JO de Paris 2024 - Double hommes : Conclure sa carrière par une médaille d'or avec Alcaraz serait si beau pour Nadal...
Mis à jour 27/07/2024 à 01:33 GMT+2
À 38 ans, Rafael Nadal se rapproche chaque jour un peu plus de l’inexorable fin de son extraordinaire carrière, marquée par 22 titres du Grand Chelem et deux titres olympiques. Si le Majorquin rêve de décrocher une nouvelle médaille d'or sur sa terre battue de Roland-Garros, un nouveau titre olympique en double, avec son successeur déjà au sommet Carlos Alcaraz, a tout de la conclusion parfaite.
Djokovic, Fils, Nadal : à qui la médaille à Paris ?
Video credit: Eurosport
Le double aux Jeux Olympiques, Rafael Nadal connait ça. Il était déjà là, en 2004, à Athènes, pour le disputer aux côtés de Carlos Moya, alors top 10 mondial en simple. Depuis, vingt ans ont passé et Moya est désormais l’entraineur de son compatriote majorquin à l’aube de JO de Paris 2024 qui ressemblent fortement à la dernière danse de l’Ogre de l’ocre.
À 38 ans, Nadal ne pourrait rêver d’une meilleure porte de sortie que d’un tournoi olympique sur sa terre battue de Roland-Garros. Devenir le premier triple champion olympique de tennis aurait une valeur immense pour celui pour qui représenter son pays a tant compté dans sa carrière. "Aux Jeux, vous sentez que ce n'est pas seulement vous-même, racontait-il en conférence de presse. Vous représentez une équipe beaucoup plus grande et un pays. Vous vous sentez soutenu, aimé, et revenir au village avec une médaille est incroyable. Pour moi, Pékin 2008 (année où il a remporté l'or en simple) a été plus grand que de nombreux tournois du Grand Chelem". Mais gagner l’or olympique, sur la terre battue de Roland-Garros, à 38 ans, aurait quelque chose de mystique. Surtout en double. Surtout avec Alcaraz.
Le maitre et son élève surdoué
Carlos Alcaraz, c'est le n°1 mondial. C'est l'héritier du Majorquin. Cette association en double a tout de la passation de témoin en direct. D’un duo entre le maitre sur la fin et l’élève surdoué qui veut lui ressembler et a déjà pris sa place. Sans jamais oublier celui qui a tant à lui apprendre. "Pour moi, c'est un rêve de jouer avec Nadal, avouait le vainqueur de Roland-Garros et de Wimbledon cet été. Je peux probablement tout apprendre de Rafa. Sa façon de jouer en compétition, de se battre sur le court, de ne jamais se laisser aller ou de lâcher un point… Sa capacité à résoudre les problèmes est admirable et j'essaie de suivre son exemple, sur et en dehors des courts". Ça se voit. Et c’est aussi ce qui rend si alléchant le tango que les deux Espagnols s’apprêtent à nous jouer sur l’ocre parisienne.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/06/12/3986746-80910628-2560-1440.jpg)
Déroulède sur Nadal aux JO : "Il a tout fait pour être prêt et c'est la meilleure des nouvelles"
Video credit: Eurosport
"Rafa et Carlos suscitent une énorme attente, racontait David Ferrer dans L'Equipe. Il nous a fallu 45 minutes avant de réussir à dîner le premier jour, le temps de prendre les photos que voulaient les autres athlètes". Car tout le monde rêve de voir la légende Rafael Nadal se lancer dans une dernière danse victorieuse, surtout en double avec son héritier. "Je comprends l’intérêt que suscite le fait de nous voir jouer ensemble, mais ne pensons pas que notre plaisir se traduise par un succès, ça serait une erreur", tempérait toutefois le joueur de Manacor. Et il a raison.
Un destin plus grand qu'eux
La beauté de ce double ne réside pas dans les chances de gagner le tournoi. Factuellement, ils sont même loin d'être favoris. "Carlos n’a pas beaucoup joué en double, et je n’ai pas beaucoup joué en double non plus", rappelait l'homme aux 22 titres du Grand Chelem. Ce serait même déjà une performance de sortir au 1er tour la paire argentine Maximo Gonzalez-Andres Molteni, tête de série n°6. Mais la beauté n'a jamais été factuelle, et le public de Roland-Garros ne risque pas de s'y tromper samedi. Celle du double entre les deux Espagnols pourrait pourtant presque y prétendre tant le monde du tennis, et même du sport en général, n'attend qu'eux. Il faut dire que la symbolique d'une médaille d'or olympique partagée par les deux hommes serait trop belle.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/05/28/3977034-80716388-2560-1440.jpg)
Pékin 2008 : Nadal s'écroule de joie, au sommet du mont Olympe
Video credit: Eurosport
98 jours exactement ont séparé le dernier sacre majeur de "Rafa" et le premier couronnement de Carlos Alcaraz, à l'US Open 2022. Ils n'ont jamais semblé aussi loin en termes de niveau et passent pourtant plus d'heures que jamais ensemble sur les courts ces derniers temps. Nadal pourrait devenir le champion olympique le plus âgé de l'histoire du tennis alors que Carlos Alcaraz peut lui être le plus jeune tennisman sacré en simple aux JO. Tout les sépare, mais encore plus les réunit. Comme un destin plus grand encore qu'un duo qui pèse 26 titres du Grand Chelem.
Une histoire qui dépasse les goûts et les couleurs
Voir Rafael Nadal revenir d'entre les morts – ou presque – une énième fois pour rentrer dans l'histoire – encore un peu plus en tout cas – serait un magnifique symbole de sa carrière. Le voir gagner un ultime grand titre aux côtés de son successeur désigné, de son héritier, de celui qui a déjà pris sa place au sommet de la hiérarchie mondiale, dépasserait l'entendement autant qu'il défierait toute logique. Peu importe que vous soyez Français, Espagnol ou toute autre nationalité. Que vous soyez plus Federer, Djokovic ou Nadal. Certaines histoires dépassent le cadre du goût et des couleurs. Elles sont universelles. Elles sont magiques. Celle de Nadal et Alcaraz reste à écrire, mais la fin attendue, elle, fait déjà rêver.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité