Tsonga rend les armes

MASTERS 1000 MADRID - 3e tour

Robin Söderling (SUE/N.5) bat Jo-Wilfried Tsonga (FRA) 7-6 (10/8), 7-5. Prochain adversaire: Federer

Jo-Wilfried Tsonga s'est certainement vu battre Robin Söderling ce jeudi. Sur la terre battue madrilène, le Manceau a résisté tant bien que mal au puissant Suédois avant de craquer dans les moments les plus cruciaux. Ce n'est pas faute d'avoir pratiqué un tennis attrayant. Certaines phases de jeu ont donné même l'impression que le Français pouvait s'en sortir... c'était sans compter sur la régularité impressionnante de Söderling au service. Volontaire et appliqué, Tsonga peut en tout cas se féliciter d'avoir joué sans doute l'un de ses meilleurs matches sur terre battue contre un joueur qu'il n'a donc désormais toujours pas battu en cinq tentatives.

"C'est une nouvelle défaite, oui. Mais elle n'est pas synonyme de négatif, plutôt de positif, préfère constater le 22e mondial. J'ai bien joué, j'ai fait un match solide. Il a juste été un petit cran au-dessus. Je rencontre souvent des joueurs qui me posent problème comme lui, et qui m'empêchent d'aller plus loin dans les tournois. Il m'a sorti un gros match. Ce n'est que partie remise. Il y a encore des petits trucs que je peux améliorer. Ce sont ces petits trucs qui font la différence. Je pense que je pourrais être encore plus agressif sur mes retours de deuxième balle." Un secteur de jeu où le Français s'est montré friable avec seulement 45% de réussite sur secondes balles (15/33), contre 61% pour son adversaire (17/28).

En face, le N.5 mondial, double finaliste à Roland-Garros, n'a jamais montré de signe de défaillance en plus de deux heures de jeu. Il a fait la course en tête durant toute la partie, ne concédant pas une seule balle de break sur sa mise en jeu lors du premier set. Tsonga a par contre dû effacer six balles de set, dont une d'un fantastique passing de coup droit dans le jeu décisif. Mais il a fini par céder, juste après avoir lourdement chuté en se bloquant le pied dans une glissade mal maîtrisée. Déçu par l'issue de la manche, le Français s'est remis à l'attaque en se procurant trois balles de break d'entrée de second set... trois occasions effacées par des services gagnants. Tout un symbole qui a annihilé les dernières chances du Français de revenir dans la partie.

"J'hésite encore à vraiment rentrer dans le court et je me pose encore un peu trop de questions, analyse le Français. Améliorer rien que ça me ferait passer au niveau au-dessus. Je vais aller à Rome avec beaucoup d'envie. L'envie de continuer sur ma lancée. Ca me permet de rester positif et de préparer Roland-Garros du mieux possible. Ca me conforte dans mes choix, dans ma façon de penser, sur le fait que je suis capable de faire de grandes choses, et de bien jouer sur terre battue."

En attendant, c'est Robin Söderling qui affrontera Roger Federer en quarts de finale. Le Suédois, qui sera désormais suivi par Fredrik Rosengren au prochain Masters à Rome, avait commencé la saison en boulet de canon, avec trois titres à Brisbane, Rotterdam et Marseille. Mais sa progression avait été entravée par plusieurs pépins physiques, dont une au tendon d'Achille. Avant ce match contre Tsonga, il n'avait ainsi gagné que quatre matches en cinq tournois, dont seulement deux sur terre battue. Le voici en quarts de finale à Madrid pour la première fois de sa carrière et d'un Masters pour la première de la saison. Il croisera à nouveau la route de Roger Federer, qu'il n'a battu qu'une fois en 16 rencontres, en quart de finale de Roland-Garros l'an passé.

Michaël Llodra (FRA) bat Daniel Gimeno-Traver (ESP/Q) 1-6, 6-4, 7-6(7/5)
Prochain adversaire: Nadal.

Michaël Llodra a surmonté un début de match catastrophique pour battre le qualifié espagnol Daniel Gimeno-Traver et se qualifier pour les quarts de finale du tournoi de Madrid, où il sera opposé à Rafael Nadal, le N.1 mondial. C'est seulement la deuxième fois de sa carrière que Llodra accède aux quarts de finale d'un Master 1000. Son meilleur résultat dans un tournoi de cette catégorie est sa demi-finale à Paris en 2010. Pour parvenir jusque-là, le 27e joueur mondial a su tirer parti d'un tableau favorable. Il a successivement battu l'Américain Sam Querrey, un joueur peu adepte de la terre battue, l'Italien Flavio Cipolla, 160e mondial, et enfin Gimeno-Traver, 61e mondial. Le Parisien a d'abord paru pétrifié par l'enjeu jeudi dans un premier set cauchemardesque. Mais il a su se ressaisir pour finalement dominer l'Espagnol, qui avait battu Richard Gasquet lundi en trois sets.