ATP Pékin - Jannik Sinner, le défi ultime face à Daniil Medvedev : "Un joueur que je ne veux jamais affronter"

C'est une performance de choix. De celles qui peuvent permettre de passer encore un cap. Jannik Sinner a signé ce mardi une prestation de haut vol pour sortir Carlos Alcaraz (7-6 (7/4), 6-1) en demi-finale du tournoi ATP 500 de Pékin. "C'est certainement l'un des plus grands matches que j'ai joués", a savouré l'Italien de 22 ans, qui a étouffé la pépite espagnole de 20 ans avec ses coups de boutoir. Ce match confirme ainsi son statut de poil à gratter d'Alcaraz et une certaine montée en puissance.

Vainqueur pour la quatrième fois en sept rencontres face au jeune Espagnol, et pour la deuxième d'affilée après sa victoire en mars en demi-finale du Masters 1000 de Miami, Jannik Sinner réussit décidément à faire dérailler le numéro 2 mondial comme peu de monde sur le circuit. Cerise sur le gâteau : ce succès lui assure d'ores et déjà d'être quatrième à l'ATP, la meilleure performance d'un Italien depuis Adriano Panatta en 1976. "Il lance des coups plus durs que les autres et c'est le tennis d'aujourd'hui, c'est comme s'il n'y avait que des poids lourds en boxe", note dans le Corriere dello Sport Nicola Pietrangeli, l'ancien vainqueur de Roland-Garros (1959, 1960).

De quoi penser qu'il est sur le bon chemin après avoir atteint sa première demi-finale en Grand Chelem cette année à Wimbledon et remporté le premier Masters 1000 de sa carrière à Toronto en août ? C'est possible même s'il reste une frustration liée à sa constance lors d'un même match et sur ses prestations en Grand Chelem, où il s'arrête trop souvent avant les quarts de finale. "Vous pouvez toujours vous améliorer dans la vie. L'année dernière, on parlait de son service, maintenant il frappe comme un fou.... Mais il a les qualités pour s'améliorer encore", complète Nicola Pietrangeli.

Cette progression passera aussi par sa capacité à faire tomber certaines statues. On pense bien sûr à Novak Djokovic (ndlr : vainqueur de leurs trois duels). Mais aussi à Daniil Medvedev. Si Jannik Sinner a trouvé la formule pour gêner Carlos Alcaraz avec ses coups puissants et sa défense, c'est en effet une tout autre histoire avec le Russe, numéro 3 mondial. Dans leur face-à-face, Medvedev a toujours imposé sa loi : six rencontres, six victoires. "Demain, j’aurai un match très difficile contre un joueur que je ne veux jamais affronter. J’espère que ce sera un bon moment", a reconnu l'Italien.

En confiance, Sinner, qui vise son neuvième titre en carrière à Pékin, sait qu'il va devoir essayer de trouver la clef face à un adversaire qu'il n'arrive désespérément pas à dépasser, ni à contrarier. Et cela passera sûrement par le fait de modifier sa tactique face au Russe : "C'est une autre bonne occasion pour moi de montrer mon meilleur tennis, en essayant de changer certaines choses. J'espère que ça marchera", a-t-il encore confié. Et ses derniers mois pourraient l'y aider. Medvedev est d'ailleurs sur ses gardes : "Jusqu'à présent, je m'en sors bien dans les duels avec Jannik, mais nous avons eu des rencontres différentes. Il est encore très jeune et il apprend à chaque match. Depuis notre dernière rencontre, il a réussi à remporter son premier Masters 1000. C'est une grande source de confiance." Tout comme d’ailleurs sa performance de choix de mardi face à Alcaraz.