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Djoko en mode trou noir

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/06/2010 à 07:39 GMT+2

Après avoir compté deux sets et un break d'avance, Novak Djokovic a fini par plier en cinq manches face à Jurgen Melzer. Une défaite surprenante sur la forme, mais pas si étonnante sur le fond. Le Serbe sort d'un printemps difficile et ses résultats en Grand Chelem plafonnent depuis deux ans.

2010 Novak Djokovic Roland-Garros

Crédit: AFP

Quand il s'est présenté devant les journalistes pour la traditionnelle conférence de presse mercredi soir, aux alentours de 21 heures, Novak Djokovic ressemblait à un boxeur tout juste sorti d'un combat éprouvant, et surtout perdu. Comme s'il ne percevait pas tout à fait ce qui venait de se produire. C'est compréhensible. Après avoir mené 6-3, 6-2, 2-0, le Serbe a fini par s'incliner face à Jurgen Melzer en cinq sets et 4h15 de jeu. Peut-être sa défaite la plus improbable en Grand Chelem, en tout cas depuis qu'il s'est installé dans le gratin du tennis mondial.
Un peu abasourdi (comme tout le monde, à vrai dire) par le dénouement de ce quart de finale, il n'avait pas franchement le cœur à faire le pitre. C'était le Djoko des mauvais jours. Réponses sèches, abruptes, qui ne lui ressemblent pas. Il refusera même par deux fois de répondre à un confrère de la presse étrangère qui lui demandait pourquoi il avait secoué à plusieurs reprises la tête en regardant en direction de Melzer, comme s'il était agacé. "Je ne veux pas répondre à ça. Question suivante, j'ai dit." On en saura pas plus. Et sur les raisons du trou noir qui a précipité son élimination, pourtant quasiment inconcevable deux heures et demie plus tôt? Là aussi, difficile d'avoir une réponse claire.
Période de stagnation
Mais ce n'est pas de la mauvaise volonté. Il était trop tôt pour qu'il perçoive lui-même exactement les causes de son effondrement. Djokovic s'en voulait simplement d'avoir contribué à un tel gâchis, même s'il salue les mérites de son bourreau. "Il faut féliciter Melzer d'abord, il a joué trois derniers sets excellents, juge-t-il. Mais j'ai fait une grosse erreur en le laissant revenir dans le match avec mes fautes directes. Je n'ai pas été aidé par l'arbitrage. Il y a eu un passing très litigieux où la balle est annoncée faute sur un point très important. De mon coté, et de ma perspective, la balle était bonne. Je ne comprends pas pourquoi l'arbitre en a décidé autrement. On m'a dit que le Hawk eye avait montré que la balle était bonne. Dois-je me plaindre? Que voulez vous que je vous dise? C'est la vie... Je suis très déçu car j'avais le contrôle total de la partie, mais c'est le tennis, c'est un tournoi du Grand Chelem, tout peut arriver." Même le pire, en l'occurrence.
Une chose est sûre, Novak Djokovic ne présente pas aujourd'hui les garanties nécessaires pour s'éviter ce genre de mésaventures. Après une préparation perturbée par des problèmes d'allergie, il n'était pas arrivé en condition optimale à Paris. D'ailleurs, il n'avait pas franchement convaincu au cours de la première semaine. Il avait perdu un set dans trois de ses quatre premiers matches, tous face à des joueurs sans grandes références. Malgré son statut de numéro 3 mondial et sa présence en quarts de finale, on avait du mal à voir en lui un possible vainqueur dimanche. Mais on l'imaginait davantage en victime de Nadal, vendredi, que de Melzer, 48 heures plus tôt. "Je ne peux pas dire que le bilan soit exceptionnel pour moi sur ce tournoi. J'ai eu du mal à jouer mon meilleur tennis, mais c'est un peu normal vu les circonstances", rappelle-t-il.
Toutefois, au-delà des explications conjoncturelles, Novak Djokovic a du mal à franchir le cap qui le rapprocherait de Federer et Nadal. Depuis sa victoire à l'Open d'Australie en janvier 2008, il y a donc deux ans et demi, le Serbe n'a plus rejoué la moindre finale de Grand Chelem. Après avoir atteint six fois le dernier carré en sept tournois entre Roland-Garros 2007 et l'US Open 2008, il n'a rejoué qu'une demi-finale depuis. Chaque Majeur lui apporte son lot de déceptions. A 23 ans, il n'y a rien de dramatique. Il reste compétitif, comme en témoigne sa permanence dans les premières places du classement. Après tout, Sampras avait bien attendu près de trois ans entre sa première et sa deuxième victoire en Grand Chelem. Mais pour l'heure, Djokovic est en phase de stagnation. A un très haut niveau, certes, mais en stagnation quand même. Pas sûr que Wimbledon soit le terrain de jeu idéal pour le relancer vers les sommets.
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2010 Novak Djokovic Roland-Garros

Crédit: Reuters

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