Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Djokovic a touché la "zone" et s'est senti "dans une autre dimension"

Laurent Vergne

Mis à jour 25/01/2019 à 15:54 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Novak Djokovic a tutoyé les étoiles vendredi en livrant un match proche de la perfection face à Lucas Pouille (6-0, 6-2, 6-2) en demi-finales. Le Serbe estime avoir évolué dans une dimension que tous les champions recherchent, mais qu'ils n'atteignent que rarement. En d'autres termes, il était en état de grâce.

Novak Djokovic toujours aussi impérial à Melbourne.

Crédit: Getty Images

Novak Djokovic était d'humeur badine. Lorsqu'on lui a demandé s'il était rentré sur le court vendredi avec l'intention de perdre moins de jeux que Rafael Nadal la veille face à Lucas Pouille, le Serbe a souri : "Oui. Ce n'était pas évident à faire, mais j'ai réussi." Le numéro un mondial n'a laissé que quatre petits jeux au malheureux Lucas Pouille (6-0, 6-2, 6-2) pour une demi-finale en forme de super séance d'entraînement. Il a appliqué sa méthode favorite à la perfection, en mettant la tête de son adversaire sous l'eau d'entrée de jeu pour ne plus le lâcher.
Sur le court, au micro, Djokovic a parlé d'un de ses "meilleurs matches" sur la Rod Laver Arena. Quelques minutes après, en conférence de presse, il n'avait pas changé d'avis. "Du premier au dernier point, c'était parfait, savoure-t-il. J'ai produit tout ce que je voulais faire au moment où je voulais le faire. Si vous considérez l'enjeu, le fait que c'était une demi-finale de Grand Chelem, c'est clairement un de mes meilleurs matches sur la Rod Laver Arena dans toute ma carrière". Difficile de le contredire. Oui, il a déjà rencontré opposition plus forte, y compris à ce stade du tournoi, mais sur sa stricte expression personnelle, il a atteint un sommet au cours de ce match.
C'est un sentiment extraordinaire
Comme Nadal face à Tsitsipas, Nole a effleuré une forme de perfection vendredi sur le central de Melbourne. Il a servi comme jamais dans cette quinzaine et, surtout, n'a rien donné à Lucas Pouille. Cinq fautes directes en vingt-deux jeux. Cinq. Comme il l'a dit lui-même, il était "dans la zone". Cette fameuse "zone", sempiternelle quête du champion en recherche de perfection, aux contours indéfinissables mais que vous savez reconnaitre quand elle s’ouvre à vous.
Même pour des spécimens dans son genre, il est rarissime de s'y installer. "Chaque athlète professionnel espère l'atteindre", dit-il. Il la définit comme "un de ces moments où, presque sans effort, vous exécutez de façon automatique tout ce que vous avez l'intention de faire. Vous n'avez même plus besoin de penser. Vous êtes comme guidé par une force qui vous dépasse. vous vous sentez divin, vous vous sentez appartenir à une autre dimension. C'est un sentiment extraordinaire, que l'on espère tous connaître."
Ça dépend aussi de qui se trouve de l'autre côté du filet…
Mais cette forme d'état de grâce ne vient pas de nulle part. Pour y accéder, il faut du travail, du vécu, et surtout un investissement constant. "Ça prend beaucoup de temps pour se mettre en position de se retrouver dans cette situation, poursuit le Djoker. En revanche, il faut très peu de temps pour que ce sentiment s'évapore. C'est pour cela que nous sommes tous conscients du professionnalisme que cela demande et de l'état d'esprit nécessaire pour atteindre ces moments où tout coule de source."
Il le sait, rien n'est acté. Encore moins garanti. L'excellence du vendredi peut vite se dissiper. "Le plus grand challenge, c'est d'essayer de répéter ça", explique le sextuple vainqueur du tournoi. Comment rester là-haut, le plus longtemps possible ? "C'est un sport individuel, donc tout dépend de vous. Parfois, vous êtes davantage anxieux, vous ressentez une certaine tension dans votre corps. Et la balle ne sort plus aussi bien de la raquette."
Face à Nadal, dimanche, rien ne dit ainsi qu'il pourra retrouver cette zone. "Ça dépend aussi de qui se trouve de l'autre côté du filet...", concède-t-il en souriant. Il est peu probable que le confort qui fut le sien vendredi survive à la problématique Nadal. "Mais, conclut-il, ça me prouve que je suis vraiment bien, parce qu'il est impossible d'être aussi performant, contre qui que ce soit, si vous ne vous sentez pas à 100% dans tous les domaines".
picture

Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité