Roland-Garros 2023 | Novak Djokovic n'a "aucun regret" après son message pour le Kosovo

"Le Kosovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence". Novak Djokovic s'est offert une polémique lundi à la sortie du court central après son succès au 1er tour sur Aleksandar Kovacevic. Depuis quelques semaines, les tensions ont été ravivées entre le petit pays, non reconnu par les Nations Unies mais bien par la France, et son voisin serbe qui maintient que cette région lui appartient. Le numéro 3 mondial a été questionné, en serbe, en conférence de presse sur ces mots inscrits en cyrillique sur une caméra de Roland-Garros.

"Je suis fils d'un homme né au Kosovo, je sens une plus grande responsabilité à apporter mon soutien à notre peuple et à toute la Serbie, a d'abord lancé Novak Djokovic aux journalistes de son pays présents à Roland-Garros. En tant que Serbe, je suis très touché par ce qu'il se passe au Kosovo. C'est notre lieu de naissance, le cœur de tous les moments historiques de notre pays. La plus grande bataille a eu lieu ici, les monastères et les églises les plus importants sont ici."

C'est sur fond de tensions que Djokovic a redit son soutien à un Kosovo serbe. Dans le nord du pays, où vivent quelque 120 000 de ses compatriotes, l'élection de maires d'origine albanaise a remis le feu aux poudres et une trentaine de soldats de maintien de la paix de la Force pour le Kosovo ont été pris à partie lors de manifestations pro-serbes. Ce n'est pas la première fois, loin de là, que "Nole" prend cette position. Dès 2008, il affirmait dans une vidéo "le Kosovo est serbe" alors que le pays venait de déclarer son indépendance reconnue par la France et les Etats-Unis mais ni par l'ONU ni par l'Union européenne.

"Je n'ai pas envie d'entrer dans des débats politiques, a encore poursuivi Djokovic. Si on me donne une amende ou quelque chose du même genre, je n'aurais aucun regret et je le referais parce que ma position là-dessus est très claire. Je suis contre la guerre, contre la violence, contre toute sorte de conflit et je l'ai toujours exprimé publiquement."

Du côté de l'organisation, on se serait évidemment passé de cette polémique. Invitée de France Télévisions sur Twitch lundi soir, Amélie Mauresmo, directrice de Roland-Garros, était un peu embarrassée : "Là, on attend de voir ne serait-ce qu’une traduction exacte, car on a plusieurs versions qui nous remontent. On va voir. Et lui parler pour savoir ce qu’il a vraiment voulu dire. Pas de précipitation. On va poser les choses".

Dans le même temps, la Fédération française de tennis (FFT), interrogée par Reuters, a fait savoir qu'il n'y avait "pas de règles officielles du Grand Chelem sur ce que les joueurs peuvent ou ne peuvent pas dire. La FFT ne fera aucune déclaration ni ne prendra position à ce sujet". Finalement, en fin d'après-midi, par un communiqué, Roland-Garros a réagi, citant une position commune des quatre tournois du Grand Chelem : "Les débats qui traversent l’actualité internationale s’invitent parfois en marge du tournoi, c’est compréhensible. [...] Les règles qui s’appliquent sont communes aux quatre tournois, et le juge-arbitre, avec les superviseurs Grand Chelem, s’assurent qu’elles soient respectées. Des messages sont passés aux équipes des joueurs concernés à cet égard". L'histoire ne devrait donc pas aller plus loin.