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Présentation Monte-Carlo (Masters 1000) : Sur le Rocher, le prince Nadal mise tout sur le 12

Maxime Battistella

Mis à jour 14/04/2019 à 22:36 GMT+2

MONTE-CARLO – Le troisième Masters 1000 de l’année marque le début du printemps européen sur terre battue. Dans cet écrin sublime en bord de mer, Rafael Nadal tentera d’aller chercher son premier titre de la saison et le 12e de sa carrière sur le Rocher, mais ils seront nombreux à vouloir l’en empêcher.

Rafael Nadal à Monte-Carlo en 2018.

Crédit: Getty Images

ROLEX MONTE-CARLO MASTERS

Catégorie : Masters 1000
Pays : France
Dates : 14-21 avril
Surface : Terre battue
Dotation : 5 207 405 euros
Tenant du titre : Rafael Nadal
Surnommé le "joyau de la Méditerranée", le Masters 1000 de Monte-Carlo est le premier grand rendez-vous de l’année sur terre battue. Très apprécié des joueurs, le tournoi bénéficie d’un cadre magnifique, "un décor féérique entre mer et montagne qui n’existe nulle part ailleurs sur le circuit" pour son directeur croate Zeljko Franulovic. L’épreuve est l’une des plus anciennes de l’histoire du jeu : sa première édition a ainsi eu lieu à la toute fin du XIXe siècle en 1897.
Entre luxe et tradition, le "Wimbledon de la Côte d’Azur", comme certains n’hésitent pas à le baptiser avec un certain goût pour l’hyperbole, a sacré tous les plus grands spécialistes de l’ocre, de Nicola Pietrangeli à Rafael Nadal, en passant par Ilie Nastase, Guillermo Vilas, Björn Borg, Thomas Muster ou Gustavo Kuerten. Organisé depuis 1928 par le prestigieux Monte-Carlo Country Club, situé dans la commune de Roquebrune-Cap-Martin, le tournoi se tient sur le sol français et non à Monaco comme on pourrait le supposer.
En 2007, il a vu son statut de Masters 1000 remis en cause, mais l’a finalement conservé (même s’il n’est plus obligatoire), défendu par une majorité de joueurs dont Roger Federer et Rafael Nadal. Monte-Carlo cultive un certain art de l’exception : malgré ses infrastructures limitées pour un tournoi de cette catégorie (surface de 3,5 hectares seulement), aucun programme d’extension n’est en vue, contrairement à ses homologues américains d’Indian Wells et de Miami. Mais l’épreuve a d’autres atouts, dont son court principal Rainier-III de 10 200 places, suspendu au-dessus de la Méditerranée. La carte postale a de quoi faire rêver.

Les forces en présence

S’ils ne sont pas tenus d’y participer, les meilleurs joueurs du monde, pour la plupart, seront de la partie. Et parmi eux, le maître des lieux. Un mois après son forfait en demi-finale d’Indian Wells, Rafael Nadal fait son grand retour à la compétition. Onze fois champion et triple tenant du titre, l’Espagnol espère bien aller au bout et décrocher son premier trophée de la saison. Mais ils seront nombreux à vouloir le faire chanceler sur sa terre chérie : 15 membres du top 20 dont le numéro 1 mondial Novak Djokovic, que l’on imagine revanchard après une tournée américaine très décevante, participeront à l’épreuve.
S’il a décidé de rejouer sur ocre cette saison, Roger Federer, lui, a fait l’impasse, tout comme Kevin Anderson qui a préféré ne pas prendre de risques avec son coude. Juan Martin Del Potro, qui a tout juste repris l’entraînement, et John Isner, blessé au pied gauche, sont les deux autres absents de marque du top 10. Finaliste l’an dernier, Kei Nishikori devra retrouver sa forme du début de saison s’il veut rééditer pareille performance. Titré en Masters 1000 pour la première fois de sa carrière à Indian Wells, Dominic Thiem voudra montrer qu’il reste incontournable. Stefanos Tsitsipas est également attendu au tournant, alors que Gaël Monfils, finaliste du tournoi en 2016, a dû déclarer forfait (cheville).
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Rafael Nadal en finale à Monte-Carlo.

Crédit: Getty Images

Le tableau

Si les huit premières têtes de série sont exemptées de 1er tour, ce n’est pas le cas des 56 autres joueurs du tableau dont les Français qui n’ont pas vraiment été épargnés par le sort. Lucas Pouille a été éliminé d’entrée Stan Wawrinka (7-5, 6-3) dès le premier jour, champion en 2014. Pierre-Hugues Herbert n’aura pas non plus la tâche facile contre Fernando Verdasco.
Si Jo-Wilfried Tsonga arrive à passer le cap Taylor Fritz puis le vainqueur de Diego Shwartzman - Kyle Edmund, il a de fortes chances de retrouver Novak Djokovic en huitièmes de finale. Le Serbe devra se rassurer au préalable en écartant potentiellement Philipp Kohlschreiber (opposé au 1er tour à Thanasi Kokkinakis) qui l’avait battu à Indian Wells.
Dans le bas du tableau, Rafael Nadal débutera sa campagne face au vainqueur du match entre Roberto Bautista Agut et John Millman, avant d’éventuellement affronter Grigor Dimitrov ou Denis Shapovalov. A noter qu’Alexander Zverev, éliminé dès le 2e tour à Marrakech et en crise de confiance, pourrait se frotter à Félix Auger-Aliassime, invité par le tournoi. Mais il faudra d'abord que le Canadien passe le 1er tour contre un qualifié.
Les quarts de finale théoriques
Novak Djokovic (Srb/N°1) - Stefanos Tsitsipas (Gre/N°6)
Dominic Thiem (Aut/N°4) - Karen Khachanov (Rus/N°8)
Kei Nishikori (Jap/N°5) - Alexander Zverev (All/N°3)
Marin Cilic (Cro/N°7) - Rafael Nadal (Esp/N°2)

Trois moments marquants

1995 : Muster frustre Becker. Dans des conditions particulières, Thomas Muster pose à Monte-Carlo les fondations de son unique triomphe à Roland-Garros quelques semaines plus tard. L’Autrichien finit sa demi-finale contre l’Italien Andrea Gaudenzi dans un état d’hypoglycémie avancé l’obligeant à se rendre à l’hôpital dans la foulée. Sa participation à la finale contre Boris Becker est, un temps, incertaine, mais Muster est finalement bien au rendez-vous… et l’emporte en cinq sets (4-6, 5-7, 6-1, 7-6, 6-0) et 3h15 en écartant deux balles de match. "Ou bien Muster est un très bon acteur, ou quelque chose s’est produit pendant la nuit et moi je ne crois pas trop à la magie", affirme un Becker dégoûté après la finale. L’Allemand sera mis à l’amende pour ses sous-entendus par l’ATP.
2000 : Pioline, l’exception française. Il reste à ce jour le seul Français à avoir inscrit son nom au palmarès du tournoi dans une édition marquée par de nombreux forfaits (Agassi, Sampras, Hewitt ou encore Rafter), il est vrai. Déjà finaliste en 1993 et 1998, Cédric Pioline trace sa route et affronte Dominik Hrbaty pour le titre. Le Slovaque est en état de grâce dans une semaine qui l’a vu dominer successivement Kafelnikov, Clément, Corretja et Gaudio. Mais Pioline ne laisse pas passer l’occasion cette fois (6-4, 7-6, 7-6) de s’offrir son premier (unique) Masters Series et le dernier de sa carrière sur le circuit. Il atteindra quelques semaines plus tard la 5e place mondiale, son meilleur classement.
2013 : Djokovic brise une série surréaliste. Après avoir gagné ses deux premiers tournois de l’année à Melbourne et Dubaï, Novak Djokovic débarque sur le Rocher avec l’intention de confirmer sa domination sur terre battue. Mais depuis 2005, personne n’est parvenu à contester la suprématie de Rafael Nadal, vainqueur de 8 titres consécutifs. Le Serbe profite d’un tableau plutôt clément pour parvenir assez aisément en finale face à son rival espagnol. Auteur d’un match quasi-parfait, Djokovic surclasse Nadal (6-2, 7-6) et s’adjuge le premier de ses deux trophées à Monte-Carlo.
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

Trois chiffres à retenir

1981. C’est la seule édition sans vainqueur du tournoi dans l’ère Open. La finale entre Jimmy Connors et Guillermo Vilas est interrompue par la pluie et ne reprendra… jamais. Les deux joueurs étaient pourtant d’accord pour jouer le lendemain, mais la météo n’a pas été plus clémente.
5. Dans l’ère Open, les Français ont joué cinq finales à Monte-Carlo : Yannick Noah en 1986, Cédric Pioline à trois reprises en 1993, 1998 et 2000 et Gaël Monfils en 2016. Seul Cédric Pioline est parvenu à triompher à sa troisième tentative.
0. Absent cette année, Roger Federer ne s’est jamais imposé à Monte-Carlo. Le Suisse y a pourtant disputé quatre finales : battu de 2006 à 2008 par Rafael Nadal, il s’est aussi incliné plus récemment en 2014 face à son compatriote Stan Wawrinka.
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Stanislas Wawrinka et Roger Federer après la victoire du premier en finale à Monte-Carlo 2014

Crédit: Panoramic

Le joueur à suivre : Dominic Thiem

Sur ces deux dernières années, il peut légitimement être considéré comme le deuxième meilleur joueur du monde sur terre battue. Loin, très loin derrière Rafael Nadal. Mais l'Espagnol a été le seul à pouvoir lui barrer la route à Roland-Garros, en demie (2017) puis en finale (2018). Dominic Thiem a décroché à la surprise générale son premier titre en Masters 1000 à Indian Wells et on attend désormais de le voir à l'oeuvre sur sa surface favorite.
L'Autrichien aimerait mettre à nouveau dans le mille. Jusqu'ici, il compte deux finales à Madrid et une demie à Rome. Un bilan globalement maigrichon au vu de son potentiel sur terre battue. Monte-Carlo ne lui a jamais vraiment réussi puisqu'il n'y a atteint qu'une seule fois les quarts de finale, l'an dernier. Il avait été stoppé par... Nadal. Cette fois, il est assuré d'éviter le Majorquin jusqu'à la finale. Un peu irrégulier en 2019, Thiem a besoin de retrouver de la constance dans les semaines à venir.
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Dominic Thiem

Crédit: Getty Images

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