Monfils comme un roc

ROLAND-GARROS - 1/8 de finale

Gaël Monfils (FRA) bat Ivan Ljubicic (CRO/N.30) 7-6 (7/1), 4-6, 6-3, 6-2
Prochain adversaire: Ferrer

Ça valait bien une petite danse. Gaël Monfils, dernier représentant français en quart de finale de Roland-Garros, est hilare après sa balle de match face à Ivan Ljubicic. Encore une fois, le Tricolore a puisé dans ses réserves physiques mais encore une fois il n'a jamais semblé paniquer sur le court. Face à un joueur qui l'avait battu trois fois en quatre confrontations, Monfils démarre piano. L'ennui c'est que Ljubicic a décidé de suivre le même tempo plus que prudent, ce qui donne un festival de balles hautes sans consistance. C'est donc en toute logique que le sort de ce set se joue au jeu décisif. Là, le Français place soudain une accélération foudroyante qui va laisser le Croate sans réaction (7-6, 7 points à 1).

Raide comme un piquet, le débonnaire Ljubicic cache pourtant bien son jeu. Installant un faux-rythme, il va astucieusement piéger son adversaire, endormi par les balles cotonneuses du rusé géant. L'ancien demi-finaliste de Roland-Garros en 2006 s'octroie ainsi le 2e set (6-4) et un frisson parcourt les travées du Chatrier. Monfils, lui, ne tremble pas. Il sait que Ljubicic n'est jamais aussi friable que lorsqu'il est "bougé". S'appuyant sur une bonne première balle (12 aces au final contre seulement 10 au Croate, spécialiste en la matière), le Parisien joue en avançant lors des deux manches suivantes. La recette est aussi simple que payante face à un joueur aux jambes vieillissantes. Plus frais, plus véloce, Gael Monfils s'impose finalement en 2 heures et 39 minutes. Une fois encore, son physique a fait la différence. Et il lui restait encore assez d'énergie pour danser..."C'est fabuleux, vraiment incroyable, je suis vachement ému, mais ce qui va suivre va être très beau aussi, je pense." Le Parisien retrouvera David Ferrer en quart de finale pour leur première confrontation.

Roger Federer (SUI/N.1) bat Julien Benneteau (FRA) 6-4, 7-5, 7-5
Prochain adversaire: Gonzalez

Quand il le veut, Roger Federer a un joli sens de la formule. Invité à commenter le quinté français en huitièmes de Roland-Garros, le Suisse avait répondu : "Je vais essayer d'en stopper un, les autres peuvent continuer." Face à Julien Benneteau, le numéro 1 mondial a, bien évidemment, réussi sa mission, en trois sets, et sans beaucoup forcer son talent, il faut le dire.

Au fond, les spécialistes de la balle ne se faisaient pas beaucoup d'illusions. Benneteau, rincé par ses tribulations de première semaine (16 sets disputés, le plus haut total à ce stade du tournoi) avait lui-même situé l'ampleur de la tâche. "Ce sera comme France-Brésil ou France-All Blacks." Sauf que Federer aujourd'hui, c'est un peu plus haut encore. Depuis le duel remporté par Gasquet en 2005, les 20 Français croisés sur la route du maître avaient pu le vérifier. Benneteau a été le 21e.

"C'est dommage d'avoir toujours été mené, a commenté le Bressan à la sortie du court. A chaque fois que je suis revenu, il a haussé son niveau de jeu. Mais je me suis battu jusqu'au bout car jouer contre Federer sur le Central de Roland-Garros, c'est quelque chose d'exceptionnel." Effectivement, "Bennet'" a tout essayé. Dans les deux premiers sets, le Français a même débreaké dos au mur avant de se faire surprendre sur le fil. Après l'interruption par la pluie, Benneteau a encore remonté un break de retard avant de craquer. Inéluctablement.

"Contre lui, il faut jouer avec toutes ses qualités avec 20% de plus de temps en temps, mais pas le tout pour le tout. Il a un service d'une propreté incroyable sur les jeux importants. Avant de terminer : ma place en huitième est une bonne réceompense pour moi avec le travail accompli avec le Team Lagardère." Le contrat du Français, même s'il s'arrête à une marche de sa meilleure perf en Grand Chelem, à Roland-Garros en 2006, est parfaitement rempli. Celui de Federer, lui, commence maintenant. Au programme en quart : Fernando Gonzalez, qu'il retrouve pour la première fois depuis fin 2007 où le Chilien l'avait battu en match de round Robin en Masters Sup.

David Ferrer (ESP/N.5) bat Radek Stepanek (CZE/N.21) 4-6, 6-2, 1-6, 6-3, 7-5
Prochain adversaire: Monfils

Joueur très offensif, Radek Stepanek a perturbé le jeu habituellement bien huilé de l'Espagnol David Ferrer. Très fort sur ses amorties, le Tchèque a poussé son rival en permanence à la faute. Tactique payante d'entrée. Un premier set remporté au mental, 6-4, avant que l'Espagnol ne se réveille. Blessé dans son orgueil, David Ferrer s'est offert la deuxième manche (6-2) avant de plier une nouvelle fois par la suite. Complètement transparent, l'Ibérique en est venue à casser sa raquette de colère et manquer de respect à un ramasseur de balle en lui jetant sa serviette à la figure. Un geste peu appréciable et peu apprécié du public qui l'a tout de suite pris en grippe. Peu importe. Solide mentalement, l'Espagnol n'a rien lâché et a fait honneur à son statut de tête de série N. 5.

Une quatrième manche remportée sans trop forcer (6-3) pour celui qui avait humilié le Français Fabrice Santoro au 2e tour. Au set décisif, Ferrer lâche tous ses coups et fait plier le Tchèque, qui avait pourtant crée la sensation au 3e tour en infligeant une véritable correction à Tommy Robredo. Tête de série N.21, Radek Stepanek, malgré le soutien du Suzanne-Lenglen, offre des points faciles à son adversaire, plus solide physiquement, et montre des signes de fatigue. L'espagnol en profite et fait le double-break. Avance confortable ? Pas du tout. Stepanek a ressorti le grand jeu et comblé son retard (4-4), mais en vain. David Ferrer breake dans la foulée et remporte le match après 2h52 de jeu. Il sera opposé à Gaël Monfils, tombeur d'Ivan Ljubicic un peu plus tôt.

Fernando Gonzalez (CHI/N.24) bat Robby Ginepri (USA) 7-6(7/4), 6-3, 6-1
Prochain adversaire: Federer

Vainqueur de deux tournois sur terre battue cette année (Viña del Mar et Munich), Fernando Gonzalez s'est logiquement propulsé en quarts de finale de Roland-Garros face à l'éuatre protégé de Jose Higueras :Robby Ginepri (le premier étant Roger Federer). Le Chilien, finaliste à l'Open d'Australie en 2007, jouera les quarts de finale à Paris pour la seconde fois de sa carrière, après 2003. C'est la cinquième fois qu'il se hisse à un tel niveau en Grand Chelem.