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Open d'Australie 2024 | Avant son duel face à Novak Djokovic : Adrian Mannarino, c'est aussi le tennis
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Publié 20/01/2024 à 15:30 GMT+1
Dimanche sur la Rod Laver Arena, au cœur de la nuit française, Adrian Mannarino fera face au défi ultime : Novak Djokovic à l'Open d'Australie. Le choc de deux mondes entre le numéro un mondial qui squatte l'espace médiatique et le 19e à l'ATP qui en a si peu. Les deux font du tennis ce qu'il est en Grand Chelem car il ne faut pas oublier ce que les Mannarino leur apportent en première semaine.
Mannarino : "Je ne veux pas savoir contre qui je joue"
Video credit: Eurosport
Chut, ne lui dîtes surtout pas que le plus grand des défis l'attend. Affronter Novak Djokovic (à suivre sur Eurosport) est déjà en lui-même une sacrée montagne. Ajoutez-y la dimension Grand Chelem et saupoudrez d'Open d'Australie, où il n'a plus été battu depuis 31 rencontres et vous obtenez quelque chose qui a l'odeur de l'impossible. Le goût viendra plus tard mais rapidement, après quelques échanges qui diront si le maître des lieux monte toujours en puissance. Qu'importe au fond qu'Adrian Mannarino ait de fortes chances de voir sa route s'arrêter en huitièmes de finale. Il va prendre un kiff monstre, et nous avec.
Il n'a pas de sponsor, son style matche autant avec un interclub hexagonal qu'avec le premier Grand Chelem de la saison, il sourit beaucoup, peste rarement et rend fou ses adversaires à l'image d'un Ben Shelton que l'on avait laissé, rappelons-le pour mesurer l'exploit, demi-finaliste du dernier Grand Chelem disputé : l'US Open. Il avait fallu un certain Novak Djokovic pour mettre fin à l'aventure de celui qui s'était révélé à l'Open d'Australie quelques mois plus tôt, en atteignant les quarts de finale.
Plus frais que jamais, à 35 ans
Adrian Mannarino n'était pas, avant le début du tournoi, le Top 20 le plus effrayant du tableau et d'ailleurs beaucoup bavaient à l'idée de retrouvailles brûlantes (ah, ce "coup du téléphone"…) entre Djokovic et Shelton. Ce sera un duel entre le numéro 1 mondial et le numéro 1 français. Mannarino n'a pas volé sa place même s'il lui a fallu 15 sets et 11 heures quasiment.
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Mannarino, grand résultat et très grand show
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Oui, "Manna" est plutôt du genre à prendre son temps. Rarement, il écrase ses adversaires et n'a à ce propos remporté que deux matches seulement en trois sets sur ses vingt derniers en Grand Chelem. Il a aussi gagné son premier tournoi ATP (Bois le Duc, 2019) à 30 ans puis décroché trois nouveaux trophées à 35 passés la saison dernière avant d'atteindre, en ce début d'année 2024, le meilleur classement de sa carrière (19e). Mannarino c'est donc l'histoire d'un gars qui perce tard… et qui en profite.
Regardez l'un de ses matches est une expérience. Adrian Mannarino ne court pas vite, ne frappe pas fort, parfois il donne même l'impression de ne pas frapper vraiment… et de faire le point quand même. Il a ce côté Gilles Simon du joueur qui maîtrise la géométrie du court et la dynamique d'un match. Face à Ben Shelton, il a dû faire avec les coups insensés qu'est capable de balancer le jeune Américain, faire avec la sensation de ne rien pouvoir y faire aussi. A-t-il baissé les bras ? Absolument pas. "Manna" aime trop le tennis et le combat pour ça.
Mannarino et sa téquila
Ce n'est pas lui faire injure que de dire qu'il ne remportera probablement jamais de Grand Chelem où sa route l'a emmené au mieux en huitièmes puisqu'il a toujours hérité d'un monstre à ce niveau (Nadal, Federer et Djokovic). On peine autant à l'imaginer dans le Top 10 mondial et le hasard n'y est pour rien s'il n'a triomphé "que" d'ATP 250 jusqu'ici. Mannarino a un plafond et il en est sans doute proche. Pour tout un tas de raisons, à commencer par son âge même si son sourire pourrait le raboter de quelques printemps, mais aussi son physique de mec "normal" dans un tennis de plus en plus survitaminé aux golgoths de 2 mètres ou pas loin.
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"J'ai commencé la téquila" : Mannarino, ironique, sur son élixir de jouvence
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Et alors ? Sous prétexte que "Manna" n'a aucune chance en Grand Chelem, on ne devrait pas apprécier ce qu'il fait ? Pourquoi rappeler son sort à venir et ne pas profiter ? Le tennis, ce ne sont pas que Novak Djokovic, Carlos Alcaraz, Jannik Sinner et une poignée d'autres encore. La première semaine d'un Grand Chelem ne leur appartient d'ailleurs pas, elle est faite pour les Mannarino. Ces deux mondes vont se rencontrer dimanche sur la Rod Laver Arena et le premier regardera le second avec un œil bienveillant. Comment ne pas aimer Adrian Mannarino ?
Comment ne pas aimer cet homme qui prend un plaisir dingue à 35 ans et qui en donne autant ? Qui évoque la téquila quand on lui demande de quoi est faite sa fontaine de jouvence, qui refuse de s'associer à une marque qui viendrait rogner sa liberté, qui joue de sa papatte gauche pour faire lever les foules. Le tennis ce ne sont pas seulement les Djokovic, ce sont aussi les Mannarino, et c'est très bien ainsi.
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Clément : "Il est bluffant Mannarino, c’est lui qui s’impose au physique contre Shelton"
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