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Rafael Nadal a fini de se battre avec lui-même, il peut à nouveau s'occuper des autres

Laurent Vergne

Mis à jour 04/11/2015 à 10:55 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS BERCY - Rafael Nadal n'a certes pas encore gagné de tournoi mais il a retrouvé en cet automne 2015 un niveau de jeu plus conforme à son standing. Surtout, il est en train de se reconstruire une confiance perdue au fil des mois. A nouveau en paix avec lui-même, le Majorquin redevient peu à peu ce compétiteur hors normes qui s'était perdu en chemin.

Rafael Nadal 2015

Crédit: AFP

Dans la vie, tout est toujours question de point de vue. Comparé à ses périodes les plus fastes, l'automne de Rafael Nadal peut donner l'impression de manquer d'envergure. Face aux normes qui échappent justement à toute forme de normalité de Novak Djokovic cuvée 2015, l'Espagnol est loin, très loin. Comme tous les autres. Mais si on prend comme repère les trois premiers quarts de la saison de Nadal, il parait raisonnable de dire que le Majorquin va mieux. Beaucoup mieux, même.
Aussi vrai qu'il ne fallait pas le jeter à la casse il y a encore quelques semaines, il serait évidemment prématuré de parier sur un retour au pouvoir imminent. Il lui reste pour cela trop de marches à gravir. Mais il est sur la bonne voie. On le retrouve à nouveau plus "dur au mal", avec ce refus caractéristique chez lui de ne rien lâcher à son adversaire.
Bien sûr, ses résultats en témoignent. Finaliste à Pékin, demi-finaliste à Shanghaï et à nouveau en finale à Bâle, il a retrouvé une constance dans la performance. Pour le voir trois tournois de suite dans le dernier carré, il fallait remonter au printemps... 2014. Une éternité. Et sur ses deux derniers tournois, il a signé quatre victoires contre des membres du Top 15, quand il en avait cumulé... 5 entre début janvier et fin septembre.
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Rafael Nadal

Crédit: Panoramic

Des paroles aux actes

"Je joue un peu mieux à chaque match, a-t-il souligné mardi à son arrivée à Paris. Je suis content de ces trois dernières semaines : deux finales, une demi-finale. Même quand j'ai perdu, j'ai été très compétitif, face à de très bons joueurs. A Shanghai (contre Tsonga) et à Bâle (face à Federer), je perds deux matches que j'aurais très bien pu gagner. J'ai de quoi être satisfait." Il n'y a guère qu'en finale à Pékin où il a pris une gifle. Mais c'était face à Djokovic, on serait donc tenté de dire que ça ne compte pas. Contre le Serbe, tout le monde prend sa grosse claque depuis Flushing. Et Rafa n'en est pas encore à lutter dans cette catégorie. Chaque chose en son temps.
L'important, pour lui, c'est de se trouver à nouveau dans une spirale positive. Cela faisait si longtemps. Plusieurs fois, cette saison, il s'était épanché sur ses problèmes. Sa nervosité excessive. Sa détermination effritée, aussi. Paradoxalement, même s'il y a disparu dès le troisième tour, c'est peut-être à l'US Open que Nadal a retrouvé le fil. A New York, il assurait avoir "retrouvé la rage de vaincre" qui avait pu parfois l'abandonner. Après sa sortie de route contre Fognini, de tels mots pouvaient paraitre décalés. Ce que l'Espagnol produit depuis donne avec le recul du crédit à sa conviction new yorkaise.
Sa vague de bons résultats peut donc être comprise comme une suite logique. "Je savais que si je pouvais continuer à jouer avec les sensations que j'avais eues il y a environ un ou deux mois, les résultats reviendraient", explique-t-il. Et même si sa campagne restera comme la plus faiblarde de la décennie écoulée, son automne redonne tout doucement une direction à sa carrière. Pour lui, cette fin de saison 2015, c'est déjà presque 2016 qui débute.

Cercle vertueux

D'ici là, c'est surtout de plaisir dont il s'agit. Celui d'une compétitivité et d'une grinta retrouvées. Un champion de sa trempe, sans sa confiance, est à nu. Et quand on n'a jamais eu à douter plus de deux ou trois semaines en continu dans sa carrière, gérer une année entière en souffrance est tout sauf simple. Nadal sait par où il est passé, d'où il revient, et il en apprécie d'autant plus sa bonne passe. Il s'en est ouvert avec franchise mardi :
Il y a eu un moment dans l'année où vraiment je n'appréciais pas de jouer, je ne me sentais pas bien physiquement, mentalement. Je ne me sentais pas moi-même. Je ne me sentais pas compétitif par rapport aux adversaires. Je me battais avec moi-même. À ce moment-là, si c'est juste jouer pour jouer, ça n'a pas de sens. Mais si c'est pour pouvoir être compétitif et s'amuser sur le court, oui. Et donc, l'important pour moi, ce n'est pas tellement de gagner ou de perdre, mais surtout d'apprécier mon tennis.
Ça tombe bien pour lui, l'un va presque toujours de pair avec l'autre. A ce niveau, gagner sans plaisir, c'est compliqué. Côtoyer le second, c'est, presque automatiquement, retrouver le premier. Nadal a réenclenché son cercle vertueux. Ce serait trop bête d'en sortir maintenant.
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Rafael Nadal en finale du tournoi de Bâle

Crédit: AFP

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