Le Rocher et les météores

MS MONTE-CARLO - FINALE

>Les finalistes en chiffres

Roger Federer (SUI/N.1) - Rafael Nadal (ESP/N.2) dès 14h30
Suivi de la finale du double : Bjorkman/Mirnyi - Santoro/Zimonjic

La finale du Masters Series de Monte-Carlo 2006 et un véritable événement sur le circuit ATP. Non seulement il s'agit de la finale du centenaire du tournoi, mais pour la première fois depuis Indian Wells 2001 et un match Agassi-Sampras (remporté par Agassi), deux incontestables maîtres du jeu vont s'affronter en finale d'un Masters Series. De quoi sceller la légende des deux meilleurs joueurs du moment.

Cette confrontation dépasse en effet le cadre du tournoi et même de la saison. Elle situe les joueurs dans une perspective qui rejoint les grands duels du tennis. L'histoire même du tournoi permet de comprendre ce qui est en train de se passer : Il faut en effet remonter à 1985 pour trouver trace en Principauté d'une finale opposant les deux premières têtes de série. A l'époque, le Tchèque Ivan Lendl avait alors battu le Suédois Mats Wilander (avant de perdre en finale à Roland-Garros...).

Dans la lignée des plus fameux duels des années 70 et 80, Federer et Nadal vont disputer dimanche leur première finale sur terre battue. A cinq semaines précisément des Internationaux de France, le timing est idéal : "C'est une finale de rêve, excellente pour les médias, les supporteurs, nous-mêmes et le tennis en général" , convient Roger Federer qui a pris conscience depuis longtemps de la dimension de ses exploits et de ceux de son futur adversaire. A 24 ans, le Suisse voit un jeune rival de 19 ans se dresser face à lui, un peu comme un certain John McEnroe était venu troubler le glorieux fleuve tranquille de Bjorn Borg.

A cinq semaines de l'ouverture de Roland-Garros, où Roger Federer avait subi l'an dernier une de ses trois défaites face à Rafael Nadal (en quatre rencontres) en demi-finale, on pourra juger des progrès du Suisse face à l'Espagnol et sur la surface, les deux seuls grands obstacles à l'aboutissement de son objectif actuel : le Grand Chelem (Ndlr : il peut réussir le Grand Chelem sur deux ans en cas de victoire à Paris en juin).

Federer, favori permanent de chaque tournoi auquel il participe, partira presque dans la peau d'un outsider à Roland-Garros. Raison de plus pour impressionner Nadal en s'imposant à Monaco. Planter son drapeau sur le Rocher lui permettrait de créer une petite faille dans la détermination et l'impétuosité du laboureur génial Nadal. L'occasion ne se représentera peut-être pas.

"Plus je l'affronte, mieux c'est, car il a un jeu assez monolithique", précise "Rodgeur" qui ajoute : "le résultat n'aura vraiment qu'une incidence pour nous deux si on se retrouve en finale de Roland-Garros. Et ça, on en est encore loin. Je sais qu'on a tous les deux les moyens de gagner à Paris. Lui l'a déjà fait, j'ai confiance d'y arriver à mon tour. Et si je suis venu ici, c'est parce que les conditions sont très similaires avec celles à Paris."

Et apparemment, cela ne dérange par le numéro 1 mondial. "Federer joue très bien en ce moment, il a gagné tous ses matches très facilement à part le premier. Il faudra que je joue mon meilleur tennis pour le battre", confirme le Majorquin qui s'était imposé à la surprise générale en finale du tournoi de Dubaï début mars.

"A Dubaï j'ai vu comment il fallait le jouer même si ça ne veut évidemment pas dire que je vais le battre", se souvient Federer. "Il faudra que je ne lui donne pas de coups faciles, éviter les longs échanges. Mais pour la tactique, je verrai surtout en fonction du déroulement du match."

Comme à son habitude, "Rafa" n'a que la victoire en ligne de mire : "C'est un match important pour moi. C'est une finale de Masters Series et j'ai remporté mes dix dernières finales. Mais lui non plus n'en perd pas souvent ! Si je suis bien, le fait de jouer en cinq sets me convient très bien. Je préfère même. Ma stratégie (son coup droit de gaucher sur le revers de Federer) face à Federer est simple ? Oui c'est ça (rires). J'ai réussi à le faire à Dubaï, c'est vrai, mais c'est lui le N.1, il n'a perdu qu'une fois cette année. " Parole de N.2 mondial ou de N.1 sur terre battue ?

FACE-A-FACE : 3-1 pour Nadal

2006 Dubaï (dur, finale) : Nadal 2-6, 6-4, 6-4
2005 Roland-Garros (terre battue, 1/2 finale) : Nadal 6-3, 4-6, 6-4, 6-3
2005 Miami (dur, finale) : Federer 2-6, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 6-3, 6-1
2004 Miami (dur, 2e tour) : Nadal 6-3, 6-3

LEUR PARCOURS

Roger Federer
1er tour : Roger Federer bat Novak Djokovic (SbM) 6-3, 2-6, 6-3.
2e tour : Roger Federer bat Alberto Martin (ESP) 6-0, 6-1
3e tour : Roger Federer bat Benjamin Balleret (MON/Q) 6-3, 6-2
1/4 : Roger Federer bat David Ferrer (ESP/N.8) 6-1, 6-3
1/2 : Roger Federer bat Fernando Gonzalez (CHI/N.12) 6-2, 6-4

Rafael Nadal
1er tour : Rafael Nadal bat Arnaud Clément (FRA) 6-4, 6-4.
2e tour : Rafael Nadal ( bat Jean-René Lisnard (MON, WC) 6-4, 6-1
3e tour : Rafael Nadal bat Kristof Vliegen (BEL) 6-3, 6-3
1/4 : Rafael Nadal bat Guillermo Coria (ARG/N.6) 6-2, 6-1
1/2 : Rafael Nadal bat Gaston Gaudio (ARG/N.7) 5-7, 6-1, 6-1.

LE PALMARES DU TOURNOI

1969 Tom Okker (NED)- 1970 Zeljko Franulovic (CRO) - 1971 Ilie Nastase (ROM) - 1972 Ilie Nastase (ROM) - 1973 Ilie Nastase (ROM) - 1974 Andrew Pattison (RSA) - 1975 Manuel Orantes (ESP) - 1976 Guillermo Vilas (ARG) - 1977 Bjorn Borg (SWE) - 1978 Raul Ramirez (MEX) - 1979 Bjorn Borg (SWE) - 1980 Bjorn Borg (SWE)

1981 Guillermo Vilas (ARG) - 1982 Guillermo Vilas (ARG) - 1983 Mats Wilander (SWE) - 1984 Henrik Sundstrom (SWE) - 1985 Ivan Lendl (USA) - 1986 Joakim Nystrom (SWE) - 1987 Mats Wilander (SWE) - 1988 Ivan Lendl (USA) - 1989 Alberto Mancini (ARG) - 1990 Andreï Chesnokov (RUS)

1991 Sergi Bruguera (ESP) - 1992 Thomas Muster (AUT) - 1993 Sergi Bruguera (ESP) - 1994 Andrei Medvedev (UKR) - 1995 Thomas Muster (AUT) - 1996 Thomas Muster (AUT) - 1997 Marcelo Rios (CHI) - 1998 Carlos Moya (ESP) - 1999 Gustavo Kuerten (BRA) - 2000 Cédric Pioline (FRA)

2001 Gustavo Kuerten (BRA) - 2002 Juan Carlos Ferrero (ESP) - 2003 Juan Carlos Ferrero (ESP) - 2004 Guillermo Coria (ARG) - 2005 Rafaël Nadal (ESP)