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Nadal - Djokovic : Répétition royale avant Roland

Maxime Battistella

Mis à jour 19/05/2019 à 13:50 GMT+2

MASTERS 1000 ROME - Pour la 54e fois de leur carrière, Novak Djokovic et Rafael Nadal se feront face dimanche, avec comme souvent un titre en jeu. Un rendez-vous très important pour les deux meilleurs joueurs du monde à une semaine de Roland-Garros, mais peut-être plus encore pour le Majorquin qui n’a toujours pas remporté le moindre trophée en 2019.

Rafael Nadal et Novak Djokovic à Melbourne en 2019

Crédit: Getty Images

Le contexte

Alors que se profile le deuxième Grand Chelem de l’année, Novak Djokovic et Rafael Nadal montent en puissance. Le numéro 1 mondial, d’abord, a retrouvé ces deux dernières semaines un excellent niveau de jeu. A côté de son tennis pendant la tournée américaine en mars, il n’avait pas vraiment fait plus forte impression pour son retour sur terre battue à Monte-Carlo à la mi-avril. Mais le Serbe a bien mis à profit les deux derniers Masters 1000 du printemps pour se relancer. A Madrid, il a fait preuve d’une concentration sans faille qui lui a permis d’obtenir une première victoire-référence sur Dominic Thiem, avant de s’offrir le titre contre Stefanos Tsitsipas.
Rassuré sur le plan mental, Djokovic a aussi montré cette semaine à Rome qu’il était armé physiquement. Après avoir enchaîné deux matches dans la même journée jeudi, il a bien récupéré de son énorme combat de trois heures en quart de finale contre Juan Martin Del Potro vendredi pour remettre le couvert victorieusement le lendemain face à Diego Schwartzman en demie. En tout, il aura cumulé plus cinq heures et demie sur le court et une sacrée dose de confiance : à chaque fois, il a été capable de faire la différence au moment critique.
Comme lui, Rafael Nadal a fait des progrès constants ces dernières semaines. Blessé à Indian Wells et forcé de faire l’impasse à Miami, il est d’abord apparu en manque de rythme sur le Rocher, puis à Barcelone, avant de se montrer plus convaincant à Madrid, échouant toutefois en demi-finale comme lors des tournois précédents. Dans des conditions plus lentes à Rome, le numéro 2 mondial a encore franchi plusieurs paliers, infligeant trois bulles (6-0) à ses trois premiers adversaires Jérémy Chardy, Nikoloz Basilashvili et Fernando Verdasco. Grâce à l’enchaînement des matches, il a retrouvé sa régularité à l’échange, sa capacité à s’engager totalement dans chaque frappe. L’Espagnol a enfin pris une revanche cinglante en demi-finale sur Stefanos Tsitsipas qui l’avait surpris la semaine dernière devant son public, s’appuyant sur un coup droit redevenu très percutant. Il semble fin prêt pour défier son rival serbe.

Les face-à-face

Dans cette rivalité exceptionnelle dans l’histoire du tennis, Djokovic mène d’une courte tête 28-25 face à Nadal. Le Serbe reste surtout sur une véritable démonstration en finale de l’Open d’Australie en janvier dernier : trois sets (6-3, 6-2, 6-3) et deux petites heures lui avaient suffi pour corriger l’Espagnol.
Mais sur terre battue, ce n’est pas la même histoire. Le Majorquin y a remporté leurs deux dernières confrontations : à Rome en 2018 (7-6, 6-3) et à Madrid en 2017 (6-2, 6-4). Djokovic était alors en pleine période de doute, puis de reconstruction.
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Djokovic a étouffé Nadal comme jamais : Les temps forts d'une finale à sens unique

Leur parcours

Novak Djokovic
2e tour : bat Denis Shapovalov (6-1, 6-3)
1/8e de finale : bat Philipp Kohlschreiber (6-3, 6-0)
1/4 de finale : bat Juan Martin Del Potro (4-6, 7-6(6), 6-4)
1/2 finale : bat Diego Schwartman (6-3, 6-7(2), 6-3)
Rafael Nadal
2e tour : bat Jérémy Chardy (6-0, 6-1)
1/8e de finale : bat Nikoloz Basilashvili (6-1, 6-0)
1/4 de finale : bat Fernando Verdasco (6-4, 6-0)
1/2 finale : bat Stefanos Tsitsipas (6-3, 6-4)

Ils ont dit

Novak Djokovic
J'ai le plus grand respect pour Nadal. Sa mentalité, son approche, sa résilience, sa capacité à se battre pour revenir après une longue absence du circuit, des blessures, des opérations, il a tout eu. Il continue de montrer au monde pourquoi il est l'une des plus grandes légendes de l'histoire du tennis. On a la rivalité la plus longue, plus de 50 matches. A chaque fois que l'on s'affronte, c'est un grand frisson. C'est le défi ultime.
Rafael Nadal
Ce qui compte, c'est que je joue mieux et que je retrouve mon niveau. Et, à mon avis, j'ai encore une marge de progression. Cette finale sera l'opportunité pour moi de jouer contre un grand joueur. Ce sera un test. Ce qui m'intéresse, ce sera ma capacité à être compétitif. On va voir si je suis capable de jouer au niveau qui sera nécessaire pour gagner.

Trois chiffres à retenir

50. Il s’agira de la 50e finale en Masters 1000 de Rafael Nadal, record de Roger Federer égalé. Novak Djokovic les suit de près avec… 49 finales.
34. A l’issue de cette finale, Novak Djokovic ou Rafael Nadal comptera 34 titres en Masters 1000, établissant seul la marque de référence.
15. Pour la 15e saison consécutive, Rafael Nadal va jouer au moins une finale de Masters 1000 sur terre battue. Ce sera la 11e à Rome pour 8 titres déjà glanés.

Notre avis

Difficile de désigner un favori clair pour cette finale. Si l’on ne devait considérer que la dynamique entre les deux rivaux, alors Novak Djokovic s’imposerait naturellement. Si presque quatre mois se sont écoulés depuis la finale de l’Open d’Australie, l’impression de maîtrise laissée par le Serbe reste vivace. Malgré toute sa hargne et son fighting spirit légendaire, Rafael Nadal n’avait pas existé, archi-dominé dans tous les secteurs, alors que du propre aveu de son oncle Toni, il évoluait à son meilleur niveau sur dur. Psychologiquement, cette fessée a forcément marqué le Majorquin, même s’il a su, comme toujours, l’encaisser pour repartir au combat.
Tactiquement, le numéro 1 mondial a toutes les armes pour contrer son dauphin, à commencer par ce fameux revers à deux mains qui neutralise le coup droit lifté adverse dans la diagonale. Par sa capacité à changer de direction à volonté, à mettre la balle où il le veut et à jouer très long dès la relance, Djokovic peut forcer Nadal à reculer et à subir, y compris sur terre battue. Sur les cinq dernières années (depuis leur finale à Roland-Garros en 2014), le Serbe a remporté 9 des 12 derniers duels entre les deux hommes et est à égalité parfaite 3-3 avec son rival sur ocre.
Mais qu’on le veuille ou non, le Taureau de Manacor évolue bien sur son terrain de jeu favori où les conditions restent plus lentes qu’à Melbourne. Il aura donc plus de temps pour mettre son jeu en place, même s’il est agressé dès le retour. Sa capacité à se montrer percutant dès le premier coup de raquette, souvent en coup droit, sera une des clés du match, et son lift devrait aussi poser plus de problèmes à son adversaire sur terre battue, à moins que la pluie ne la rende lourde. Enfin, une donnée pèsera sans doute lourd : la fatigue. Djokovic a passé plus de 5h30 sur le court lors de ses deux derniers matches, contre 3h20 pour Nadal qui aura eu aussi plus de temps pour récupérer avant la finale. Si le match venait à durer, il aurait vraisemblablement un avantage.
Notre pronostic : Nadal en trois sets.
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