Roland-Garros 2023 - 1er tour - Résultats | La journée des Français : Jeanjean, Humbert, Moutet et Pouille au 2e tour

Il aurait pu douter, rejouer le match ou carrément perdre pied après ces derniers jours chargés d'émotion. Mais Lucas Pouille n'a pas tremblé. Sur le même court 14 qui l'avait vu s'extraire brillamment des qualifications, face au même adversaire, lucky-loser, le Nordiste a su réciter un tennis de très belle facture pour valider son ticket au 2e tour. Il a dominé Jurij Rodionov en trois sets et un peu moins de deux heures de jeu (6-2, 6-4, 6-3). C'est sa première victoire en Grand Chelem depuis l'US Open… 2019. Il défiera le vainqueur du duel Benoît Paire - Cameron Norrie.

Cette fois-ci, pas de larmes mais un énorme sourire au moment de conclure ce premier tour aux airs de formalité. Car Pouille n'a pas souffert, toujours maître de son tennis et de son adversaire. Dans une ambiance terrible, le Français a su capitaliser sur son service pour ne jamais être breaké dans ce match. C'est avec une Marseillaise à vous filer les frissons que Pouille a conclu son premier tour victorieux. Au passage, il est devenu le joueur qualifié au 2e tour le moins bien classé (675e) à Roland depuis Pablo Cuevas en 2013 (762e). Quelle histoire !

C'était l'un des duels franco-français du jour et il a tourné en faveur de Corentin Moutet. Le gaucher a dominé son compatriote Arthur Cazaux en quatre sets après deux premières manches à sens unique (6-1, 6-3, 4-6, 6-4) et un peu plus de 3h20 de jeu. Moutet défiera Andrey Rublev au 2e tour et sera en quête d'exploit.

Longtemps, il n'y eut pas de match dans ce duel tricolore. La faute à un Cazaux un peu timide et un Moutet très entreprenant. Mais le troisième set a dessiné une dynamique différente, avec beaucoup plus de personnalité chez le plus jeune des deux. Mais, à l'expérience, et malgré une vraie embrouille avec l'arbitre du match en début de quatrième manche, Moutet a fini par plier l'affaire.

Ugo Humbert trace sa route vers le deuxième tour. Facile vainqueur d’Adrian Mannarino en 1h52 (6-3, 6-3, 6-1), le Messin en profite pour remporter le premier match de sa carrière à Roland-Garros après cinq échecs d’entrée. Dans ce duel 100% tricolore entre deux joueurs peu à l’aise sur terre battue, l’un a pu surfer sur la confiance accumulée lors de ces dernières semaines. Fort de ses deux titres en Challenger à Cagliari et Bordeaux, Humbert s’est familiarisé avec la surface au point de livrer une prestation très solide sur le court Philippe-Chatrier.

Très en jambes, notamment au service (10 aces, 100% de balles de break sauvées), Humbert a rapidement pris le service adverse pour mener 3-1 et faire la course en tête dans ce premier set. Un avantage qu’il allait conserver jusqu’au bout (6-3, 36 minutes). Rebelote dans le deuxième set où il a breaké d’entrée avant de rater plusieurs occasions de double break (5/19 au total). Qu’importe, cette maigre avance suffisait amplement à son bonheur et c’est finalement à 5/3 en sa faveur qu’il a pris une deuxième fois le service adverse (6-3, 48 minutes) face à un Mannarino qui s’est fait strapper la cuisse gauche à 2-1 dans le deuxième set.

Le troisième set ne fut qu’une formalité pour le numéro un français qui a profité des doubles fautes d’Adrian Mannarino (5) pour se procurer de nouvelles balles de break tout en continuant à éteindre les rares opportunités de son compatriote. Comme un symbole, c’est sur un ace qu’Ugo Humbert a conclu ce match. Au deuxième tour, il devra se mesurer à Lorenzo Sonego (48e mondial).

A 31 ans, Constant Lestienne découvrait en 2023 le grand tableau de Roland-Garros. Et pour une première, il était tombé sur un os en la personne de Karen Khachanov qui sans être un amoureux de la terre, joue toujours bien à Paris (un quart, quatre huitièmes). Mais son jeu tout en variation a fait chavirer le Suzanne-Lenglen tout en étant proche de faire vaciller son adversaire russe. Il n'avait fallu qu'une 1h23 aux Français pour mener deux à zéro et rêver. Il a fallu deux grosses heures à son adversaire pour briser ses espoirs (3-6, 1-6, 6-2, 6-1, 6-3)

Et pourtant Lestienne arrivait avec un bagage lourd de huit défaites de suite sur le circuit ATP. Rien qui n'a semblé devoir calmer son enthousiasme dans les deux premières manches (3-6, 1-6). Mais les Grands Chelems ont ceci de particulier qu'il faut remporter trois manches. Et physiquement, Lestienne n'était pas prêt pour ça. S'il a pu lutter dans la cinquième, le réservoir était trop vide pour réellement mettre en danger un Khachanov en contrôle. Le rêve repassera pour Lestienne.

Le premier Roland Garros de Hugo Grenier n’aura pas duré longtemps, mais le 122e mondial n’a pas démérité, face au Hongrois Marton Fucsovics. Le 83e au classement ATP, dont le meilleur résultat à la Porte d’Auteuil est un 8e de finale en 2020, a dû batailler pendant 3h10 pour prendre l’ascendant sur le Français (6-3, 5-7, 6-1, 6-3).

Dominé dans le premier acte, la wild-card tricolore, qui avait atteint le 2e tour à Wimbledon et l’US Open l’an passé, a cravaché dans la deuxième manche pour revenir dans la partie. Breaké et mené 4-3, Grenier a remporté 4 des 5 derniers jeux du deuxième set pour faire vibrer le court numéro 14. Le Hongrois, qui devrait retrouver Novak Djokovic au 2e tour, a malgré tout fini par faire la différence grâce à sa défense de fer et sa solidité derrière sa première balle de service (82% de points gagnés).

Faisant face à une ancienne demi-finaliste, Jessika Ponchet pouvait s'estimer malchanceuse au tirage. En fait, Nadia Podoroska, 103e à la WTA, n'arrivait pas à Roland-Garros avec plus de confiance qu'elle. L'Argentine, qui s'était propulsée dans le dernier carré en 2020, a fait parler son talent pour se balader sur un court n°14 qui ne demandait qu'à s'enflammer. Il fut bien déçu de voir Ponchet s'incliner en deux manches (6-0, 6-2).

Numéro 2 française au classement WTA, Alizé Cornet n’est pas parvenu à rééditer sa performance de l’an passé, où elle s’était hissée jusqu’au troisième tour. La 62e mondiale est sortie tristement face à l’Italienne Camila Giorgi, qui l’a dominé en 1h42 (6-3, 6-4). L’Italienne retrouvera une américaine, Danielle Collins ou Jessica Pegula, au tour suivant.

Frustrée, bougonne, Cornet n’a presque jamais cru en ses chances de victoire ce dimanche. Incapable de déborder son adversaire (seulement 2 coups gagnants), qui l’a assommée de retours dévastateurs (22 coups gagnants), la Française n’a jamais réussi à s’appuyer sur son service pour faire la différence.

Alors qu’elle menait 4-2 dans la deuxième manche, elle a fini par payer ses trop nombreuses erreurs et concédé les 4 derniers jeux du match avant de rendre les armes. Sa 19e participation aux Internationaux de France ne sera pas la plus marquante.

Un immense combat, et Léolia Jeanjean s’est rappelée au bon souvenir des amateurs de la petite balle jaune à la porte d’Auteuil. Après son parcours inattendu l’an passé (troisième tour), la 124e mondiale a remporté un duel dantesque face à Kimberly Birrell (6-4, 6-7[6], 6-3), devant les spectateurs surchauffés du court numéro 14, pour poursuivre sa route dans cette édition 2023.

Suite à un premier set où elle a mené 5-2 avant de se faire peur et de l’emporter 6-4, Jeanjean a de nouveau joué avec les nerfs de ses supporters dans le deuxième acte. Gâchant 4 balles de match dans le tie break, la Tricolore s’est effondrée, avant de se retrouver embarquée dans un troisième set de tous les dangers.

Dans le troisième acte, suite à un double échange de breaks, la Française a finalement pris le meilleur en fin de partie, où les deux joueuses, percluses de crampes, ont fini par se serrer la main après 3h10 de jeu. Jeanjean attend Avanesyan ou Bencic au second tour.