L’exigeant Novak Djokovic : "Je ne suis pas très satisfait de ma performance"

Novak Djokovic fait-il la fine bouche ? Au regard de son deuxième tour probant ce mercredi face à Jaume Munar, on peut presque le croire. Mais c’est ainsi, Djoko est un champion. Et les champions carburent à l’excellence. Et à rien d’autre. Alors, au moment de se présenter face aux journalistes Porte d’Auteuil, le Serbe n’était pas spécialement aux anges malgré sa qualification pour le 3e tour.

Pourtant, ce mercredi, le Serbe a livré une prestation convaincante face au jeune Jaume Munar. Oui, l’Espagnol n’était "que" 155e mondial. Mais il s’était offert le scalp de David Ferrer au tour précédent et ressemblait au type de joueur piège, à même de bousculer n’importe quel patron sur sa surface de prédilection. D’ailleurs, l’ancien numéro un mondial s’était rencardé en amont avant son 2e tour. " Je sais que son mentor c'est Rafael Nadal, qu'il s'entraîne à l'académie de Rafael Nadal, a-t-il glissé. Il était bien préparé pour le match, il se bat" a commenté le Djoker sur sa victime du jour.

Mais revenons-en à nos moutons. Ou plus précisément à Djoko. Comment juger sa partition ? Au regard de son année 2017 horribilis et son début d’année 2018, on aurait tendance être optimiste.

Ce mercredi, le Lenglen a aperçu le Djoko qu’il connaissait : défenseur dans l’âme et capable de serrer le jeu dans le money-time. Tout ce qui fait l’ADN des champions. Mais le Serbe ne s’en contente pas. "Je ne suis pas très satisfait de ma performance mais j'ai juste joué assez aux bons moments pour gagner le match, a-t-il avancé. J'espère que le niveau va augmenter et que je serai meilleur au prochain match". Il n’aura de toute façon pas le choix car son adversaire, Bautista-Agut n’a rien laissé passer au 2e tour et sera frais comme jamais.

Voilà pour le constat du Serbe. Certains journalistes ont cherché à savoir quels points travaillaient le Serbe. Et, comme souvent depuis son problème au coude, c’est son service qui est revenu au menu des échanges. Car dans le premier set, Djoko s’est laissé rejoindre de manière assez étonnante. "Il y a des jours où je sers bien et, à ce moment-là, tout suit mais le problème avec le mouvement du service, c'est que j'ai dû changer fréquemment à cause de ma blessure, a-t-il avancé. Si vous regardez les matchs que j'ai joués en Australie ou à Indian Wells et maintenant, vous voyez 3 services différents, 3 mouvements de services différents. C'est quelque chose sur lequel je suis en train de travailler".

Voilà pour le service. Mais le reste ne l’a pas non plus enchanté, notamment ces 33 fautes directes qui font tâche et qui rappellent que celui qui ne laissait rien à l’adversaire dans ses meilleures années est encore en phase d’amélioration, malgré sa demi-finale spectaculaire et prometteuse face à Nadal à Rome. Interrogé sur cette confiance pas encore tout à fait revenue, Djokovic ne s’est pas caché : "Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, le meilleur entraînement que vous puissiez avoir, c'est un match et je ne pensais pas me retrouver mentalement dans la situation où j'aurais besoin de faire des matches pour retrouver ma confiance".

Puis, il a donné son état d’esprit actuel, celui qui dominait encore Porte d’Auteuil, même après ces deux tours passés. "J'ai peut-être perdu un certain niveau de confort sur le court, un certain niveau de confiance et je dois reconstruire cette confiance progressivement. Plus je joue de matchs, mieux cela va, surtout plus j'en gagne et mieux ça va". Son problème de coude est clairement derrière lui, son niveau semble suivre une courbe ascendante mais Djoko continue de viser plus haut, plus loin. Et c’est peut-être ça, finalement, le plus rassurant pour lui.