Novak Djokovic : "Si je suis de retour ? De retour dans le vestiaire oui…"

Un vent de fraîcheur a soufflé ce mardi sur Roland-Garros. Grâce à Marco Cecchinato. Mais dix minutes après l’exploit de l’Italien, c’est un vent de panique qui a chassé le premier. La faute à sa victime du jour. Juste après son élimination en quarts de finale, Novak Djokovic s’est présenté, à la surprise générale, en conférence de presse sans même s’attarder au vestiaire.

Alors que la grande salle, la numéro 1, est celle qui reçoit normalement ce genre de conférence, le Serbe a choisi de s’installer dans l’exigüe salle numéro 2, laissant les organisateurs quelque peu déboussolés face à ce revirement inattendu. En pénétrant dans la salle, les journalistes présents ont vite compris quelle serait la teneur de l’échange. Bref et incisif.

Tête baissée, regard fixé sur ses ongles, Djokovic a attendu que toute la caravane médiatique se serre dans la salle pour commencer. Et vite terminer. Logique après une défaite dont le scénario ne lui a clairement pas plu. Lui l’homme habitué à tout convertir et ne rien laisser passer lors de ses années de règne a vu s’envoler trois balles de sets pour égaliser à un set partout puis trois autres pour égaliser à deux manches partout. "Il a très bien joué, bravo à lui, a d’abord commenté le Serbe avant de s’appesantir sur sa propre performance. C’est dommage de ne pas avoir su capitaliser sur mes moments importants" a notamment détaillé le Djoker.

Mais forcément, ce n’était pas assez. Alors, Novak Djokovic a été relancé sur ce thème. Et l’ancien numéro un mondial a été bref dans ses réponses. Très bref. N’est-ce pas la défaite la plus marquante de sa carrière ? "Non". N’est-ce pas encore plus terrible de perdre ainsi après avoir connu tant de déboires les mois précédents ? "Si". A quoi pensez-vous actuellement ? "Pas au tennis".

Mais la palme de la meilleure réponse était déjà intervenue plus tôt. A un journaliste qui lui demandait si son Roland-Garros ne prouvait cependant pas qu’il était de retour, Djoko a dégainé aussi vite qu’en coup droit : "Si je suis de retour ? Je suis de retour dans le vestiaire oui. C’est là que je suis actuellement", a-t-il répliqué sèchement.

Le Serbe a cependant pris le temps, comme ce fut le cas sur le court Suzanne-Lenglen, de féliciter son bourreau qu’il connaît parfaitement. Et d’expliquer que sa gêne au cou avait eu moins d’incidence que l’excellent niveau affiché par l’Italien. Mais de quoi a manqué Djoko alors ? Pour la première fois, le "Djoker" a semblé réfléchir avant de répondre. "Peut-être d’un peu de chance" a-t-il soufflé.

Si vous avez suivi jusque-là, vous comprendrez donc dans quel état était Djokovic ce mardi. Encore une fois, après avoir vu de si près une demi-finale de Grand Chelem qui lui échappe depuis l’US Open 2016, rien d’anormal. Alors, quand certains se sont risqués à lui demander quels seraient ses objectifs pour la saison sur herbe, il a répondu très simplement : "Je ne sais pas si je ferai la saison sur herbe". Avant de le répéter plusieurs fois.

Pas d’annonce exceptionnelle ici, simplement un constat : Djokovic n’avait pas encore tout évacué et semblait bien incapable de se projeter plus loin que ce mardi où son retour au sommet a été retardé. Encore une fois. Et, visiblement, cela commence à lui peser.