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Open d 'Australie - Ambitieux et tête froide, Medvedev veut faire tomber le patron Novak Djokovic

Alexandre Coiquil

Mis à jour 20/01/2019 à 23:33 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Opposé à Novak Djokovic en huitième de finale, lundi, Daniil Medvedev croit en ses chances de succès face au Serbe. Selon lui, le n°1 mondial, malgré sa fin de saison 2018 canon, n'a plus la même régularité que par le passé. Et il compte bien exploiter cette faille.

Daniil Medvedev lors de l'Open d'Australie

Crédit: Getty Images

Daniil Medvedev a du tempérament. Et il entend bien le montrer lundi. Opposé à Novak Djokovic en huitième de finale, le Russe de 22 ans vise son premier quart de finale en carrière dans un tournoi du Grand Chelem. Un défi à la mesure de son tennis. Et de ses ambitions qui sont élevées. Très élevées. Moins en vue que ses compatriotes russes, Karen Khachanov, premier vainqueur d'un Masters 1000 depuis Nikolay Davydenko à Bercy au mois de novembre dernier, et Andrey Rublev 22 ans et actuel 19e mondial, il n'a pourtant aucun complexe à faire. Ça tombe bien, ce n'est pas son genre.
Son exercice 2018, où il a remporté trois titres (Sydney, Winston-Salem, Tokyo), en a été la preuve : le protégé du Français Gilles Cervara a progressé de manière spectaculaire. Cette deuxième saison complète dans le Top 100 a, elle, été bouclée non loin du Top 10, à la 16e place, signe d'une ascension saine. En avance sur ses objectifs, qui étaient d'intégrer le Top 50 et d'y demeurer, le Russe a énormément muri depuis six mois pour ne pas se casser la gueule trop vite. "Je voulais prouver que j’avais ma place parmi les 16 meilleurs. Maintenant, la pression est partie. Tout ce qui arrive est du bonus", a-t-il glissé après sa victoire avec la manière face à David Goffin au 3e tour.
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Medvedev - Goffin : Les temps forts

Djokovic ne joue probablement plus comme il le faisant avant
Pour réussir ce premier cap important en Grand Chelem, le Moscovite va croiser le fer avec le patron, Novak Djokovic, sans avoir perdu un set. Redevenu n°1 mondial à l'automne dernier, le Serbe a retrouvé son statut pré-Roland-Garros 2016 et de la superbe. Perdre à ce stade du tournoi constituerait un tremblement de terre pour lui. Mais le pedigree de la tête de série n°1 du tournoi n'inquiète pas du tout Medvedev qui a la particularité de ne pas trop s'attarder sur le CV de ses adversaires. C'est aussi dans cet aspect psychologique du jeu que le jeune russe a progressé : il est devenu plus mature et maître de ses émotions. Car le longiligne droitier a un caractère de pittbull. Un tempérament trop fort qu'il a dû apprendre à contrôler.
La faille pour battre Djokovic, c'est Djokovic lui-même selon lui. Même à son niveau post-Wimbledon, "Djoko" est un humain. "Ce que je peux dire, c'est qu'il ne joue probablement plus comme il le faisait avant. Cela n'est que mon avis. Car quand il était plus jeune et que je le regardais à la télévision, c'était juste insensé de le voir batailler contre Andy Murray ou un autre joueur pendant cinq heures et de ne jamais voir une baisse de niveau dans son jeu, bien au contraire", a-t-il souligné avec recul. "Aujourd'hui, ce n'est pas pareil. Il y a des opportunités pour le battre. C'est pour ça qu'il a perdu à trois reprises contre des joueurs de la nouvelle génération l'an dernier. Je vais tout faire pour prendre ma chance."
Medvedev croit en lui car ses deux confrontations avec Djokovic sur le circuit, disputées lors de l'exercice 2017, lui ont laissé de l'espoir. La première jouée en Coupe Davis en indoor s'était soldée par un abandon à deux manches à une en faveur du Serbe, mais avec le premier set dans sa poche. La seconde jouée à Eastbourne s'était terminée par une défaite en deux sets (6-4, 6-4) en demi-finale. "Même si j'ai perdu tous nos matches, je l'ai obligé à se battre à chaque fois. Et je suis devenu un autre joueur depuis." A Brisbane, le discours était même plus audacieux après ses succès contre Andy Murray, Milos Raonic et Jo-Wilfried Tsonga. "Si je bats des joueurs qui ont été Top 10, cela veut dire que j'ai quelque chose dans mon jeu."

Djokovic doit retrouver du "peps" à Melbourne

Pas vraiment contreur dans l'âme, et loin d'être un attaquant pur sang, Medvedev se situe entre les deux : il sait défendre, accélérer le jeu, principalement côté revers, et n'a pas un énorme point faible technique. Autrement dit, il a un profil complet qui tend aujourd'hui vers l'agressivité, une bonne arme déjà exploitée par son compatriote Khachanov à Bercy. Du coup, le profil de Djokovic, tout maître du temps et des espaces soit-il, lui convient.
Comme celui de Goffin lui allait comme un gant et qu'il a totalement maîtrisé. "Djokovic a des frappes hyper précises et il ne va pas me donner beaucoup d’occasions, mais comparé à Federer, qui lui prend la balle très tôt et vous fait courir comme un fou tout le match, Nadal ou Raonic, j’aurai au moins le temps de jouer. Novak est un grand joueur y aura des échanges, j'aurai le temps de construire et je pourrai lâcher mes coups. De toute façon, je n’aurai rien à perdre."
Pour Djokovic aussi ce match sera un test. Battu au même stade du tournoi par l'étonnant Hyeon Chung l'an dernier, le n°1 mondial s'avance avec prudence vers un adversaire dont il ne connaît pas bien la nouvelle version, surtout qu'il reste sur deux échecs à Melbourne, son jardin. Pour se faciliter la tâche, il lui faudra retourner extrêmement bien l'excellent service du Russe, l'autre arme principale de son jeu, et éviter de perdre le fil.
C'est bien ça le problème chez lui depuis quelques mois, il perd le contrôle de ses matches de manière étrange. Dernier exemple en date : le 3e set de son match du 3e tour face à Denis Shapovalov. Plus mûr que le fougueux canadien, Medvedev a plus de certitudes mentales et techniques pour un tel défi. Stefanos Tsitsipas a d'ailleurs ouvert la voie dimanche en battant Roger Federer. Les géants ne sont pas tous les jours géants. Medvedev le sait très bien.
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