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Murray prend un risque

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 17/01/2012 à 08:16 GMT+1

Andy Murray n'a pas fait le choix de facilité en s'attachant les services d'Ivan Lendl. Mais le Britannique espère intimement que son alliance avec l'ex-N.1 mondial, si médiatique soit-elle, lui permettra de remporter son premier titre du Grand Chelem après trois échecs, dont deux à Melbourne.

Lendl Murray 2012

Crédit: AFP

Comment gagner son premier titre du Grand Chelem ? Evidemment, la manière la plus facile pour le faire consiste à être couronné dès sa première finale dans un tournoi majeur. Pete Sampras, Roger Federer, Rafael Nadal, Björn Borg, John McEnroe, Jimmy Connors, Mats Wilander, pour nommer quelques-uns des champions les plus capés de l’histoire, ont fait partie de ces privilégiés. Et puis il y a pour d’autres un chemin nettement plus escarpé et plus tortueux à l’image d’Andre Agassi, consacré après trois finales gâchées, ou d’Ivan Lendl, libéré à sa cinquième tentative. Lendl frôla même une cinquième défaite consécutive lors d’une finale inoubliable de Roland-Garros disputée en 1984 au cours de laquelle il se retrouva mené deux sets à rien et 4-2 contre John McEnroe avant de complètement renverser la vapeur.
Andy Murray, qui espère devenir le premier Britannique à remporter un tournoi majeur depuis Fred Perry en 1936 et qui débutera l’Open d’Australie, mardi 17 janvier, contre le jeune Américain Ryan Harrison, a emprunté cette route difficile qui ne lui garantit pas de parvenir un jour au sommet. Ses trois premières finales dans le Grand Chelem se sont toutes soldées par des échecs d’autant plus cruels qu’ils ont tous été enregistrés en trois sets.
En décidant de s’adjoindre les services d’Ivan Lendl, censé lui inculquer cet art de la gagne au moment le plus important, Andy Murray fait un pari contre-nature à rebours de sa personnalité de joueur souvent enclin à une forme de prudence, voire de passivité, et sujet à une régulière et frustrante négativité. En la circonstance, il prend tous les risques et fait le choix du positivisme à tout crin en faisant confiance à un ancien joueur qui n’a jamais entraîné.
Lendl : "Cela montre qu’il a vraiment envie d’obtenir un résultat"
Les grands champions ne font pas forcément les bons entraîneurs, comme le rappelait Patrick Mouratoglou dans une récente chronique (Murray à l'heure des choix stratégiques), mais ils font le buzz. "Au fond, au-delà de l’inexpérience de Lendl qui reste contestable parce qu’il connaît très bien le jeu et qu’il faut lui laisser du temps, c’est peut-être le seul petit problème du moment, souligne Heinz Gunthardt, l’ancien mentor de Steffi Graf. Tout le monde ne parle que de cela et cela ajoute peut-être un supplément de pression pour Andy, mais les gens vont s’habituer à cette situation et tout va rentrer dans l’ordre une fois terminé cet Open d’Australie."
Accoutumé à composer avec une presse britannique nombreuse et virulente, Andy Murray, à l’entourage d’habitude si contrôlé et souvent contraint au silence, a opté cette fois pour la transparence en laissant Ivan Lendl libre de sa parole. La semaine dernière, l’ancien n°1 mondial a ainsi rencontré l’ensemble des journalistes britanniques lors de l’exhibition de Kooyong où il a salué le courage de son nouvel élève. "Il a eu les tripes de me choisir en connaissant l’attention que cela allait créer, a-t-il indiqué. Cela me montre qu’il a vraiment envie d’obtenir un résultat. Après tout, il aurait été tellement facile pour lui de prendre un autre coach au lieu de miser sur quelqu’un de connu."
Darren Cahill, à l’origine de cette union tennistique, pense que quelle que soit l’issue de cette association, elle sera bénéfique pour Andy Murray, mais qu’il ne faut pas s’attendre à voir Ivan Lendl suivre l’Ecossais en permanence sur le circuit : "Ni l’un ni l’autre ne le souhaite, dit l’Australien qui était le premier choix du Britannique, mais qui a décliné l’offre en raison de ses activités médiatiques (à Melbourne, Cahill commente l’Open d’Australie pour la chaîne américaine ESPN). Andy a voulu Ivan pour faire la différence lors des grands moments des grandes occasions."
Depuis leur arrivée à Melbourne Park, Andy Murray et Ivan Lendl continuent à faire connaissance. "Il a un bon sens de l’humour et de bonnes histoires à raconter", a déclaré Murray. Pour ceux qui les observent à l’entraînement, il reste à s’habituer au profil désormais très légèrement arrondi de Lendl, âgé de 51 ans, qui, voilà 22 ans, visage émacié et aigle dessiné sur sa chemise gagnait son 8e et dernier titre du Grand Chelem en Australie en profitant en finale de l’abandon de Stefan Edberg, blessé. Un petit coup du destin ultime pour boucler un palmarès qui avait eu tellement de mal à s’ouvrir…
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