Tsonga loin du compte

Jo-Wilfried Tsonga n'aura pas de revanche sur terre battue face à Rafael Nadal. Quelques mois après sa (grosse) déconvenue à Cordoue, le cinquième mondial n'a pas confirmé son bon début de semaine à Monte-Carlo pour croiser le maître des lieux en personne, en route vers son huitième titre de suite à Monte-Carlo. Le Manceau n'a pas pu affirmer qu'il était fin prêt à le jouer. Ni même excité à l'idée de défier à nouveau le Majorquin sur surface ocre. Et pour cause, Gilles Simon a eu raison de lui avant qu'il en ait l'occasion (7-5, 6-4). Et vu sa prestation de vendredi face au Niçois, très loin de celle réalisée face à Verdasco, il aurait été très optimiste de voir le N.1 français accrocher le Majorquin en demi-finale s'il était finalement sorti vainqueur de son quart de finale.

"J'ai perdu ce match parce que j'étais moins bon, a-t-il reconnu à juste titre. Les conditions étaient difficiles pour moi. Il faisait froid, la terre était humide. Même quand je frappais fort, cela ne donnait rien", a affirmé JWT tout aussi gêné sous la chaleur andalouse de septembre dernier. "Je n'arrivais pas à le déborder, la balle revenait. C'était difficile d'atteindre le filet parce que ma balle ne faisait pas assez mal.En plus, le court était à moitié dans la lumière, lui et moi, on ne voyait rien d'un côté.J'aurais eu les mêmes conditions contre un autre joueur, j'aurais autant galéré."

Il est vrai que Tsonga a souvent été dominé pendant les échanges, surtout lorsqu'ils dépassaient les dix coups. Plus inquiétant encore, il a également péché sur sa mise en jeu qui a vu son pourcentage de réussite derrière sa première balle baissé de plus de 20 points entre jeudi et vendredi (de 83 à 62%). Une irrégularité criarde sur cette surface qui lui réussit décidemment peu et montre un peu plus que tout puncheur et attaquant qu'il est, la terre battue reste bel et bien la surface sur laquelle son jeu ne peut s'épanouir pleinement. A l'heure de marquer des points pour se rapprocher de la quatrième place mondiale, comme il le souhaite ouvertement, avant la saison sur herbe et le retour sur dur, ses limites actuelles sur terre ne lui permettront sans doute jamais d'espérer mieux que son actuelle cinquième place. La bonne nouvelle de la semaine monégasque est que la future tête de série N.5 à Roland-Garros ne perdra pas son rang à l'issue de Monte-Carlo en raison de l'élimination au 2e tour de David Ferrer, finaliste ici-même l'an passé.

"Je pense que j'ai quand même fait une bonne semaine, affirme tout de même Tsonga. J'aurais peut-être pu faire mieux. J'ai deux ou trois trucs à travailler. Il faut par exemple que je continue à progresser physiquement pour remettre du volume dans mon jeu et frapper plus fort, plus lourd." Mais à l'entendre, les aléas du jeu sur la terre battue en extérieur ont été bien plus embêtants que son bourreau du jour. Le cinquième joueur mondial ne donne d'ailleurs pas bien chères des chances de Simon face à Nadal samedi. "Que Gilles gêne Rafael en demi-finale, ça ne saute pas aux yeux, a même estimé le leader français. Après, on ne sait jamais, ça reste un match de tennis. Mais je ne sais pas du tout ce qu'il va se passer. Ce qui va être compliqué pour Gilles, c'est qu'il n'aura pas de points gratuits." Une chose est sûre : Nadal ne fera pas de cadeaux à la Tsonga samedi.