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Federer-Nadal : Quatre questions pour une finale

Laurent Vergne

Mis à jour 28/01/2017 à 19:33 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Roger Federer et Rafael Nadal se retrouvent en finale dimanche à Melbourne, sur la Rod Laver Arena. De l'approche de ce match pas comme les autres à son potentiel impact historique, voici quatre questions clés avant la journée de dimanche.

Roger Federer

Crédit: AFP

Nadal aura-t-il récupéré de son combat contre Dimitrov ?

Cinq sets, cinq heures. Et une journée de récupération en moins puisque Rafael Nadal a affronté Grigor Dimitrov vendredi, 24 heures après la première demie qui avait mis aux prises Roger Federer et Stan Wawrinka. L'une des clés de cette finale sera donc peut-être la faculté de récupération du Majorquin. En 2009, il avait remporté son unique titre à Melbourne dans des conditions identiques : victoire en cinq heures le vendredi, et contre Federer en finale le dimanche. Mais il avait 22 ans, pas 30.
Toutefois, il n'est pas apparu à l'agonie en fin de match face à Dimitrov, loin de là, et il semble très au point au plan physique. Puis Roger Federer a ses soucis. Son adducteur sifflait lors de son cinquième set contre Wawrinka. La répétition des efforts après six mois d'abstinence commence visiblement à tirer et il se murmure que le Suisse n'aurait pas pleinement récupéré. Derrière les apparences, le plus fragilisé des deux physiquement ne sera donc peut-être pas celui qu'on imagine...
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L'ascendant de Nadal sur Federer est-il toujours aussi fort ?

23 victoires en 34 matches. 9 sur 11 en Grand Chelem. 6 sur 8 en finale de Grand Chelem. Rafael Nadal a toujours eu l'ascendant sur Roger Federer, lequel, rappelons-le, n'a jamais mené dans leurs face-à-face, alors qu'il a cinq ans de plus et que trois de leurs quatre premiers duels avaient eu lieu sur dur. Le jeu du Suisse convient à merveille à celui de l'Espagnol et cela ne changera jamais. A force de le dominer, parfois même de le martyriser, Nadal a aussi pris un ascendant psychologique.
Jeudi, Federer a d'ailleurs confié que s'il avait perdu la finale de 2008 à Wimbledon, c'est parce que la raclée prise un mois plus tôt à Roland-Garros était encore trop fortement ancrée dans son esprit. Mais est-ce encore le cas alors que les deux joueurs n'ont disputé qu'un seul match (à Bâle, en octobre 2015) depuis trois ans... remporté par Federer ? Nadal ne le croit pas. "C'était il y a longtemps, ce sera un match complètement différent dimanche vu le contexte, juge l'Espagnol. Lui comme moi n'avons pas été en position de gagner un grand tournoi depuis un moment, donc l'approche sera spéciale. Le meilleur joueur dimanche gagnera, pas le meilleur d'il y a huit ou dix ans". Mais peut-on garantir que les vieux démons de Federer ne ressurgiront pas dans les moments chauds de cette finale ?

La surface avantage-t-elle vraiment Federer ?

On l'a beaucoup entendu depuis le début de la quinzaine : la surface est plus rapide que d'autres années à Melbourne. Roger Federer lui-même l'a souligné à plusieurs reprises. Cela ne peut pas être mauvais pour le Bâlois, mais Nadal n'a pas franchement eu l'air gêné non plus. Au contraire. Le fait qu'il ait pu résoudre des équations aussi diverses qu'Alexander Zverev, Gaël Monfils, Milos Raonic ou Grigor Dimitrov en dit long à ce sujet.
Il est donc peu probable que la vitesse de la Rod Laver Arena suffise à conférer un avantage quelconque à Federer. C'est notamment l'avis de Darren Cahill, l'ancien coach d'Andre Agassi et actuel entraîneur de Simona Halep. "Un court rapide, ça ne gêne pas Rafa, estime-t-il sur EPSN, dont il est un des consultants. Il a obtenu de très bons résultats sur des courts parfois très rapides." Pour résumer, oui le court est rapide, mais si c'est une bonne chose pour Federer, ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour Nadal…
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Quelle victoire aurait le plus fort impact historique ?

Le 18e Grand Chelem de Roger Federer ou le 15e de Rafael Nadal ? Déjà seul détenteur du record de titres majeurs depuis maintenant huit ans et demi, Federer peut s'isoler encore un peu plus dans l'histoire en l'emportant dimanche. Au-delà du passage de 17 à 18, c'est surtout le contexte qui qui ancrerait la performance du Bâlois dans la légende. Son âge, d'abord. Dans l'ère Open, un seul joueur, Ken Rosewall, a gagné un titre du Grand Chelem à plus de 35 ans. C'était il y a plus de 40 ans. Ce serait donc un exploit colossal, surtout pour un joueur qui sort d'une période d'inactivité de six mois et qui, par ailleurs, n'a plus remporté le moindre titre du Grand Chelem depuis quatre ans et demi.
Mais que dire de Rafael Nadal ? Rafa peut accomplir un exploit rarissime : seuls les Australiens Rod Laver et Roy Emerson ont réussi à gagner au moins deux fois chacune des quatre levées du Grand Chelem. Neuf fois lauréat à Roland-Garros, et double vainqueur de Wimbledon et de l'US Open, il ne s'est pour l'heure imposé qu'une seule fois à Melbourne. Puis, lui aussi revient de loin. Il n'avait plus atteint le dernier carré d'un majeur depuis près de trois ans, lors de son neuvième sacre à Paris en 2014. Sur ce plan, peu importe le vainqueur, donc, il marquera sans aucun doute les esprits.
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Roger Federer et Rafael Nadal

Crédit: Eurosport

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