Roland-Garros 2024 | Novak Djokovic s'en sort en cinq sets face à Francisco Cerundolo en 8e de finale

Il ne veut décidément pas mourir. Déjà malmené au 3e tour dans la nuit de samedi à dimanche face à Lorenzo Musetti, Novak Djokovic a encore survécu à un match riche en émotions lundi sur le court Philippe-Chatrier. Cette fois, le couperet est passé encore plus près : le numéro 1 mondial était mené deux manches à une et 4-2 dans la quatrième par l'Argentin Francisco Cerundolo, 27e mondial, avant de l'emporter au bout des cinq sets (6-1, 5-7, 3-6, 7-5, 6-3) et de lui-même en 4h39 de jeu. Pour une place dans le dernier carré, il affrontera Casper Ruud, vainqueur de Taylor Fritz (7-6, 3-6, 6-4, 6-2) dans un "remake" de la finale de l'an dernier.

Quand ils sont au bord du précipice, il ne faut pas donner à ces monstres-là la chance de reprendre pied. Un peu à l'image de Tennys Sandgren voici quatre ans face à Roger Federer en quart de finale de l'Open d'Australie, Francisco Cerundolo n'a pas su enfoncer le dernier clou dans le cercueil de la légende qu'il défiait. Certes, Djokovic n'a pas eu de balle de match à sauver, mais à le voir peiner dans ses déplacements à partir du deuxième acte, il a longtemps semblé s'être fait une raison. Pourtant, il a continué, comme conscient que son adversaire pouvait lui laisser l'espace de revenir.

Il faut dire que Cerundolo avait pris son temps avant de profiter de l'état de forme suspect de Djokovic. Ce dernier, après avoir survolé la première manche, s'est blessé au genou droit en début de deuxième manche, sollicitant un temps mort médical. Clairement handicapé dans ses déplacements, le numéro 1 mondial s'est pourtant bien accroché à son service, bien aidé par l'Argentin qui a collectionné et gâché les occasions les unes après les autres. Mais à 6-5, il a fini par saisir sa chance à sa… 13e tentative pour remettre les compteurs à zéro.

Profitant de son élan, Cerundolo a fait le break d'entrée de troisième manche, affermissant son emprise sur le match. De l'autre côté du filet, le "Djoker" n'avait visiblement pas les moyens de résister, renonçant parfois à se replacer au centre après une course exigeante. Avec la tête des mauvais jours, il a même paru à plusieurs reprises sur le point de renoncer. Mais la fébrilité palpable de son adversaire l'en a certainement dissuadé. Pour rester dans son match, le Serbe s'en est parfois vertement pris à l'arbitre, considérant par exemple que le court aurait dû être arrosé, ou à son clan, signe aussi que le feu était toujours là.

Mais le Serbe ne semblait tout de même pas avoir les moyens physiques de ses ambitions. C'était sans compter la décomposition de son rival qui lui a offert le débreak dans la quatrième manche (4-4), avant de céder une nouvelle fois son service pour relancer totalement un animal à sang froid qui n'en demandait pas tant. A nouveau porté par le public parisien, Djokovic a remis de l'intensité dans son jeu pour faire le break d'entrée de 5e. Et même si Cerundolo s'est un peu révolté une fois dos au mur, le numéro 1 mondial a porté l'estocade finale à 4-3, plus solide sur ses appuis qu'il ne l'avait été au cours des trois derniers sets. Il s'est même permis un grand écart sur une volée en pleine extension. Le champion vacille, mais il est toujours en vie. Il faudra en faire plus pour le faire tomber.