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Open d'Australie - Andrey Rublev : "Je peux aller au casino, si je joue, je suis sûr de gagner"

Laurent Vergne

Mis à jour 23/01/2023 à 12:54 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Vainqueur en cinq sets (6-3, 3-6, 6-3, 4-6, 7-6) de Holger Rune lundi en huitièmes de finale, Andrey Rublev a enfin arraché un match au couteau en Grand Chelem. Le Russe est revenu de l'enfer dans la dernière manche, avant de bénéficier d'un gigantesque coup de pouce du destin sur la balle de match décisive. Il n'en revient toujours pas.

Retour gagnant... avec le filet : la balle de match chanceuse de Rublev

Andrey Rublev a survécu à un match qu'il a toujours perdu par le passé. Seconde semaine de Grand Chelem, une grosse bagarre, tout cela ne lui avait que rarement réussi. Comme lors du dernier US Open, quand il avait fini en larmes, prostré de longues minutes sur sa chaise après sa défaite en quarts de finale contre Frances Tiafoe. Celle-ci avait fait aussi mal que celle-là fait du bien. Cette fois, le Russe s'en est sorti contre lundi Holger Rune en huitièmes, au bout d'un 5e set épique et presque miraculeux, à l'image de sa balle de match victorieuse, un retour gagnant grâce à la complicité du filet.
Ce fut le dernier rebondissement d'un scénario improbable et parfois chaotique. Cette balle de match, Rublev n'est pas près de l'oublier. "Le dernier point... Je ne sais pas, ça ne m'est jamais arrivé. C'est probablement le moment le plus chanceux de ma vie, avoue le N.6 mondial. Il ne peut pas y avoir de meilleur moment que sur une balle de match pour avoir de la chance. Maintenant je peux aller au casino. Si je joue, je suis sûr de gagner."
Je n'ai pas les mots, j'en tremble encore
Avant ce dénouement pour le moins heureux, il était, comme souvent, passé par tous les états possibles et imaginables. "Mentalement, tout était hors de contrôle aujourd'hui, a souri Rublev, qui n'a jamais peur de s'ouvrir sur ce sujet, sensible chez lui. J'ai énormément souffert. Ce n'étaient même pas des montagnes russes, c'était comme si on vous mettait une arme sur la tempe... Les montagnes russes, à côté, ce n'est rien".
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Rublev - Rune : Les temps forts

Ce fut plus vrai que jamais dans un 5e et dernier set qu'il aurait pu perdre dix fois avant de l'arracher. Rapidement breaké, il s'est retrouvé mené 5-2. "J'ai été mené 5-2, à 6-5, j'ai eu deux balles de match contre moi et j'ai été mené 7-3 dans le super tie-break... Je n'ai pas les mots, j'en tremble encore", dit-il. "Au début du dernier set, j'étais complètement figé, poursuit le miraculé du jour. Au fond de moi, je pensais 'Je ne pourrai pas le faire. Je n'arrive plus à bouger, je ne peux plus frapper. Si je ne fais pas le point avec mon service, c'est terminé.'"
Andrey Rublev l'admet sans mal, il était persuadé que ce match était terminé une fois breaké dans le dernier acte. "J'ai pensé que c'était fini. Je me disais, 'Il joue mieux que moi, il mérite de gagner. Il prend sa chance. Il fait ce que je devrais normalement faire si je veux gagner ce match. Laisse tomber.'" Puis, sans trop savoir pourquoi, il s'est libéré. Peut-être parce qu'il n'y croyait plus, paradoxalement. Affranchi de tout poids sur ses épaules, il s'est lâché, enfin. "C'est le moment du match où j'ai le mieux joué", juge le Moscovite.
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De 5-0 à 9-11 : Comment Rune a tout perdu dans un super tie-break dingue

Je me suis dit 'Au moins, ne fais pas comme à Roland-Garros'
Il lui a donc tout de même fallu deux autres miracles, pour écarter ces deux balles de match à 5-6 contre lui alors qu'il servait pour le super tie-break, puis dans ce dernier, quand Holger Rune s'est envolé. A 5-0 contre lui, qu'avait en tête Rublev cette fois ? Des pensées un peu plus positives :
"C'était déjà la troisième fois que j'étais sûr que c'était perdu pour moi. Mais je me suis dit 'Au moins, ne fais pas comme à Roland-Garros quand j'avais complètement laissé tomber' (Il s'était incliné 10-2 au super tie-break en quarts contre Marin Cilic). Je voulais essayer de me battre, de mieux jouer. Si tu peux gagner un point, gagne un point. Si tu peux en gagner quatre, va en gagner quatre, etc. A partir de 7-2, j'ai vraiment très bien joué, bien lu son service, bien retourné, bien servi..."
Andrey Rublev n'a pas tout compris. Ni ce par quoi il est passé ni (encore moins) comment il s'en est tiré. Peu importe. Être enfin du bon côté de l'histoire va lui faire du bien. Même s'il lui a fallu pour cela une bonne dose de réussite. Et même si la suite ne s'annonce pas de tout repos, avec Novak Djokovic à l'horizon. Un quart de finale, son plafond de verre en Grand Chelem. Djokovic, l'homme qui ne perd presque jamais à Melbourne. Il verra tout ça mercredi. D'ici là, à chaque jour suffit sa souffrance pour Rublev.
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Andrey Rublev.

Crédit: Imago

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