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Open d'Australie 2015 : Face à Andy Murray, Nick Kyrgios va tester ses limites

Guillaume Willecoq

Mis à jour 27/01/2015 à 09:24 GMT+1

Chouchou de Melbourne Park et apprenti champion en puissance, Nick Kyrgios défie Andy Murray pour une place en demi-finales de l'Open d'Australie. Son culot, son insouciance et le soutien de la foule peuvent-ils lui permettre de renverser un Murray probablement auteur, face à Grigor Dimitrov au tour précédent, de son meilleur match en Grand Chelem depuis son retour de blessure ?

Nick Kyrgios lors de l'Open d'Australie

Crédit: AFP

Un jour, sans doute pas si lointain, Nick Kyrgios s'invitera en demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem. C'est un pari sur l'avenir assez peu risqué tant l'Australien présente à la fois le jeu, moderne, l'attitude, combative, et les temps de passage, remarquables, d'un futur champion. Peut-il le faire dès cet Open d'Australie ? C'est une toute autre question. Pour devenir le plus jeune joueur à se frayer un chemin dans le dernier carré à Melbourne depuis Mats Wilander, le plus jeune tous Grands chelems confondus depuis Rafael Nadal (Roland-Garros 2005), Kyrgios va devoir sortir le très grand jeu. Car en face l'attend Andy Murray. Le roi de la "cuisine", le joueur qui n'a pas son pareil pour proposer à ses adversaires "le" coup qu'ils ont le moins envie d'exécuter.
Autrement dit, probablement le pire profil qui pouvait se présenter face à Kyrgios, deux jours après une victoire éreintante physiquement comme mentalement face à Andreas Seppi, où il a remonté un handicap de deux manches à rien et même sauvé une balle de match sous les clameurs d'une Hisense Arena survoltée. A-t-il récupéré ? Est-il prêt à remettre le couvert ? L'inconnue est réelle, d'autant que cet Open d'Australie est pour le moins "inattendu" aux yeux de l'intéressé lui-même, alors qu'une blessure au dos l'avait conduit à mettre un terme à sa saison un peu après l'US Open la saison passée, et qu'il a encore opéré un forfait de précaution à la Hopman Cup début janvier. "Pour moi, il n'y avait aucune chance que je me retrouve en quarts de finale, explique-t-il. J'étais encore sur le flanc il y a quelques semaines, à me demander si je serais en état de défendre mes chances dans ce tournoi. Alors je n'attendais rien de précis ici."

A-t-il les ressources suffisantes ?

Toute la question est maintenant de savoir si Kyrgios aura encore les ressources pour démolir le mur Murray. Si son service, si efficace, le portera encore (il tourne à 80% de points gagnés sur première balle depuis le début du tournoi, et chiffre 97 aces, deuxième dans l'exercice juste derrière Milos Raonic). Et s'il aura encore assez d'explosivité pour s'engouffrer dans ce qui demeure l'unique faille perceptible de la cuirasse retrouvée d'Andy Murray : sa seconde balle de service. Un coup, véritable péché mignon en carrière de l'Ecossais, dont Grigor Dimitrov a prouvé qu'il manquait encore de tranchant en terminant leur huitième de finale à 60% de points remportés sur le second service de l'élève d'Amélie Mauresmo. Si Kyrgios a encore assez d'énergie pour prendre sa chance - aucun doute à avoir, il tentera : ça fait partie de son caractère et de sa dynamique - sans pour autant affoler le compteur à fautes directes, alors il peut embêter son aîné.
Mais la fenêtre est réduite. D'abord parce que lors de leur premier affrontement, à Toronto l'été dernier, Murray l'a aisément emporté (6-2, 6-2). Ensuite parce que face à Grigor Dimitrov, et malgré ses largesses en deuxième balle, le double vainqueur en Grand chelem a signé l'un de ses succès les plus probants depuis son opération du dos subie à la fin 2013. Quatre sets serrés, trois heures et demie de bagarre, une constance qui lui avait fait défaut lors de ses autres victoires de marque depuis son retour (contre Gaël Monfils à Roland-Garros notamment) et, à l'arrivée, d'excellentes sensations : "C'est le jour et la nuit par rapport à l'an dernier, quand je devais jouer un long match. Là, malgré les trois heures et demie et les conditions de jeu fraîches, je me sens parfaitement bien. Je ne suis pas fatigué et le dos va bien." La logique voudrait donc que Nick Kyrgios ne rejoigne pas Arnaud Clément (US Open 2005) et Juan Ignacio Chela (Australie 2006) dans le petit cercle des non-membres du Top 50 ayant un jour battu l'Ecossais en Grand Chelem. Le sens de l'histoire, lui, réclame une farouche empoignade. Et le public australien y compte bien.
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