La parole aux silencieux

Même si Nadal y sera absent, mais la demi-finale du bas de tableau madrilène n'en sera pas moins intéressante. Elle appelle en tout cas au moins une certitude: ça va cogner. Et fort! Du haut de leur quasi double-mètre, Tomas Berdych (1,96 m) et Juan Martin Del Potro (1,98 m) ne sont pas des plaisantins quand il s'agit de pousser la balle. Depuis le début de la semaine, le Tchèque et l'Argentin sont peut-être les seuls à ne pas s'être plaints de la terre battue madrilène. Fermement ancrés sur leurs grands segments et à base de grands coups au service, ils ont passé la semaine à faire visiter chaque centimètre carré de court à leurs adversaires. Résultat, ils n'ont pas concédé le moindre set jusqu'ici.

Des deux demi-finalistes, Tomas Berdych a été sans doute le plus impressionnant. Le sixième joueur mondial n'a concédé que douze jeux en trois matches. Tombeur jeudi de Gaël Monfils en seulement 50 minutes (6-1, 6-1), il a été presque aussi expéditif vendredi face à Fernando Verdasco (6-1, 6-2 en 1h06). Le Tchèque jouera sa deuxième demi-finale d'un Masters 1000 de suite, après celle perdue à Monte-Carlo contre Djokovic. Avec une sérénité glaciale qui est sa marque de fabrique, il visera un deuxième titre dans cette catégorie de tournois ATP, sept ans après le premier décroché à Paris-Bercy.

Mais il n'aura pas la partie facile face à Juan Martin Del Potro, qui l'a déjà battu en demi-finale cette année à Rotterdam. Lui aussi affiche une forme éblouissante : il a remporté le tournoi d'Estoril le week-end dernier et est toujours invaincu sur terre battue depuis dix matches, sans avoir perdu le moindre set... Vendredi, le onzième joueur mondial, toujours en quête de son premier Masters 1000, a fait tourner en bourrique le fluet Ukrainien Alexandr Dolgopolov (6-3, 6-4). Berdych pourrait bien être sa prochaine victime comme il l'a été lors de leurs trois dernières rencontres depuis 2009...