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Cilic : "Ce n'est pas une revanche"

Laurent Vergne

Publié 27/01/2018 à 16:51 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Pour la deuxième fois en six mois, Marin Cilic va défier Roger Federer en finale de Grand Chelem. A Wimbledon, en juillet dernier, le Croate avait vécu un cauchemar. Gêné par des ampoules, il n'avait pu donner sa pleine mesure. Pour autant, il n'envisage pas les retrouvailles dominicales comme l'occasion de tourner la page, mais d'en écrire une nouvelle.

Marin Cilic cries

Crédit: Getty Images

Un rêve éveillé. Un cauchemar. Marin Cilic a vécu deux finales de Grand Chelem jusqu'ici dans sa carrière. Deux expériences pour le moins contrastées. Son triomphe à l'US Open en 2014, où il avait balayé Kei Nishikori, débutant comme lui dans ce contexte si particulier. Puis, l'été dernier, à Wimbledon, une galère sans nom, une défaite en trois sets contre Roger Federer, et des larmes en plein match à cause de ces maudites ampoules qui l'avaient empêché de défendre ses chances normalement. "Emotionnellement, j'ai connu le très haut et le très bas dans ces deux finales", sourit le Croate.
Dimanche, il aura une nouvelle opportunité de garnir son palmarès. Mine de rien, Cilic change tout doucement de dimension. Il n'est que le 27e joueur dans l'ère Open à atteindre trois finales dans trois tournois du Grand Chelem différents. Comme à Londres en juillet 2017, il y retrouvera Roger Federer. Six mois après cette douloureuse expérience, il assure ne pas y penser. "Ce n'est pas une revanche, je ne le vois pas comme ça, a-t-il expliqué. J'ai fait ce que je pouvais ce jour-là. Je ne pouvais pas jouer mon meilleur tennis, c'est comme ça, il n'y avait rien à faire. En quarts de finale, Rafa a connu la même chose contre moi. Ce genre de choses arrivent, ça fait partie du sport."
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Marin Cilic éclate en larmes lors de la finale de Wimbledon 2017

Crédit: Getty Images

C'est une chance de plus, pas une revanche sur le Roger ou ce qui a pu se passer à Wimbledon
Parce qu'il compte déjà un titre majeur à son actif, Marin Cilic peut aborder chaque nouvelle finale avec l'esprit relativement tranquille. Quoi qu'il arrive, il appartient à la caste des vainqueurs en Grand Chelem. Son triomphe new yorkais a d'ailleurs sans doute aidé à faire passer l'amertume de la pilule londonienne. On le sent donc relativement serein. "Pour moi, dit-il, c'est juste une nouvelle opportunité de gagner un Grand Chelem. C'est une chance de plus, pas une revanche sur le Roger, sur le sort ou sur moi-même par rapport à ce qui a pu se passer à Wimbledon."
Les deux hommes en conviennent, l'impact de ce passé récent sera nul dimanche. Même si leur palmarès n'a rien en commun, ce sera une finale entre vainqueurs en Grand Chelem. Un duel qui devient d'ailleurs récurrent au plus haut niveau. De l'US Open 2014 à aujourd'hui, Cilic est, avec Berdych, le joueur que Federer aura le plus croisé dans les tournois majeurs : quatre fois. Avec deux finales (Wimbledon 2017, Australie 2018), une demie (US Open 2014) et un quart mémorable (Wimbledon 2016) où le Croate était passé à un point de la victoire.
"Un peu comme Stan (NDLR : Wawrinka) quand il a gagné à Melbourne en 2014, le titre de Marin à New York lui a donné une énorme confiance en lui, juge Roger Federer. Depuis, dans les grands tournois, dans les grands moments, il sait qu'il peut le faire. Il a cette conviction-là. Ça ne veut pas dire qu'il y arrivera toujours, mais il a ça en lui désormais. Puis Marin est un gagnant. J'aime son attitude sur le court. Il est toujours là pour gagner, pas juste pour être là. Il ne se contente pas de ce qu'il a parce qu'il sait qu'il peut aller encore plus haut."
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Marin Cilic soulève le trophée de l'US Open après son succès en finale face à Kei Nishikori

Crédit: AFP

Ni euphorie ni drame

S'il n'a pour l'heure pas récidivé après son sacre à Flushing, Marin Cilic est pourtant convaincu d'être un joueur plus fort, plus complet qu'il ne l'était quand il avait marché sur l'eau à Big Apple. "L'US Open 2014, c'était dingue, souffle le futur numéro 3 mondial. Le niveau de tennis que j'avais produit était incroyable. Mais sur la durée, je n'étais pas capable de maintenir ça. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus constant, je suis capable d'être à un haut niveau sur une longue période, peut-être même sur toute une saison." Son plafond reste élevé. Mais son plancher s'est sérieusement rehaussé et c'est pour cette raison qu'il sera sur le podium du classement ATP lundi.
Au fond, entre son nuage de 2014, presque trop gros pour être vrai, et le cauchemar de Wimbledon 2017 qui l'avait presque réduit à un rôle de spectateur, Marin Cilic va peut-être vivre sa première finale de Grand Chelem "normale" dimanche, à Melbourne. Ni euphorie ni drame. Juste de la maîtrise. Juste un match. Juste une finale majuscule. Pas encore une routine, mais presque une habitude. Il est prêt à regarder l'évènement et son adversaire en face. "Physiquement, a-t-il prévenu après avoir battu Edmund en demi-finale, tout va bien. Mon jeu est là, je sens bien la balle, que ce soit au service, au retour, en coup droit, revers, j'ai l'impression que tout est en place." Wimbledon parait loin...
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Cilic a toujours laissé la tête d'Edmund sous l'eau

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