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Federer a dû se battre

Eurosport
ParEurosport

Publié 30/01/2006 à 21:30 GMT+1

Roger Federer a conquis à Melbourne son 7e titre majeur, sans jouer son meilleur tennis. Et c'est peut-être le plus effrayant pour la concurrence. Habitué à triompher dans la facilité, le numéro un mondial a dû se sortir les tripes. Sa victoire n'en est q

Cette septième couronne en Grand Chelem conquise par Roger Federer n'est sans doute pas la plus marquante de son impressionnante collection aux yeux du grand public. L'histoire du tennis regardera elle aussi ce nouveau succès avec un oeil moins enflammé qu'en d'autres occasions. Melbourne n'a pas le glamour de Wimbledon, ni le prestige de Roland-Garros ou de Flushing. La force de l'habitude atténue aussi, forcément, à tort ou à raison, la portée de cette victoire.
Pourtant, dans quelques années, quand il feuillettera son album, le Suisse conservera certainement une affection toute particulière pour ce deuxième sacre aux Antipodes. Parce qu'il a souffert comme rarement. Parce que son jeu n'a pas atteint la plénitude déployée en d'autres occasions. Tout ne fut pas simple pour le Bâlois, chahuté comme jamais en deuxième semaine. Lors de ses quatre derniers matches, il a perdu cinq sets, ce qui ne lui était jamais arrivé lors de ses six précédents titres.
Dos au mur
La machine, parfois si implacable, a donné le sentiment de s'enrayer à plusieurs reprises, face à Haas, Davydenko, Kiefer ou encore en finale, contre Baghdatis. "A partir du troisième set contre Haas, ça a été dur, confirme le numéro un mondial. J'ai vraiment dû me battre. J'étais un peu fatigué avec les deux matches difficiles contre Haas et Davydenko." Une impression confirmée en finale, au cours de laquelle Federer s'est retrouvé dos au mur. Une seule fois, en six finales majeures, il avait perdu le premier set. C'était à Wimbledon, en 2004, face à Roddick.
"J'ai été impressionné par sa façon de jouer, dit-il en rendant hommage à Baghdatis. J'étais peut-être un peu trop passif, mais tout le mérite lui revient. J'ai eu des difficultés à tenir mon service pendant un set et demi. Je me suis dit si ça continue comme ça je vais perdre. Il n'a pas saisi les occasions et finalement ça s'est passé comme en demi-finale contre Kiefer. " Finalement, Federer a gagné. Comme toujours. Et le chemin, plus tortueux qu'à l'accoutumée, donne toute sa saveur au dénouement.
"Incroyablement nerveux"
Il ne faut donc pas s'étonner d'avoir vu le patron fondre en larmes lors de la cérémonie d'après-match. "J'étais tellement soulagé. C'est un peu une victoire particulière par rapport aux autres. C'est pour ça que j'ai été tellement ému ", s''excuse-t-il presque. La preuve que Federer se sentait sous tension avant cette finale. "Il avait les fans pour lui, de bons commentaires dans la presse, alors que pour moi, étant super favori, ça aurait été un très gros échec de perdre. Pour cette raison, j'étais incroyablement nerveux avant le match", avoue "Rodgeur".
Après avoir rendu six copies sans tâche face à Philippoussis, Roddick, Hewitt, Ferrero ou Agassi, perdre une première finale de Grand chelem face à Marcos Baghdatis aurait effectivement constitué une drôle d'anomalie, sans rien enlever au formidable talent du Chypriote. En banalisant l'exceptionnel depuis trois ans, Federer s'est condamné à jouer en permanence au plus-que-parfait. Même pour lui, la situation n'est pas toujours simple à gérer. C'est sans doute la leçon qu'il retiendra de son séjour australien.
A mi-chemin de Sampras
Si Federer est apparu plus fragile qu'en d'autres temps et en d'autres lieux, il est toutefois reparti une fois de plus avec la coupe. Même sans être au sommet, il reste le meilleur, même si l'absence de Safin, celle d'Agassi, et les éliminations prématurées de Roddick et Hewitt ont facilité sa tâche. Mais les faits sont là. Avec sept titres, le Suisse se retrouve aujourd'hui à hauteur de légendes du jeu comme McEnroe, Lacoste, Cochet ou Wilander. Le voilà à mi-chemin de Sampras. Peut-être en remportera-t-il sept de plus. Peut-être aucun, même si cette dernière hypothèse a tout pour s'avérer farfelue à l'avenir.
La trajectoire de Federer est d'autant plus impressionnante quand on songe qu'il y a trois ans, au début de la saison 2003, son palmarès était vierge de tout titre majeur. Il ne lui a fallu que deux ans et demi pour réussir ce que d'autres accomplissent en une carrière. Vainqueur de sept des onze derniers tournois du Grand chelem, l'élève de Tony Roche va maintenant tenter de relever un défi à sa mesure: remporter les quatre grands tournois à la suite. Même à cheval sur deux saisons, l'exploit serait mémorable. Mais il n'en fait pas une obsession: "Si je continue à gagner à Wimbledon sans y arriver à Roland-Garros, ça me va aussi", sourit-il.
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