Miami : Novak Djokovic éliminé du tournoi en 8e de finale par Roberto Bautista (1-6, 7-5, 6-3)

Novak Djokovic est encore tombé. Après sa défaite surprenante dès le 3e tour à Indian Wells contre Philipp Kohlschreiber, le numéro 1 mondial a fait à peine mieux en Floride, s’inclinant en huitième de finale, mardi, contre l’Espagnol Roberto Bautista Agut après quasiment deux heures et demie d’empoignade et trois sets très disputés (1-6, 7-5, 6-3). Déjà vainqueur de leur dernière confrontation à Doha en janvier, le 25e joueur mondial a réalisé une nouvelle performance de choix face au n°1 mondial. Il affrontera John Isner, vainqueur plus tôt dans la journée de Kyle Edmund (7-6, 7-6), en quart de finale.

Novak Djokovic ne gardera pas un souvenir impérissable de sa tournée américaine de mars 2019. Après son triomphe australien et plus d’un mois de pause, le numéro 1 mondial est apparu clairement en manque de rythme d’abord sur la côte ouest, puis sur la côte est. Mais au-delà de son niveau de jeu moyen et de sa qualité de frappe de balle, le comportement du Serbe, pas toujours impliqué, a interpellé. Et sa défaite contre Roberto Bautista Agut a confirmé cette impression étrange.

Pourtant, le début de match a ressemblé à une promenade de santé pour Djokovic. Appliqué, mais sans être flamboyant pour autant, il a profité d’un adversaire totalement hors du coup pour s’adjuger les cinq premiers jeux de la partie. Puis le premier set, sans forcer (6-1). Il contrôlait d’autant plus les événements qu’il s’est emparé de l’engagement adverse d’entrée de deuxième manche. Tout autre résultat qu'une victoire du Serbe semblait totalement illusoire à moment-là.

C’était compter sans le caractère affirmé de Roberto Bautista Agut. L'Espagnol avait sans doute gardé dans son esprit le souvenir de sa superbe performance au Qatar face au même prestigieux adversaire : il avait aussi alors accusé un set et un break de retard, avant de renverser la situation. Subitement, le 25e joueur mondial a mis plus d’intensité dans son jeu de jambes et dans ses frappes. Cela lui a permis de réaliser le debreak dans la foulée (1-6, 1-1). Et ce match jusqu’ici à sens unique s’est transformé en un combat équilibré.

Alors qu’il menait 5-4 et allait forcer un Djokovic agacé et beaucoup moins sûr de lui à servir pour rester dans le deuxième set, Bautista Agut a vu son élan être coupé par la pluie. Après vingt minutes d’interruption, le Serbe est revenu sur le court avec la ferme intention d’en finir, égalisant rapidement à 5-5, avant d’obtenir une balle de break. Mais son adversaire, métamorphosé par rapport au début de partie, s’est accroché et a même fini par prendre le dessus pour remettre les compteurs à zéro en raflant la manche sur le service adverse (1-6, 7-5).

Dès lors, le 25e joueur mondial a dicté le jeu, trouvant beaucoup de longueur de balle, prenant le premier l’initiative à l’échange. Et s’il a dû écarter deux balles de break à 1-1 dans le set décisif, c’est bien lui qui a pris l’engagement adverse dans la foulée (1-6, 7-5, 3-1). Djokovic a réagi immédiatement, réalisant le debreak, mais cela a été le chant du cygne. Dépassé par la vitesse de balle espagnole, touché physiquement et de plus en plus amorphe à mesure que la partie avançait, le Serbe n’a été que l’ombre de lui-même en fin de partie. Il a logiquement cédé une nouvelle fois sa mise en jeu à 2-3. Une fois de trop.

A la bataille en cadence depuis la ligne de fond, Bautista Agut a surpassé le maître en la matière (21 points à 18 quand l’échange a dépassé 9 frappes de balle) et s’est imposé en plantant une dernière banderille : un coup droit le long de la ligne qui a laissé sur place Djokovic. Le Serbe a, momentanément peut-être, perdu son appétit d’ogre. Gageons que le défi de la terre battue, bastion quasi-imprenable de Rafael Nada depuis deux saisons, le réveillera dans les prochaines semaines.