Nadal donne la fessée

Monte-Carlo restera finalement majorquine. Rafael Nadal a conservé son bien sur le Rocher où il n'a plus perdu depuis 2003. Face à un Novak Djokovic sans grande combativité, l'Espagnol y a célébré son huitième titre de suite - record absolu - sans que le numéro un mondial ne puisse le contester. Au terme d'une finale à sens unique qui a scellé un 42e succès de suite ici-même (6-3, 6-1), le numéro deux mondial a ainsi mis fin à dix mois sans succès sur le circuit pour soulever son 47e trophee ATP et améliorer un autre record en décrochant un 20e Masters 1000. A quelques semaines de défendre son titre à Roland-Garros, cela ne pouvait tomber plus à pic.

"Cette victoire est très importante pour moi, assurait un Nadal soulagé de ce dénouement inattendu. Ma saison sur terre commence du mieux possible. Je souhaite continuer sans problème physique le plus longtemps possible. Je travaille tellement dur que je suis soulagé d'avoir gagné." On peut le comprendre : Nadal, qui a mis fin à une série de sept défaites consécutives en finale contre ce même adversaire, n'avait plus battu le Serbe depuis le Masters 2010. Soucieux de ne pas manquer l'occasion, Nadal a même infligé une véritable correction à son adversaire bien loin du "conquérant de l'impossible" qu'il était l'an passé.

Le numéro un mondial a tendu une première joue en début de premier set en concédant son premier break dès son deuxième jeu de service, sur un revers gâché. Incapable de se procurer une balle de break dans la première heure de jeu, le Serbe enfilait plus les fautes directes (25 sur l'ensemble du match) que les coups d'éclats (11). "Cette semaine, j'ai laissé beaucoup d'énergie. Si j'avais voulu le battre, il m'en aurait fallu plus.Si tu n'es pas concentré sur ton objectif à 100%, les jeux défilent face à Rafa, a expliqué Djokovic en conférence de presse. Il joue toujours bien sur terre. C'est comme ça depuis longtemps. Je ne veux rien retirer à sa victoire.Aujourd'hui, il a fait le job. Je n'ai pas bien joué et il a pris sa chance. Je n'ai pas réussi à le faire jouer. J'ai juste essayé de remettre la balle dans le court."

Sans réaction et avec seulement 50% de réussite derrière sa première balle, il a finalement tendu l'autre joue dès le début de la seconde manche, concédant sa mise en jeu deux fois de suite pour être mené 4-0, avant que Nadal ne profite de la situation pour terminer le travail. "C'était très important de gagner ce match, a renchéri son entraîneur Toni Nadal, surtout après les défaites de Madrid et Rome l'an passé. Rafael a joué à un très bon niveau, mais il faudra continuer sur les mêmes bases à Madrid et Rome avant de confirmer à Roland-Garros." Et tout laisse à penser que l'issue ne sera pas aussi limpide qu'à Monte-Carlo.