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Federer a échappé à la fessée, pas à son destin

Laurent Vergne

Mis à jour 28/01/2016 à 14:58 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Novak Djokovic a très logiquement pris le dessus sur Roger Federer jeudi en demi-finale. A Melbourne, l'écart entre les deux hommes est apparu plus béant que jamais. Bien supérieur encore aux finales de Wimbledon et de l'US Open. Même si le résultat final (victoire en 4 sets) aura été le même.

Roger Federer

Crédit: AFP

L'histoire du jour

Toujours la même histoire. Roger Federer peut jouer aussi bien qu'il le veut avant de croiser Novak Djokovic, une fois confronté à la muraille serbe, l'orfèvre suisse se fracasse sur la bétonnière. Pour la troisième fois en trois tournois du Grand Chelem, le Djoker vient donc de battre Federer. En quatre sets, comme à Wimbledon et à l'US Open. Dans les deux finales 2015, j'avais déjà trouvé le score presque flatteur pour "Rodgeur". Djokovic, était, globalement, un bon cran au-dessus de lui et si le Bâlois avait pu maintenir le suspense autant que son immense talent le permettait, l'issue des débats n'avait jamais fait de véritables doutes.
A Melbourne, jeudi, c'est donc à nouveau en quatre manches que l'affaire s'est réglée. Mais ne vous y trompez pas : l'écart entre les deux champions est apparu plus énorme que jamais. Federer a certes eu une formidable réaction en milieu de troisième manche, à la fois d'orgueil et tennistique, pour que le massacre des deux premiers sets ne s'étende pas à l'intégralité de la rencontre. Mais il lui a fallu évoluer sur de telles cimes pendant une demi-heure pour parvenir à ses fins qu'il n'était pas raisonnable d'envisager que cela puisse durer. Et Nole n'a eu qu'à attendre son heure pour parachever son oeuvre...
Une fois encore, le plancher de Djokovic aura été le plafond de Federer. Quand la moins bonne période de l'un a coïncidé avec la meilleure de l'autre, comme dans le troisième set, il y a eu match. Et il fut même superbe. Mais trop brièvement. Un peu comme face à Nadal jadis sur terre, Federer peut parvenir par séquences, plus ou moins longues, à rivaliser. Pas sur un match entier. Au moins a-t-on vu un petit bout de bagarre sympathique du milieu du troisième au milieu du quatrième set. Mais le meilleur a gagné jeudi. Et le meilleur est meilleur que jamais. Dans ce contexte, c'est déjà un petit exploit pour Federer d'avoir échappé à un "sweep" austral. Mais son destin était, malheureusement pour lui, tout tracé dans cette demi-finale.

J'ai aimé

Le premier set de Serena Williams et celui de Novak Djokovic. Oui, Federer a aidé le Serbe, mais l'entame de match des deux numéros un mondiaux a confiné au joyau. Un jeu de perdu à eux deux, et 7 petits points lâchés par Serena en 6 jeux, avec... quatre fautes directes.
L'audace et le courage de Federer en début de troisième set quand, confronté à une balle de break pour Djokovic, il l'a écartée via un enchainement service-volée sur... sa seconde balle. C'était osé, ça a payé, et dans le jeu suivant, Federer allait breaker pour relancer l'intérêt de cette demi-finale.
Le côté "assassin" de Djokovic. Et aucun moment ne résume mieux ça que les cinq dernières minutes du match. A 4-3 Djokovic, 15-30 sur le service de Federer dans le 4e set, le Suisse va remporter un point somptueux. Le point du match, un des échanges de la quinzaine, avec ce lob de défense et ce passing de revers pour finir. Le public est en transe. Ce sera le dernier point gagné par Federer. Il en reste 6. Tous remportés par le numéro un mondial : 2 pour breaker et 4 pour finir par un jeu blanc sur son service.

Je n'ai pas aimé

La tension, évidente, qui a pollué le jeu de Federer en début de match. Beaucoup d'observateurs avaient plaidé que le fait d'affronter Djokovic en demie et non en finale comme lors de leurs derniers duels majeurs, pourrait permettre au Suisse de jouer un peu plus relâché. Mais on a bien vu jeudi que c'est l'équation Djokovic elle-même qui pousse Federer à déjouer. Pas le tour auquel il le défie. Face au Serbe, il sait qu'il doit être plus juste, plus précis et plus agressif que contre n'importe qui d'autre. C'est la perfection ou rien. Et cette quête-là est une plaie pour lui.

Le tweet comparatif du jour

Tweet lâché par Brad Gilbert au plus fort de la démonstration de Novak Djokovic dans le deuxième set : "le seul joueur capable de suivre le Djoker quand il joue comme ça, c'est Stephen Curry". Il est vrai que le meneur de jeu des Warriors est chaud, lui aussi.

Juste pour savoir

Qui sera le plus archi-favori de sa finale ? Serena ou le Djoker ?
A votre avis, Federer rebattra-t-il un jour Djokovic en Grand Chelem ?
Est-ce absurde de penser que Raonic constitue peut-être la plus grande menace potentielle pour Djokovic ?
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Milos Raonic

Crédit: AFP

3 stats à retenir

14. Roger Federer avait remporté 6 de ses 10 premiers matches en Grand Chelem face à Rafael Nadal et Novak Djokovic, entre 2005 et 2008. Depuis, le Suisse a affronté 6 fois Nadal et 10 fois Djokovic dans les tournois majeurs. Soit 16 matches. Son bilan ? 2 victoires, 14 défaites. Soit un taux de réussite de 14%.
20. Cela faisait pile 20 ans qu'une Allemande n'avait plus été en finale de l'Open d'Australie. C'était Anke Huber, en 1996. Elle avait été laminée par Monica Seles (6-4, 6-1). Même sanction samedi pour Angelique Kerber ?
26. Le pourcentage de points gagnés par Federer sur sa seconde balle (5 sur 19) dans les deux premiers sets. Un vrai jeu de massacre…
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Roger Federer

Crédit: AFP

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