Roland-Garros 2023 | Novak Djokovic : "Dire que je suis le plus grand, c'est irrespectueux pour les autres"

Ce 11 juin 2023 restera longtemps gravé dans sa mémoire. Car c'est le jour où Novak Djokovic a laissé dans ses rétroviseurs pour la première fois de son immense carrière ses vieux rivaux Rafael Nadal et Roger Federer dans la course aux titres du Grand Chelem. Déjà (large) recordman du temps passé à la première place mondiale, le Serbe a ajouté, en gagnant son 23e Majeur à Roland-Garros (Nadal en a 22, Federer 20) un autre argument de poids en sa faveur dans le débat sur le meilleur joueur de tous les temps ("Greatest of all times" ou "GOAT" en anglais).

Désigné comme tel par un journaliste en conférence de presse, il n'a toutefois pas mordu à l'hameçon. "Merci, mais je ne veux pas dire que je suis le plus grand, parce que, comme je l'ai dit avant, c'est irrespectueux à l'égard de tous les autres grands champions des différentes époques de notre sport", a-t-il considéré.

Et de préciser : "Le tennis a été joué vraiment très différemment à travers le temps. Je pense que chaque grand champion dans sa génération a laissé une immense empreinte et héritage et nous a ouvert la voie. Je laisse ces genres de discussions et de débats sur le GOAT à d'autres. J'ai bien sûr une immense confiance et foi en moi et en tout ce que je suis capable de faire. Ce trophée est une autre confirmation de la qualité de tennis que je suis encore capable de produire."

En parlant des différentes époques du jeu, Djokovic fait ainsi référence aux Rod Laver et Ken Rosewall des années 1960-1970, aux Björn Borg, John McEnroe, Ivan Lendl et autre Jimmy Connors des années 1980 ou encore aux Pete Sampras et Andre Agassi des années 1990 et 2000. Le matériel (raquettes, cordages, balles) était alors différent, tout comme les surfaces, ce qui rend en effet la comparaison hasardeuse. En revanche, le Serbe n'a pas contredit le simple fait qu'il avait surpassé les deux grands rivaux de sa génération, tout en leur rendant hommage.

"La vérité, c'est que je me suis toujours comparé à ces joueurs, parce que ce sont les deux rivaux les plus grands que je n'ai jamais eus de toute ma carrière, a-t-il relevé. Et je l'ai dit à de nombreuses reprises qu'ils m'ont défini en tant que joueur. Tous les succès que j'ai eus, ils y ont contribué d'une certaine manière, grâce à la rivalité qu'on a eue, les matchs que l’on a joués les uns contre les autres et les heures nombreuses à réfléchir et analyser ce qu'il fallait pour les battre et sur les plus grands stades. Bien sûr, c'est incroyable de savoir que je suis devant ces deux joueurs en termes de nombre de Grands Chelems avec un de plus que Rafa. Mais dans le même temps, chacun écrit sa propre histoire."

Et le plus effrayant dans tout cela pour la concurrence, c'est qu'il n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Plus il pourra creuser l'écart statistiquement, mieux il se portera. "J'ai beaucoup de confiance en moi. Pour moi, je suis tous les jours le meilleur sur les courts, parce que je sais qu'il n'y a qu'avec cette mentalité que tu peux porter cette coupe et obtenir ces résultats historiques. Après, évidemment, les statistiques sont là. L'aventure n'est pas finie. Si je gagne encore des Grands Chelems, pourquoi penser à la retraite ? Je me sens encore motivé et inspiré à l'idée de jouer mon meilleur tennis, surtout sur ces tournois qui comptent le plus dans l'histoire de notre sport. J'ai déjà hâte d'être à Wimbledon."