Sebastian Korda sur son succès fondateur contre Daniil Medvedev : "J'ai pensé positif tout au long du match"

Sebastian Korda, le premier jour du reste de sa vie. Si le fils de Petr, vainqueur à Melbourne en 1998 justement, avait déjà fait parler de lui sur le grand circuit dès 2020, son impressionnant succès contre Daniil Medvedev vendredi a tout eu de l'acte de naissance sportif au plus haut niveau. Seul un tournoi du Grand Chelem pouvait lui offrir le cadre propice à une telle performance.

Il faut dire que sa victoire sèche, en trois manches, acquise face au vainqueur de l'US Open 2021, a été impressionnante de A à Z. Korda n'avait jamais évolué à un tel niveau en Grand Chelem malgré deux huitièmes de finale à Roland-Garros 2020 et à Wimbledon 2021. Le voir dominer de telle manière Medvedev sur dur et sur un format en trois sets gagnants a été une surprise, assurément, mais pas un séisme non plus car l'actuel 31e mondial rôdait autour d'une telle performance depuis plusieurs mois.

Le jeu fluide en fond de court du natif de Bradenton, mais aussi sa capacité à aller au filet, lui ont permis de casser le jeu du Russe. L'intéressé le reconnaît, il a atteint un niveau de jeu très élevé tout en variant. "C'est probablement un des meilleurs matches de ma carrière. Je me suis contenté d'appliquer mon plan de jeu et de continuer à le faire", a reconnu "Sebi". Il a insisté sur son mental qui lui a si souvent fait défaut par le passé. "J'ai pensé positif tout au long du match. Peu importe ce qui allait se passer, je devais toujours aller de l'avant. Cela a été ma plus grande réussite."

Il y a eu deux tournants dans ce match. Deux tests grandeurs natures pour les nerfs fragiles de l'Américain, lui qui avait coincé au début du mois de janvier en finale du tournoi d'Adélaïde contre Novak Djokovic, malgré une balle de match. Tout d'abord la fin du premier set, où il avait perdu son break d'avance, avant d'aller au jeu décisif. Un défi réussi avec brio. Puis, surtout, le second tie-break de ce match, celui qui lui a offert la victoire.

A contrario de son compatriote Frances Tiafoe, incapable de convertir six balles de set lors du 4e acte de son duel contre Karen Khachanov, après avoir mené 6-1, Korda a survécu à la remontée fantastique de Medvedev, passé de 6-1 à 6-4. Sauf que le droitier n'a pas ondulé de la toiture, même après avoir gâché trois balles de match. Là aussi, il a expliqué qu'il avait gardé son sang-froid

"Je n'ai rien ressenti durant le match", a dévoilé Korda. "J'ai vraiment travaillé très dur sur le côté zéro pensée négative. J'ai passé toute l'année dernière sans en avoir une seule, que ce soit en attendant un transport pour aller sur le court, que ce soit en mangeant ou en faisant quoi que ce soit. C'est un peu comme avoir une nouvelle devise qui dirait : 'L'énergie positive est mieux que l'énergie négative'".

Korda continue son petit manuel du 'tout va bien, je vais bien'. "Si vous avez des pensées négatives, cela peut vous amener dans la direction opposée. C'est pareil en match. Perdre mon service après avoir mené 40/15, je me dis que c'est bon, place au prochain point. Ne t'en fais pas, continue comme ça, fait ce que tu sais faire." Comment apprendre la pensée positive du coup ? Dans un bouquin ou en autodidacte ? Pas vraiment, en étant observateur.

Le tennisman de 22 ans cite volontiers sa mère, Regina Kordová, elle-même ancienne joueuse professionnelle, comme son phare, sa référence. La capacité de cette dernière à aller toujours de l'avant, avec la bonne attitude, a été un moteur pour lui. Ses deux autres modèles, plus sportifs, sont ses coaches Martin et Radek Stepanek, deux sommités dans ce domaine selon Korda. Si une célèbre marque, celle à la pomme, arborait comme slogan 'Think different' il y a 26 ans, Korda a lui adopté le slogan 'Think positive'. "Cela joue un grand rôle dans mon jeu en ce moment. Et ça marche très bien."