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Roland-Garros - Le public, l'arme fatale de Gaston : "Je m'en suis servi comme à Bercy"

Maxime Battistella

Mis à jour 24/05/2022 à 23:35 GMT+2

ROLAND-GARROS - Un an et demi après sa percée spectaculaire du côté de la porte d'Auteuil, Hugo Gaston s'est encore distingué par une performance remarquable en sortant Alex de Minaur, 20e mondial, en cinq sets (4-6, 6-2, 6-3, 0-6, 7-6). Une victoire que le jeune Français ne serait sans doute pas allé chercher sans le soutien inconditionnel d'un court Suzanne-Lenglen incandescent.

"Dans la créativité, Gaston t'embarque, tu as envie de le suivre tout le temps"

La connexion est incontestable. Entre le public parisien et Hugo Gaston s'est créé un lien particulier, une symbiose apte à renverser des montagnes. Mardi, c'est bien cette alliance entre le petit Français bondissant et les milliers de spectateurs du court Suzanne-Lenglen qui a fait tomber Alex de Minaur, tête de série 19 de ce tournoi de Roland-Garros. Car mené d'un break dans l'ultime acte, au bord des crampes, le 74e mondial aurait sans doute accepté son funeste destin à l'Open d'Australie, Wimbledon ou l'US Open. Mais pas à Roland-Garros.
L'énergie qui lui manquait, Gaston l'a puisée dans le rugissement de la foule sur chacun de ses points. Arrivé à Roland-Garros avec un match gagné seulement sur terre battue, il manquait de confiance. Mais le public l'a transcendé. "Les gens jouent un rôle très important, parce que déjà, ils m'ont soutenu depuis le début, ils ne sont pas arrivés juste à la fin du cinquième. J'aime bien partager mes émotions avec le public, cela m'a aidé, cela m'a donné de la force aussi, parce que ce n'était pas simple au début du cinquième et même à la fin. Je me suis servi d'eux et ils ont été vraiment fantastiques. C'était un très bon moment", a confié Gaston en conférence de presse.

De Minaur déstabilisé : "Il y a une certaine ligne à ne pas franchir"

Mais si l'ambiance électrique du Suzanne-Lenglen a permis à Gaston de se sublimer, elle a aussi affecté son adversaire. Et pas de la même manière, évidemment. Sous pression constante, Alex de Minaur a eu un mal fou à maintenir un niveau de jeu moyen régulier. Le jeu atypique du Français, tout en changements de rythme, ne l'y a probablement pas aidé. Dans quelle mesure a-t-il été vraiment déstabilisé ? L'intéressé, assez vexé, en a donné une idée après son élimination.
"Il y a une différence entre une super ambiance avec des gens qui soutiennent leurs compatriotes - ce qui me va très bien - et autre chose. Pour lui, je suis sûr que l'atmosphère était fantastique et qu'il en a profité pendant chaque seconde de notre match. Mais quand le public me dit des choses, me regarde droit dans les yeux après chaque double faute, je pense qu'il y a une certaine ligne à ne pas franchir. Mais tant mieux pour lui, c'était un moment qu'il n'oubliera pas", a lâché l'Australien, sans cacher une colère froide.
Avant d'ajouter : "Je préfère ne pas entrer dans les détails de ce qui m'a été dit. Dans l'idéal, je vais aller me coucher et tout oublier, mais j'ai le sentiment que ça n'arrivera pas. C'est décevant mais c'est comme ça. Je pense que j'en ai assez bien fait abstraction, j'étais dans l'instant. C'était un peu comme un match à l'extérieur en Coupe Davis. C'était parfois beaucoup. On fait de son mieux pour contrôler les facteurs extérieurs."
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Hugo Gaston va chercher le public à Roland-Garros en 2022

Crédit: Getty Images

Le précédent Bercy face à Alcaraz

S'il a coincé dans la seconde moitié du super tie-break, de Minaur ne s'est toutefois pas effondré comme ce fut le cas d'un certain Carlos Alcaraz, voici quelques mois, en huitièmes de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy. La folie Gaston avait alors déjà fait des ravages et atteint visiblement le jeune Espagnol qui n'avait eu aucune difficulté à l'avouer dans la foulée. Le public de Bercy serait-il plus impressionnant encore que celui incandescent de ce mardi ?
"C'est dur de répondre parce que Bercy c'était en indoor, donc cela résonne encore plus, a enfin observé le Français. C'étaient deux ambiances incroyables. On m'a souvent dit qu'à Bercy, il y avait beaucoup plus d'ambiance qu'à Roland-Garros mais, aujourd’hui (mardi), ils étaient aussi incroyables. Je dirais match nul." En jeune roublard, Gaston sait ménager les susceptibilités. Car il le sait : être le chouchou du public n'est pas donné à tout le monde. Et qui sait jusqu'où cette arme pourrait le mener ?
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