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ATP Pékin : Petit à petit, Jannik Sinner fait son nid

Maxime Battistella

Mis à jour 05/10/2023 à 13:59 GMT+2

Vainqueur de son 9e titre, le 3e de sa saison, contre Daniil Medvedev (7-6, 7-6) à Pékin mercredi, Jannik Sinner a confirmé qu'il réalisait la meilleure saison de sa jeune carrière. En battant sa bête noire en finale, il a aussi et surtout montré l'étendue de ses progrès, ce qui fera de lui un membre du Top 5 la semaine prochaine. Et il a tout pour s'y installer durablement.

Di Pasquale : "Sinner comble ses failles petit à petit et ça commence à porter ses fruits"

"La troisième a été la bonne pour toi, félicitations !", s'est exclamé Daniil Medvedev à l'adresse de Jannik Sinner lors de la cérémonie de remise des trophées à Pékin. Malicieux comme souvent dans l'exercice, le Russe faisait référence à leurs finales communes cette saison, puisqu'il était sorti vainqueur des deux premières à Rotterdam puis Miami. Mais plus simplement, en s'imposant ce mercredi face à un tel adversaire, l'Italien a résolu pour la première fois à sa 7e tentative une équation aussi complexe que frustrante pour lui.
D'ailleurs, Sinner y est aussi allé de son petit clin d'œil humoristique. "Merci de m'avoir laissé gagner un match, Daniil", a-t-il répondu à sa victime du jour, tout sourire. Avant d'ajouter plus sérieusement : "Nous avons eu des combats très durs, en particulier cette année. Comme tu dis, la 3e finale a été la bonne pour moi. Mais de manière plus importante, merci d'avoir fait de moi un joueur meilleur. Je me suis beaucoup entraîné pour essayer de te battre."
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Sinner brise la malédiction Medvedev : les temps forts de la finale pékinoise

Des progrès tactiques au service d'une discrète ambition

Le propos peut sembler anodin, mais il capture l'essence du personnage : un discret ambitieux. Sinner ne fait pas de bruit, semble lisse, poli, presque trop gentil pour gagner. Et pourtant, il n'a qu'une obsession, celle de trouver les moyens de progresser continuellement. A son rythme, avec cohérence et de manière structurée. Beaucoup seraient peut-être entrés sur le court en ayant perdu d'avance après tant d'échecs contre le même adversaire, ou du moins en croyant moins en leurs chances. Sinner, lui-même, avait avoué que Medvedev était l'adversaire "qu'il ne voulait pas jouer".
Et pourtant, il se disait prêt aussi à réessayer jusqu'à ce qu'il y arrive. Mais pas n'importe comment, avec méthode et analyse. "J'ai perdu contre lui six fois d'affilée. A un certain moment, il faut changer quelque chose. J'y suis parvenu aujourd'hui (mercredi). Bien évidemment, il faut s'entraîner beaucoup pour se pousser au maximum dans ce genre de situations, parce que ce n'est jamais facile", a-t-il indiqué en conférence de presse.
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Quand le filet vole la vedette à Medvedev et Sinner : un point aussi fou qu'improbable

Et pour cause, Sinner était bien conscient que son jeu puissant en cadence ne fonctionnait pas aussi bien contre Medvedev que face à la majorité des joueurs du circuit. Alors, il a pris le parti d'écourter les échanges le plus possible en se projetant vers l'avant. En deux sets, il s'est aventuré 29 fois au filet pour 19 points marqués (soit 66 % de réussite), en exécutant nombre de services-volées d'une part, ou en montant à contre-temps dans le sillage de frappes performantes du fond de court. Il a ainsi fait preuve d'une grande lucidité tactique sur la position reculée de son adversaire à la relance, mais aussi en identifiant bien les phases où il parvenait à le mettre en difficulté en défense.

Le Top 5, une étape logique avant mieux ?

Mais pour que ce nouveau plan soit efficace, il lui fallait une sacrée rampe de lancement, surtout dans les moments importants. Et Sinner a également progressé dans sa capacité à bien servir quand il le fallait (68 % de premières et 82 % de points gagnés derrière). "Il est parvenu à mieux contrôler ses émotions dans ces tie-breaks, ne commettant probablement aucune faute directe. J'en ai fait des grossières de mon côté. Il a mieux servi aussi et joué du meilleur tennis en général", a d'ailleurs reconnu Medvedev.
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Sinner punit un Medvedev pas assez tranchant à la volée

Plus stable émotionnellement, Sinner franchit les étapes régulièrement. Et ce tournoi de Pékin, où il aura dominé les deux têtes de série principales (avec Carlos Alcaraz en demie), arrive presque logiquement dans son tableau de marche. Même si son parcours était dégagé – aucun Top 70 rencontré –, il avait ainsi atteint sa première demie en Grand Chelem à Wimbledon en juillet, avant de conquérir son premier Masters 1000 à Toronto en août. Sinner était mûr pour faire son entrée dans le Top 5 mondial, il sera d'ailleurs le deuxième Italien à y parvenir depuis Adriano Panatta en 1976 la semaine prochaine.
"Numéro 4 mondial ? Ça signifie beaucoup pour moi. Avec mon équipe, on s'entraîne beaucoup, nous avons des attentes élevées. Et avoir ce type de résultats, ça rend le travail plus marrant et ça donne encore envie de s'améliorer", a-t-il encore lâché lors de la cérémonie de remise des trophées. Soyez-en persuadés, Jannik Sinner n'a pas fini de grimper et il espère bien le prouver dans cette fin de saison jusqu'au Masters à Turin devant son public. Avant d'aller chercher son premier Grand Chelem en 2024 ? Avec lui, chaque chose arrive en son temps. Mais jusqu'ici, elle finit toujours par arriver.
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