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Halep : "On ne peut pas changer de sujet ? Parlons de la météo..."

Laurent Vergne

Mis à jour 08/06/2018 à 23:58 GMT+2

ROLAND-GARROS 2018 - Simona Halep va jouer samedi sa quatrième finale de Grand Chelem. La Roumaine a perdu les trois premières. Evidemment, tout le monde le lui rappelle avant le grand rendez-vous contre Sloane Stephens. Evidemment, elle préfèrerait parler d'autre chose...

Simona Halep

Crédit: Getty Images

Alors, Simona, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? La Roumaine est la meilleure joueuse du monde. Depuis un an, elle a passé la plupart du temps à la première place mondiale. Sa constante est effarante. Ce sera samedi sa troisième finale de Grand Chelem en douze mois. La quatrième de sa carrière. Elle a juste un souci, Simona. Un gros souci. Elle a du mal à conclure. Trois finales majeures, trois échecs.
Roland-Garros 2014, première finale, défaite contre Maria Sharapova. Elle était jeune (22 ans), manquait de vécu. Roland-Garros 2017. Cette fois, la favorite, c'est elle. Mais elle coince en trois sets contre Jelena Ostapenko, sortie de nulle part et qui finit par la renverser avec son jeu tout feu tout flamme. Une vraie surprise, cette fois, et une vraie déception. Open d'Australie 2018 enfin. Contre l'autre reine sans couronne, Caroline Wozniacki. Un match superbe, et c'est la Danoise, qui attendait depuis plus longtemps encore, qui a pris son tour.
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Halep : "Il me reste plusieurs années pour y arriver"

Je veux sourire sur le court
Elle attend donc toujours, Simona. Et si elle ne le dit pas, elle doit quand même commencer à trouver le temps long. Halep fait tout pour minimiser le poids de ses trois finales perdues. "Oui, j'ai perdu trois finales de Grand Chelem, mais enfin, personne n'est mort jusqu'à preuve du contraire", rappelle-t-elle. Mais quand les questions s'accumulent sur le sujet, ce qui, à défaut d'être agréable, est tout de même assez inévitable, elle aimerait qu'on passe à autre chose. "On ne peut pas changer de sujet ? Parlons de la météo, il fait beau dehors", a-t-elle rigolé jeudi après sa victoire contre Garbine Muguruza. Une façon d'admettre qu'elle aimerait bien penser à autre chose.
Car Simona Halep peut bien parler de la météo, sujet il est vrai riche à Roland-Garros, Simona Halep ne peut ignorer qu'en termes de finale de Grand Chelem, elle est devenue la femme du passif. Elle préfère néanmoins voir ce qu'il y a au fond de ce verre loin d'être rempli. Elle lui accole un mot : l'expérience. "J'en ai davantage maintenant, dit-elle. Donc c'est un peu différent des précédentes finales. Je suis plus relax par rapport à cette situation. Je me sens bien." Ne pas voir cette nouvelle finale comme un poids, mais comme une "chance supplémentaire de gagner un grand titre." "Je veux sourire sur le court", ajoute-telle.

Un "problème Grand Chelem" ou un "problème finales" ?

Quand on lui suggère, pour ne rien arranger, que l'approche psychologique sera probablement plus simple pour Sloane Stephens, déjà sacrée en Majeur et pas considérée comme une immense favorite il y a deux semaines, que pour elle, elle ne veut pas non plus en entendre parler. Et le choix des mots est important pour elle. "Qui a dit que je ressentais de la pression avant cette finale ? interroge-t-elle. Pas moi en tout cas. Je ne sens pas de pression particulière. Je préfère voir ça comme un défi. Un grand défi. J'ai juste le sentiment que si je joue comme je l'ai fait en demi-finale, j'ai toutes mes chances."
Là est justement le problème. Jusqu'alors, elle a souvent eu du mal à dupliquer dans le dernier match du tournoi ce qu'elle avait accompli en amont dans la semaine ou la quinzaine. Pour une numéro un mondiale, elle gagne peu de tournois. Au-delà du Grand Chelem, c'est un souci récurrent chez elle. En un an et demi, elle n'a remporté que deux titres, à Madrid en mai 2017, et à Shenzhen, en tout début d'année 2018, lors de sa rentrée. C'est peu. Sur la même période, elle a échoué six fois en finale, uniquement dans des tournois de première importance : en Grand Chelem à Paris et Melbourne, donc, et à quatre reprises dans des "Premier", l'équivalent des Masters 1000 chez les filles, à savoir à Rome, Cincinnati et Pékin en 2017 et à nouveau à Rome le mois dernier.
Cela commence tout de même à faire beaucoup. Plus qu'un problème avec les finales de Grand Chelem, n'aurait-elle pas un souci avec les finales tout court ? C'est à tout cela que Simona Halep va devoir tordre le cou samedi. La raison incite à se dire que son heure finira par arriver. Puis elle le mérite, ce titre, sans aucun doute. Malheureusement pour elle, le mérite n'a rien à voir avec tout ça.
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Simona Halep

Crédit: Getty Images

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