Roger Federer éliminé par Alexander Zverev en quart de finale

Ce vendredi est décidément fou à Shanghaï. Après Novak Djokovic, Roger Federer est donc tombé dès les quarts de finale. Le numéro 3 mondial a alterné le très moyen et l’exceptionnel pour finalement logiquement s’incliner (6-3, 6-7, 6-3) en un peu plus de deux heures contre un Alexander Zverev plus constant que lui et très solide tout au long de la partie. De retour à un excellent niveau, l’Allemand fait une belle opération dans la course au Masters puisqu’il prend la 7e place provisoire à la Race.

Alexander Zverev s’est remis à l’endroit et Roger Federer en a fait les frais. L’Allemand peut désormais se targuer de mener dans ses duels face au "Maestro" suisse 4 victoires à 3, après une performance remarquable vendredi. Très sujet aux sautes de concentration cette saison, il a su se montrer le plus stable mentalement au cours d’un match difficile à lire, mais dont le niveau et la tension ont tutoyé les sommets en fin de deuxième set quand le Suisse a refusé la défaite et a brutalement haussé le ton.

Zverev aurait d'ailleurs eu de bonnes raisons de s’effondrer après avoir vu cette deuxième manche lui échapper. Exceptionnel de régularité au service (78 % de premières, 17 aces pour une petite double faute) et très inspiré à la relance, il avait auparavant réalisé un début de match quasi-parfait, neutralisant son adversaire par sa longueur de balle. Un break lui a suffi pour virer en tête en moins d’une demi-heure (6-3), validant ainsi une domination incontestable.

S’il a connu un tout petit relâchement en début de deuxième acte, l’Allemand a refait immédiatement son break de retard (6-3, 2-2), profitant, il est vrai, d’un Roger Federer moyennement en jambes et incapable de tenir longtemps une haute intensité dans son jeu. Très autoritaire sur ses engagements, Zverev a cru porter le coup de grâce d’un passing de coup droit long de ligne qui lui a permis de ravir encore le service adverse, avant d’obtenir trois balles de match consécutives sur le sien (6-3, 6-5, 40/0). Maussade jusque-là, le Suisse a alors sorti le grand jeu, les sauvant magistralement, puis est revenu à hauteur d’une demi-volée de revers venue d’ailleurs.

Federer ne s’est pas arrêté là. Dans le tie-break, il a écarté deux nouvelles balles de match avant d’aller chercher la manche à sa première opportunité et de rugir de rage et de satisfaction (3-6, 7-6(7)). Le coup était rude pour Zverev mais il l'a encaissé. Il a maîtrisé ses démons de 2019 et ne s’est pas frustré, conscient qu’il n’avait pas grand-chose à se reprocher. Mentalement, il n’est jamais sorti de son match, contrairement à son adversaire de 38 ans malgré son immense expérience. Car c'est bien le Bâlois qui s’est déconcentré à l'entame de la manche décisive et qui a concédé un break d’entrée finalement rédhibitoire.

Passablement agacé par son niveau de jeu sinusoïdal, Federer s'est aussi pris le bec avec l’arbitre, une fois n’est pas coutume. Sanctionné d’un point de pénalité pour un deuxième avertissement et avoir jeté une balle (pourtant mollement et involontairement) hors du court, il a pesté, et sur un fil, a réussi à éviter le double break. Mais jusqu’au bout, Zverev a soigné ses premières balles et n’a pas laissé passer sa sixième occasion de conclure. Ce succès de prestige mérité pourrait bien avoir une importance cruciale pour celui qui est bien décidé à défendre son titre à Londres.