Pourtant, lundi, Nadal sera derrière Ferrer au classement

David Ferrer peut être fier de lui. Son Roland-Garros a été réussi avec un parcours jusqu’à la finale, sa toute première en Grand Chelem. En améliorant son total de points par rapport à l'an passé, où il avait été battu en demie, le Valencian va de nouveau remonter à la quatrième place du classement ATP, lundi. Mais la chose la plus paradoxale, c'est que Rafael Nadal, qui vient de décrocher son huitième titre à Paris, sera derrière lui, un cran juste en-dessous, le Majorquin ayant défendu tous ses points acquis l'an passé à défaut d'en avoir gagné. C'est la particularité du classement technique ATP.

"Oui, c'est étonnant, a reconnu David Ferrer d'un haussement de sourcils coordonné aux épaules. J'ai perdu la finale contre Rafa, mais lundi, je vais être numéro 4, c'est vrai, mais bon... Je préfère gagner ici et rester numéro 5..." Blague mise à part, Ferrer, comme Nadal certainement, sait très bien que son classement technique n'est pas vraiment le reflet de ce qui s'est passé sur le circuit sur les six premiers mois. En revanche, sur la saison 2013, où il a décroché sept titres en neuf finales, Nadal est sans contestation possible leader du classement Race, calculé sur les six premiers mois de la saison.

Pourtant, voir Ferrer dans la peau du N.4 n'est pas si incroyable que ça. Il réalise pour l'instant la meilleure saison de sa carrière avec deux titres glanés en six finales, dont une à Roland-Garros et une autre en Masters 1000 à Miami, sans compter sa demi-finale à l'Open d'Australie. S'il continue sur le même rythme, il sera capable de conserver sa place parmi les quatre premiers joueurs mondiaux. Avec son parcours à Paris, Ferrer est même numéro trois mondial sur la saison derrière Nadal et Djokovic et devant Murray pour 1000 points de plus, ce qui est révélateur de son excellent début de saison. En revanche, espérer rester devant Nadal au classement technique sera très difficile car le Majorquin n'a plus de points à défendre dans la seconde partie de saison, d'autant plus s'il reste sur cette dynamique exceptionnelle imprimée depuis son retour en février.

Même s'il a perdu la finale de Roland-Garros face à son compatriote, le Valencian a réussi à sortir la tête haute du tournoi. Le combat face à la référence du moment sur terre battue a été aussi âpre que disputée et n'a pas viré à la fessée que beaucoup d'observateurs prédisaient. "Ce match a été beaucoup plus serré que le score ne le reflète, rebondit même Ferrer. Il est vrai que je n'ai pas été assez régulier si je me compare à d'autres matches. Pour ma première finale, je suis calme, tranquille, j'ai essayé de faire de mon mieux. Je savais qu'il y avait un peu de pression mais en Coupe Davis, j'étais bien plus nerveux qu'aujourd'hui.On a toujours la sensation que l'on aurait pu faire mieux. Mais lorsque l'adversaire joue mieux, qu'il est plus régulier, il faut l'accepter."

La suite ne s'annonce pas si mal pour Ferrer. Nadal ne jouant aucun tournoi jusqu'à Wimbledon, le Valencian est sûr de rester numéro quatre mondial au classement technique jusqu'à Londres. Et donc potentiellement d'être tête de série N.4 et Nadal N.5, situation un temps "redoutée" par les organisateurs de Roland-Garros avant la remontée fantastique du Majorquin et le forfait d'Andy Murray. Précisons bien que c’est une situation potentielle, car les organisateurs de Wimbledon pourraient décider de ne pas faire coïncider l'ordre mondial avec les têtes de série. C’est dans leur culture. "J'espère que je referai une autre finale de Grand Chelem, commente Ferrer en attendant. L'an dernier, je remportais un premier Masters 1000. Je suis également arrivé à la finale d'un Grand Chelem pour la première fois. Je compte continuer." S'il a un tableau aussi ouvert qu'à Paris, pourquoi pas dès Wimbledon ?