Bartoli : "Libérée"

Marion Bartoli est détendue, et ça se voit. Regardez donc la vidéo de sa conférence de presse ci-contre, son visage est souriant, sa voix posée. Et visiblement ce n'est pas seulement pour les journalistes. De son propre aveu, la N.1 française était un peu tendue en début de tournoi. Ses deux premières victoires à Paris l'ont soulagée. Elle s'est "libérée" et peut enfin aborder tous les sujets sans tension.

La presse ? "Je vais tenter d'être plus souriante avec vous". Aravane Rezaï ? Elle insiste : "Je n'ai aucune animosité envers Aravane." C'est clair, dit simplement et cela ne ressemble pas à un plan de communication. Peut-être déçue de ne pas avoir déclenché de dynamique positive autour d'elle après sa demi-finale à Miami, sous pression avant d'aborder Roland-Garros et Wimbledon, elle s'est un peu dispersée. L'heure est à la concentration et à la paix des esprits. La légende d'une Bartoli heureuse quand elle serait "seule contre tous" est mise à mal. "A long terme, c'est une position qui n'est pas tenable", dit-elle.

"Je n'ai aucune animosité envers Aravane, c'est très bien s'il y a le plus de Françaises possible qui fassent des résultats. Cela a m'aide à avancer et à m'entraîner chaque jour". Et ça marche : Ce n'est que la deuxième fois en dix participations que la 14e joueuse mondiale atteint ce stade de la compétition à Roland-Garros, après son huitième de finale il y a trois ans.

"A Roland, c'est toujours particulier, la terre battue n'est pas ma meilleure surface et j'ai tellement envie de bien faire ici. C'est toujours un peu compliqué. Il y a beaucoup de tension nerveuse que j'ai évacuée un peu en gagnant mon premier match, je me suis libérée", a expliqué la N.1 française après sa victoire 7-5, 6-2 sur une autre Française, Olivia Sanchez, dans un match interrompu par la nuit jeudi.

"Hier, les conditions étaient difficiles et Olivia avait très bien démarré le match, moi je n'étais pas vraiment dedans. Aujourd'hui c'était bien meilleur, on peut dire que c'était le jour et la nuit." Beaucoup plus percutante sur le court que la veille, où elle avait été menée 5-2, Bartoli est également arrivée nettement plus détendue devant la presse, trois jours après une apparition boudeuse où elle avait créé une mini-polémique avec Aravane Rezaï.

Cela risque cependant de se corser au prochain tour, face à l'Israélienne Shahar Peer, récente demi-finaliste à Madrid, 18e mondiale et qui mène 6-2 dans leurs affrontements directs. "Avoir franchi ce deuxième tour va m'aider pour demain. Si je continue comme ça j'aurai ma chance. Avec Shahar, on se connaît bien, on s'entraîne souvent ensemble. Je n'aurais rien à perdre", a souligné Bartoli.