Roland-Garros - L'antisèche de Nadal-Djokovic en quart de finale : Les étoiles l'attendent encore

ROLAND-GARROS - Rafael Nadal est sorti une nouvelle fois vainqueur d'un duel face à Novak Djokovic sur la terre battue parisienne (6-2, 4-6, 6-2, 7-6). Après le camouflet de la demi-finale de 2021, l'Espagnol a livré un match fantastique pour battre un numéro un mondial trop souvent sur courant alternatif. Avec ce succès, la porte d'un 14e succès à Roland-Garros est grande ouverte pour Nadal.

"Le record en Grand Chelem et son obligation de gagner face à Nadal ont plombé Djokovic"

Video credit: Eurosport

Le pourquoi du comment

Dix minutes pour le premier jeu, 51 pour le premier set et même 1h24 pour le deuxème. S'il a débuté à 20h45, en soirée donc, ce Nadal-Djokovic, 59e du nom, a fait honneur à la "night session". C'est à 1h16 du matin que s'est terminé ce duel d'anthologie dans un court Philippe-Chatrier quasiment plein à craquer comme aux premiers échanges. Rafael Nadal avait pris le meilleur départ, il a le mieux conclu une partie illisible à bien des égards où le momentum a changé de camp à de nombreuses reprises.
Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que ce match serait un combat de longue haleine. Il fallut dix minutes à Rafael Nadal pour marquer son territoire et prendre le service adverse dès le premier jeu du match, puis une seconde fois pour mener 4-1. Imprécis, et pas entré dans le match comme l'avait demandé son coach Goran Ivanisevic, Djokovic peinait surtout à relancer correctement le service adverse (8/10 pour Nadal sur deuxième balle). Comme un symbole, c'est sur un service gagnant que Nadal prenait la première manche (6-2).
Le Serbe fut en fait le baromètre de ce quart de finale. Quand il était à son meilleur niveau, le match atteignait des sommets et il était capable de lutter. Quand il perdait un peu le fil du match et de son jeu, il permettait à Nadal d'en profiter. Djokovic s'est mis en difficulté en lâchant son service d'entrée dans les trois premières manches. S'il a réussi à inverser la vapeur, au prix, il faut le dire, d'un niveau de jeu exceptionnel, dans le deuxième set, il a laissé filer le troisième en multipliant les fautes (6-2, 4-6, 6-2).
C'est avec ce qu'il avait montré dans la deuxième manche que Djokovic est revenu pour la quatrième. Bilan, il a rapidement mené 2-0 et a tenu son engagement jusqu'à 5-3 avant un jeu bizarre. Trois grosses premières le mettaient à un point du set. Une fois, deux fois Nadal s'est battu puis a débreaké. Le reste, c'est ce tie-break fabuleux, ces trois balles de match sauvées par Djokovic et finalement la délivrance pour l'homme aux 13 Roland-Garros.

Le moment-clé

5-3 quatrième manche, balle de set Djokovic. Le Serbe est tout près d'emmener Nadal et tout le Chatrier dans une cinquième manche forcément historique. La bande du filet lui refuse l'espoir. Deuxième balle de set ? C'est cette fois un passing de Nadal qui lui ferme la porte au nez. L'Espagnol va chercher lui-même le débreak sur un coup droit gagnant. 5-4, Nadal était de retour et son heure allait venir.

La stat : 28%

Entre deux des meilleurs relanceurs du monde, le service aura été l'une des clés de la partie. De ce côté-là, Rafael Nadal fut clinique pendant trois sets, les trois qu'il a remportés évidemment. Si Novak Djokovic est parvenu à lui chiper la moitié des points sur son engagement dans la deuxième manche, son taux de réussite chute à 28% dans les trois autres (26/90). La statistique est encore plus impressionnante sur seconde balle puisque dans les première, troisième et quatrième manches, Nadal n'aura lâché que 8 points sur sa celle-ci.

La décla

Nadal : "C'est mon meilleur match depuis quatre mois"

La question : Après le sommet, les étoiles pour Nadal ?

Ce Nadal-Djokovic prévu en quart était bel et bien une finale avant la lettre. Avec l'élimination de Carlos Alcaraz, l'autre forte tête de la tournée sur terre, et celle de Stefanos Tsitsipas, finaliste l'an dernier à Roland, l'affirmation prend encore plus de force. Après un énorme duel et un cinquième set fabuleux face à Félix Auger-Aliassime en huitième, Nadal est passé au révélateur ultime : Novak Djokovic.
L'homme aux 13 titres à Roland-Garros l'a passé avec la mention félicitations du jury. Parce qu'il en est sorti vainqueur évidemment mais aussi et surtout peut-être parce qu'il a montré, encore une fois, qu'il était capable de jouer à un très, très haut niveau pendant quatre heures, un peu moins si l'on oublie la séquence du deuxième set où Djokovic l'a copieusement dominé. Pour le reste, Nadal a eu la maîtrise la plupart du temps et dans ces strates-là, ils ne sont pas nombreux à pouvoir aller le chercher.
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Rafael Nadal lors de son duel en quart de finale face à Novak Djokovic

Crédit: Imago

Pour tout dire, Novak Djokovic était peut-être le seul et même le Serbe n'en a pas été capable. Tout ceci ne veut cependant pas dire que Rafael Nadal est assuré de son 14e titre à Roland-Garros. Déjà parce qu'il va affronter un Alexander Zverev impressionnant de calme et de justesse face au phénomène Carlos Alcaraz.
Ensuite parce qu'il vient de passer plus de huit heures en trois jours sur le court. Enfin parce qu'il n'est pas écrit qu'il livrera encore deux récitals jusqu'au titre. Pour lui, la demie est peut-être plus dangereuse que la finale. Imaginer Zverev battre Nadal à Roland-Garros n'est déjà pas simple alors le faire pour Ruud, Rune, Rublev ou Cilic demande un certain degré de créativité.
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