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Daniil Medvedev : "Ils réclamaient de la nouveauté alors je leur en donne"

Cyril Morin

Mis à jour 13/10/2019 à 16:41 GMT+2

MASTERS SHANGHAI - Vainqueur de son deuxième Masters 1000 en dominant Alexander Zverev ce dimanche, Daniil Medvedev n’en finit plus d’impressionner son monde. Ses exploits sportifs se mêlent aussi à une personnalité à part sur le circuit, qui lui permet de signaler sa différence. C’est peut-être sa plus grande force.

Daniil Medvedev

Crédit: Getty Images

Ce Daniil Medvedev est décidemment un drôle d’oiseau. Un prédateur à coup sûr. Mais un drôle d’oiseau quand même. Atypique, le Russe l’est assurément. Par son jeu d'abord. Par son attitude ensuite. A New York, où il s’est révélé au grand public, il avait endossé le costume du "bad guy" pour puiser l’énergie de la Big Apple et s’en servir de locomotive.
Depuis, plus besoin de ça. Sa défaite en finale de l'US Open face à Rafael Nadal n’a pas eu d’autres conséquences que celle de le propulser encore plus haut. Ce dimanche, c’est déjà en vieux roublard qu’il est allé chercher son deuxième Masters 1000 face à un Alexander Zverev dépassé mais surtout admiratif.
"Tu es probablement le meilleur joueur du monde en ce moment", a ainsi réitéré l’Allemand au micro après sa défaite. Tu en es à six finales d'affilée, je pense que tu peux même en faire neuf ou dix... Tu es vraiment le meilleur". Pourtant, Zverev avait remporté les quatre premières confrontations face au Russe. Mais la dernière remontait au Masters 1000 du Canada en 2018, un an avant la chevauchée fantastique du Russe et de sa percée à l'ATP. Depuis, tout a changé.
Je ne célèbre pas mes victoires
Car l’été de Medvedev n’a pas mal vécu la transition vers l’automne. Au contraire. Depuis le début de la tournée américaine, personne n’a fait mieux que lui en termes de points. De quoi donner le vertige et provoquer, chez certains, une euphorie légitime ? Ce n’est pas le genre du bonhomme.
S’il avait laissé cours au show lors de l’US Open, c’est davantage un monstre froid qui terrasse le circuit actuellement. Les émotions restent à la porte du court et Medvedev adore en jouer. Ce dimanche, c’est avec une placidité hallucinante qu’il a accueilli le premier set offert par les doubles fautes de Sascha Zverev.
C’était volontaire. "Je ne célèbre pas mes victoires, a-t-il expliqué après coup. Je reste juste calme. Je fais mon job et bam… fait". Pour l’enthousiasme, on repassera. Mais c’est finalement la suite qui dit beaucoup du personnage Medvedev, en train de devenir incontestablement l’une des attractions du circuit, sinon la majeure derrière le Big Three.
"J’avais dit pendant l’US Open et après Cincinnati que ce serait mon truc [cette absence d’émotions sur le court, NDLR]. J’ai décidé ça parce que tout le monde disait qu’il avait besoin de nouveaux mecs, ils réclamaient de la nouveauté alors je leur en donne". C’est d’ores et déjà une réussite, assurément.

Invincible ?

Même avare en mots, Medvedev ne pouvait pas rester sur cette seule explication. Relancé en conférence de presse sur son momentuum actuel, le Russe ne s’est pas caché : il se sent fort. Très fort même. "C’est vrai qu’ici, j’ai paru invincible. Je peux le dire, j’ai gagné, a-t-il glissé dans un sourire. Cette semaine, j’étais probablement invincible mais pour les semaines qui arrivent, je ne suis pas sûr".
Pourtant, entre Bercy et le Masters, Medvedev peut continuer à rêver en grand. Surtout qu’il n’a pas fini de progresser. L’US Open aura servi de détonateur : "Je pense que tout est un peu meilleur, il y a eu un déclic dans mon jeu à New York, je ne sais pas pourquoi, a-t-il avoué. Je pense que c’est mon travail qui commence à payer mais je comprends aussi mieux mon jeu, mon service, ma volée, un peu tout en fait. Je sais ce que je dois faire". Cela se voit. Et, pour l’instant, personne ne semble en mesure de le priver de ça…
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