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Zverev le funambule

Laurent Vergne

Mis à jour 01/06/2018 à 18:57 GMT+2

ROLAND-GARROS 2018 – Deuxième match consécutif en cinq sets pour Alexander Zverev, qui a même frôlé la catastrophe contre Damir Dzumhur vendredi. L'Allemand a joué sur un fil, écartant même une balle de match. Mais le voilà, enfin, en huitièmes de finale à Paris. Le funambule allemand n'est pas encore tombé.

Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

Alexander Zverev joue avec le feu. Il ne l'avait effleuré que d'assez loin mercredi, mais il a failli le brûler vif vendredi lors de son troisième tour contre Damir Dzuhmur. Face au Bosnien, le numéro 3 mondial a encore eu besoin de cinq sets, comme contre Dusan Lajovic. Mais cette fois, le coup est passé très, très près. Dzumhur a servi pour le match dans le quatrième set puis obtenu une balle de match un peu plus tard à 5-4 dans la manche finale. Sascha le funambule s'en est sorti à chaque fois. Après la galère Lajovic, le miracle Dzumhur. "L'important, c'est de trouver une solution", a-t-il résumé.
A quoi a-t-il pensé en voyant le précipice s'ouvrir ? A rien. "Pendant le match, il m'est arrivé par moments de penser à ce que j'allais manger pour le déjeuner, a-t-il plaisanté. Sinon, quand vous avez une balle de match contre vous, vous ne pensez pas 'oh, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire pour renverser ce match?' Vous essayez juste de gagner ce point-là pour être en mesure de continuer à jouer. C'est ça qu'il y a dans votre tête." Si l'Allemand n'a pas trop pensé, heureusement pour lui, Dzumhur a pensé pour deux au moment de servir pour le match...
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Pour Zverev, ça ressemble à un miracle : sa victoire en cinq sets en vidéo

J'ai l'impression de pouvoir jouer aussi longtemps que nécessaire
Tel un funambule sur son fil, Zverev parait sur le point de perdre l'équilibre à chaque tour, mais il a raison, il tient toujours debout. Le voilà qualifié pour la première fois en deuxième semaine à Roland-Garros. Il en convient, ce cap a été franchi bien laborieusement. Il ne parvient pas à faire simple. Mais peu importe selon lui. "Même quand vous ne jouez pas à votre meilleur niveau, ce qui compte, c'est de s'en sortir, estime-t-il. J'essaie juste de gagner des matches. Si c'est en trois sets, super. Si ça en prend cinq, super aussi. Ca n'a aucune importance de savoir si vous gagnez 9-7 au 5e ou 6-1, 6-1, 6-2. Maintenant, je suis au tour suivant, je vais jouer dans deux jours et c'est tout ce qui compte."
Dans l'absolu, il n'a pas tort. On pourrait lui objecter que l'énergie dépensée en première semaine est souvent coûteuse dans la seconde moitié de la quinzaine, mais là encore, il balaie l'argument. "J'ai joué deux matches en cinq sets mais à chaque fois, physiquement, je me suis très bien senti", assure la tête de série numéro deux. Dzumhur a d'ailleurs confirmé que c'était surtout physiquement qu'il avait perdu ce match. Lui était à la rupture. Pas Zverev.
Au fond, avoir emprunté les chemins de traverse lui donne presque plus de confiance que s'il s'était promené trois fois. "Savoir que je peux aller loin dans un 5e set sans être touché physiquement, c'est très important pour moi. J'ai l'impression de pouvoir jouer aussi longtemps que nécessaire. C'était quelque chose que j'avais besoin de me prouver." Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a fait ce qu'il fallait...
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