Roland-Garros - Novak Djokovic bat Stefanos Tsitsipas en finale en cinq sets et décroche le titre

Maxime Battistella

Mis à jour 13/06/2021 à 20:10 GMT+2

ROLAND-GARROS - Personne ne peut arrêter Novak Djokovic. Au surlendemain de sa victoire épique face au maître des lieux, Rafael Nadal, le Serbe s'est imposé au terme d'un nouveau très long combat, cette fois-ci face à Stefanos Tsitsipas (6-7, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4). Il remporte le tournoi pour la deuxième fois de sa carrière. Et compte désormais 19 titres en Grand Chelem.

Novak Djokovic, sacré à Roland-Garros après sa victoire sur Stefanos Tsitsipas

Crédit: Getty Images

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Novak Djokovic avait-il la fable de La Fontaine en tête dimanche sur le court Philippe-Chatrier ? On peut en douter. Mais une chose est sûre, il a incarné à merveille la morale de l’histoire. Le numéro 1 mondial est parvenu à renverser Stefanos Tsitsipas (6-7, 6-2, 6-3, 6-2, 6-4) en 4h11 de jeu pour s’adjuger son 19e titre du Grand Chelem, revenant à une longueur du record en la matière co-détenu par ses rivaux Roger Federer et Rafael Nadal. Il devient par la même occasion le seul joueur de l’ère Open à avoir gagné au moins deux fois les quatre Majeurs.
La relève devra encore attendre. Et pourtant, Stefanos Tsitsipas a bien cru que son heure de gloire était arrivée. A 22 ans et pour sa première finale en Grand Chelem, le Grec s'est saisi de l'événement à bras le corps, joignant les actes à ses paroles de vendredi : non, les larmes versées après sa demi-finale n'étaient pas la manifestation inconsciente qu'il se contenterait de cet accomplissement. Dimanche, il a fait plier le numéro 1 mondial. Mais, pour rester dans l'univers de la fable, Djokovic n'a pas rompu. En immense champion, il a refusé la défaite et n'a pas manqué son nouveau rendez-vous avec l'Histoire du jeu.

Tsitsipas a été à la hauteur de l'événement

Cette finale a basculé en début de troisième set, quelques minutes après un passage aux vestiaires du Serbe, pour se remettre la tête à l'endroit. Jusqu'ici, il en avait vu de toutes les couleurs. D'abord dans une fin de première manche qui lui avait échappé alors qu'il croyait avoir fait le plus dur. Les deux hommes s'étaient rendu coup pour coup au service jusqu'à 5-5, un moment-clé choisi par le Djoker pour faire la différence après avoir écarté une balle de set lors du jeu précédent. Mais au moment virer en tête, il n'a pu empêcher le débreak immédiat de Tsitsipas (6-6).
Bis repetita dans le tie-break : bien que malmené 5 points à 2, Djokovic a remonté la pente jusqu'à obtenir à son tour une balle de set sur le service adverse. Dos au mur, Tsitsipas a alors sorti le grand jeu malgré le retour appuyé de son rival pour exécuter un décalage coup droit ultra-rapide gagnant. Deux points plus tard, l'outsider de cette finale s'adjugeait la manche inaugurale après 1h10 d'efforts et de régal tennistique (7-6). Affecté par la tournure des événements, le numéro 1 mondial a alors semblé K.-O. debout et le deuxième acte a filé à vitesse grand V, dans le sillage d'un Tsitsipas toujours ébouriffant (7-6, 6-2).
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Stefanos Tsitsipas (Roland-Garros 2021)

Crédit: Getty Images

Diesel, Djokovic a refait le coup de Musetti et imité Gaudio

Djokovic s'est-il alors souvenu de son échec de 2015 quand, après avoir déjà terrassé Rafael Nadal (cette fois en quart), il avait buté sur Stan Wawrinka en finale ? Peut-être. Mais il ne s'est pas laissé envahir par ce spectre, revenant sur le court Philippe-Chatrier plus déterminé que jamais. Dans le 4e jeu de la troisième manche, il a haussé de deux crans son intensité dans chaque frappe et s'est emparé du service de Tsitsipas après 11 minutes de bataille acharnée (6-7, 2-6, 3-1). Dès lors, il a pris les rênes de la partie pour ne plus jamais les lâcher, à l'image de ce qu'il avait déjà réalisé contre Lorenzo Musetti en huitième de finale, un autre somptueux revers à une main.
Le Serbe a retrouvé toute sa superbe, son timing exceptionnel, faisant soudain avancer la balle beaucoup plus vite, sans effort apparent. De l'autre côté du filet, tout s'est compliqué pour Tsitsipas, d'ailleurs manipulé par le kinésithérapeute en début de quatrième manche. Le Grec a payé sa baisse de régime au service notamment (52 % de premières balles dans le 5e set), même s'il a jeté ses dernières forces courageusement dans la bataille dans l'ultime acte, sauvant plusieurs balles de match à 5-3, puis 5-4.
Mais Djokovic n'a pas tremblé pour imiter Gaston Gaudio en 2004, le dernier vainqueur d'une finale à Roland-Garros en cinq sets, qui plus est après avoir perdu les deux premiers. Pour continuer à écrire sa légende, il ne pouvait rêver meilleur scénario.
Novak Djokovic
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