Roland-Garros 2014 : Les conditions pour que Tsonga gagne son combat contre Djokovic

Djokovic - Tsonga : ce sera la première grande affiche de ce Roland-Garros 2014. Un choc sur le papier. Un espoir pour le tennis français. Face à Novak Djokovic, Jo-Wilfried Tsonga devra s'attendre à un rude combat, a priori moins équilibré que leur joute de 2012 en quart de finale, où il avait manqué quatre balles de match avant de s'incliner en cinq sets (6-1, 5-7, 5-7, 7-6 (6), 6-1).

Sur le papier, le Français reste sur neuf revers de suite face au numéro deux mondial (le forfait de Djokovic à Bercy en 2011 n'est pas pris en compte), n'a plus battu de Top 3 mondial depuis Roger Federer à Roland-Garros il y a un an et n'a plus dominé Djokovic depuis leur quart de finale à l'Open d'Australie en 2010. Tsonga va tout simplement essayer d'obtenir son plus beau résultat ici. C'est possible. Sous réserve de réunir plusieurs conditions.

Ce qu'on veut voir : Un Tsonga accrocheur. Pour ne pas que Djokovic se balade face au Français, JWT devra à tout prix retrouver la bonne recette pour déstabiliser le Serbe : une protection de son revers à l'échange, une prise du pouvoir en entrant souvent dans le court et en commettant le moins de fautes possibles en coup droit évidemment. Mais cela passe surtout par un service de feu.

Le modèle : C'était l'une des clés de sa réussite à Melbourne il y a quatre ans : le Serbe n'avait converti que quatre des onze balles de break obtenues. Depuis le début de la quinzaine, le Français est rassurant : il a environ 80% de réussite derrière sa première balle après trois matches. Il cumule 35 coups gagnants pour 20 fautes directes en moyenne. Seul point noir : il a perdu son service cinq fois sur neuf.

Ce qu'on veut voir : Un public du court central ultra-présent. Qui scande le nom du Français avant son entrée dans l'arène. Qui le soutient dans les moments difficiles. Qui donne de la voix pour le porter comme il l'a fait depuis le début de la quinzaine. Des "ola" à tire-larigot. Bref, un soutien du premier au dernier point.

Le contre-modèle : Tsonga - Ferrer, demi-finale 2013. C'était le grand absent. Après le long combat Nadal-Djokovic, le public avait déserté l'assistance pour se remettre de ses émotions, délaissant le début de partie entre le Français et l'Espagnol. Lorsque les supporters ont enfin répondu présent, le Manceau avait déjà la tête dans le sac en milieu de deuxième set.

Ce qu'on veut voir : Un Serbe "prenable". Pour que l'exploit soit palpable, Novak Djokovic devra aussi montrer des signes de faiblesse. Si le numéro deux mondial est à son top avec un mental d'acier des grands jours, Tsonga aura très peu de chances de rivaliser. Aussi compliqué que cela puisse paraître, il devrait parvenir à le faire douter.

Le modèle : Le Djokovic des deux premiers mois de cette saison, où il n'a pas gagné un titre jusqu'au mois de mars pour la première fois depuis plusieurs saisons. On se souvient notamment de son match épique à l'Open d'Australie face à Stan Wawrinka, perdu en quatre heures de jeu et cinq sets, là aussi en huitièmes de finale. Dans les moments les plus chauds, le Serbe avait vu son mental s'effriter et son bras ne plus être aussi ferme qu'à l'accoutumée. Djokovic assure que Becker lui a désormais apporté ce qu'il attendait sur le plan mental. Cela demande encore à être vérifié en Grand Chelem... ou pas.