début d'année : "Je gagne du terrain contre la douleur chaque jour. Ça faisait quatre mois que je n'avais pas osé des courses et des freinages secs."

"Chez moi, le physique est essentiel", dit Mathieu avant d'ajouter une première pierre à son optimisme du moment : "Aujourd'hui, je suis même plus fort qu'avant là-dessus. Je suis devenu souple à force de faire des étirements. Pendant que tout le monde était à l'Open d'Australie, moi, je passais mes matinées à l'hôpital de Clamart. Moralement, ce n'était pas terrible à vivre. J'ai perdu du temps à me soigner, mais, au moins, j'ai pu réfléchir à mon jeu." Et consulter internet...

C'est grâce à YouTube que PHM a retrouvé des anciennes sensations : "C'est marrant comme on peut douter de soi. Il y a quatre ou cinq jours, je suis allé me voir sur YouTube. J'ai revu des bouts de mes victoires contre Cañas à Montréal (2007) et Naso à Munich. C'est bizarre, mais je me souviens vachement mieux des défaites. Bref, j'ai pu voir qu'à l'époque, je ne faisais jamais de faute en revers. C'est dingue d'avoir oublié ça. [...] Voilà, j'avais besoin de revoir ces images". Certains joueurs utilisent la fameuse "visualisation", technique mentale, pour se concentrer, "Paulo" passe par la vidéo. Chacun sa technique. Quand on regarde les extraits de ses matches à Moscou et Lyon en 2002, on se dit qu'il est temps que Mathieu se souvienne de sa jeunesse insouciante. YouTube n'existait pas, mais ses adversaires de l'époque s'en souviennent certainement encore !