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Le retour de Rafael Nadal, c'est la meilleure des nouvelles

Laurent Vergne

Mis à jour 18/04/2016 à 11:07 GMT+2

MASTERS 1000 MONTE-CARLO - Rafael Nadal vainqueur d'un Masters 1000, c'était du jamais vu depuis deux ans. Redevenu conquérant sur terre battue, le Majorquin vient pimenter l'approche de Roland-Garros. Tant mieux.

Rafael Nadal - Monte-Carlo 2016

Crédit: Panoramic

C'était le 5 septembre dernier. Après son élimination en 5 sets face à Fabio Fognini à l'US Open, alors qu'il avait compté deux manches d'avance, j'avais avancé ici-même cette question : Nadal est-il bon pour la casse ? Il se trouvait alors au creux de la vague. A cette question, j'avais répondu "bon pour la casse, oui, comme Federer en 2013".
J'ai assisté à trop d'enterrements prématurés de champions pour accepter de refermer le couvercle sur le cercueil de leurs ambitions. On a vu comment Federer a rebondi à plus de 32 ans après une campagne, à son échelle, catastrophique. Le problème de Nadal n'étant pas physique, je ne voyais pas de raisons pour que le Majorquin ne puisse pas redevenir un acteur majeur du circuit. Ce qui ne signifie pas qu'il n'avait pas devant lui une tâche immense à accomplir.

Dauphin de Djokovic depuis l'US Open

Depuis sept mois, Nadal a retrouvé des couleurs. En deux temps : d'abord à travers une fin de saison 2015 solide. Puis avec un début de printemps 2016 prometteur. Sa victoire à Monte-Carlo, dimanche, la plus notable depuis Roland-Garros 2014, vient valider ce travail sur lui-même. Nadal n'est pas reparti de zéro, mais sa confiance, très sérieusement effrité à la fin de l'été 2015, était un sacré chantier. La confiance, cette insaisissable et indispensable compagne du champion. Il est beaucoup plus long de la reconquérir que de la perdre.
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Rafa Nadal

Crédit: Eurosport

Ce retour au premier plan s'est effectué avec des soubresauts, et c'est bien logique. Son élimination au 1er tour de l'Open d'Australie fut la plus violente réplique de ses maux du premier semestre 2015. S'il a parfois épousé une courbe sinusoïdale de Flushing Meadows à Monte-Carlo, son bilan parle pour lui. Sur cette période, le numéro un mondial s'appelle évidemment Novak Djokovic. Le Serbe survole même la concurrence avec 8150 points engrangés. Qui est son dauphin ? Rafael Nadal. Avec 3540 points, il devance d'un cheveu Andy Murray (3500). D'autant plus remarquable que Nadal est pénalisé par son faux-pas australien.
Mais au-delà des points, il y a le jeu et l'impression laissée. L'enchaînement de ces quatre rencontres face à Thiem, Wawrinka, Murray et Monfils cette semaine invite à porter un autre regard sur ce qu'est aujourd'hui capable de proposer le joueur de Manacor sur terre battue. Cette semaine monégasque, c'est sans doute ce qu'il a produit de plus dense et de plus constant en 22 mois. Il reste des scories. Sa deuxième balle est apparue fragile par séquences et il donne globalement un peu plus de points gratuits qu'à sa grande époque. Reste que dans l'intensité, il y a eu des flashes du Nadal de jadis. Et son goût pour le combat, nourri par sa période de disette, est intact.

Le problème Djokovic

C'est un vrai bonheur que de retrouver ce Nadal-là à l'aube de la saison terrienne. La planète terre a besoin de son extra-terrestre. Je ne sais pas dans quelle mesure on peut le comparer au Nadal de 2006, 2008 ou 2012. Voilà un exercice aussi vain qu'inutile. Ce que je sais, en revanche, c'est que s'il déboule porte d'Auteuil avec la même détermination et le même niveau de jeu qu'à Monte-Carlo, il faudra être très fort pour le priver d'un 10e titre. Ce qui ne signifie pas qu'il soit redevenu le grandissime favori de Roland-Garros. Pour deux raisons. D'abord parce qu'il reste du temps avant Paris. Barcelone, Madrid, Rome... Autant d'occasions d'entretenir une dynamique que de la fragiliser.
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Novak Djokovic et Rafa Nadal - Indian Wells 2016

Crédit: Imago

Ensuite parce que sa victoire sur le Rocher a été obtenue sans avoir à croiser la route de Novak Djokovic. Méfions-nous des analyses en mode poisson-rouge, où le dernier qui a gagné a raison. Malgré son accroc (de taille) sur le Rocher, le numéro un mondial reste le patron. Et jusqu'à présent, il pose un problème quasiment insoluble à l'Espagnol, face auquel il n'a plus perdu depuis la finale de Roland-Garros 2014. Depuis, six matches, six victoires, et pas un set perdu par le Serbe. C'est une ardoise problématique pour Rafa.
Il n'empêche. Monte-Carlo, sans rebattre totalement les cartes, donne une autre allure au débat. Pas tant parce que Djokovic a perdu au départ que parce que Nadal a gagné à l'arrivée. Les cinq semaines qui nous séparent du coup de feu parisien s'annoncent intéressantes. Contrairement à l'ère 2005-2014, Nadal n'est plus le gibier. C'est lui qui chasse, désormais. Mais il a de nouveau des munitions. En sept mois, Rafa a réussi son opération redressement. Place maintenant à l'opération reconquête de Roland-Garros. La plus dure, mais la plus exaltante. Pour lui, et un peu pour nous, aussi.
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