Dimitrov et Roland-Garros, ça fait vraiment deux

Décidément, Roland-Garros, ce n'est vraiment pas le truc de Grigor Dimitrov. Battu en trois sets (7-6, 6-2, 6-4 en 2h21) par Fernando Verdasco vendredi, le Bulgare disparait au troisième tour de cette édition 2018, comme l'an dernier. En huit participations, il n'a encore jamais atteint la deuxième semaine sur la terre battue parisienne. Une exception française, puisque dans les trois autres tournois du Grand Chelem, il a toujours figuré au moins à deux reprises en huitièmes de finale ou plus loin.

Comme en 2017, il a été bouté hors du tournoi par un joueur espagnol, Verdasco remplaçant Pablo Carreno Busta dans le rôle du bourreau. "Je savais que c'était un match difficile. Fernando m'avait déjà battu plus tôt cette année est toujours capable de jouer beaucoup mieux que son classement ne l'indique", relève Dimitrov à juste titre. Il n'empêche qu'il s'agit pour lui d'une nouvelle désillusion à Roland-Garros. "Malheureusement, je dois toujours m'arrêter trop tôt ici, peste le numéro 5 mondial. J'adore Paris, mais je n'arrive jamais à tout mettre en place ici. Cette année, c'est encore la même chose."

Son match-marathon contre Donaldson au deuxième tour aurait pu le lancer et avoir valeur de déclic, mais il est totalement passé à côté vendredi sur le court numéro un. "Physiquement, je me sentais fort, donc c'est regrettable, dit-il. Mais clairement, j'ai perdu mes nerfs à la fin du premier set aujourd'hui (NDLR : vendredi) et ça a été dur de m'en remettre. J'ai essayé de retrouver mon rythme, de revenir dans le match, mais ce n'est pas arrivé." Perdre contre Verdasco, habile coupeur de tête en Grand Chelem, n'a rien d'infamant, mais la manière clôt de manière tristounette sa campagne terrienne.

Car au-delà de Roland-Garros, c'est toute sa saison sur terre battue qui s'est avérée quelconque. Après une demi-finale prometteuse à Monte-Carlo au mois d'avril, et un quart à Barcelone, Grigor Dimitrov avait été sorti d'entrée à Madrid et Rome, ce qui n'augurait rien de très bon à Paris. "J'espérais jouer mieux que ça sur terre battue, je ne vais pas le cacher, admet-il. Dans beaucoup de matches que j'ai perdus cette saison sur terre, j'avais tout pour gagner. Donc tout est de ma faute. Je dois... je ne sais pas. Chaque année je ne joue pas si mal sur terre mais jamais assez bien pour que mes résultats passent un cap."

Après sa fin d'année 2017 triomphale, achevée par le plus grand titre de sa carrière au Masters et une place sur le podium mondial derrière Nadal et Federer, Grigor Dimitrov n'a pas vraiment embrayé. Comme s'il avait glissé sur le tremplin. Après deux premiers mois corrects (quart de finale à l'Open d'Australie, finale à Rotterdam), il a globalement déçu.

A l'exception de Monte-Carlo, il a même été catastrophique en Masters 1000, et pas seulement sur terre puisqu'il avait disparu d'entrée à Indian Wells et Miami. Si l'on ajoute son Roland-Garros sans saveur, voilà un premier semestre assez quelconque.

Girgor Dimitrov en convient mais sans dramatiser. "Il faut que j'évalue un peu tout ce qui vient de se passer, à tête reposée, promet-il. C'est ma priorité numéro un : lever la tête du tennis et faire le bilan. Je suis quelqu'un qui pense positivement, et, même si c'est difficile après une défaite comme ça, j'ai envie de rester dans cet état d'esprit." Sur gazon, et plus encore lors de la tournée estivale sur dur, il va retrouver des terrains de jeu qui lui sourient davantage. Finalement, il ne doit pas être si fâché d'en finir avec la terre...