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Novak Djokovic n'est pas Ivo Karlovic, mais il a servi comme jamais à Bercy

Laurent Vergne

Mis à jour 03/11/2019 à 21:28 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS-BERCY – Novak Djokovic a construit son 5e sacre à Bercy sur l'exceptionnelle qualité de son service. Un atout trop rarement mis en avant chez les Serbe. Mais cette semaine, à l'image de sa performance limpide dans ce secteur face à Denis Shapovalov en finale, il a fait de sa mise en jeu une arme incontournable.

Novak Djokovic au service lors de la finale du Masters de Paris-Bercy contre Denis Shapovalov

Crédit: Getty Images

Novak Djokovic a récité tranquillement son tennis pour filer vers le 77e titre de sa carrière, le 5e à Bercy. De cette semaine immaculée, au cours de laquelle il n'a pas concédé le moindre set, c'est sans doute sa performance au service qui aura le plus frappé les esprits. Dans ce secteur du jeu, le Serbe a été tout simplement monstrueux. Un seul joueur a réussi à le breaker en cinq matches : Corentin Moutet, à deux reprises, lors du tout premier match du Djoker. Après cela, une fois son tonus retrouvé et son début de grippe évacué, Djokovic est devenu injouable sur sa mise en jeu.
Si le jeune gaucher français avait réussi à se procurer six balles de break au cours de leur 16e de finale, Novak Djokovic n'en a plus concédé qu'une seule sur ses quatre rencontres suivantes : lors de son avant-dernier jeu de service en finale, dimanche, contre Denis Shapovalov. Balle de débreak sauvée par le Belgradois. Kyle Edmund, Stefanos Tsitsipas et Grigor Dimitrov, à eux trois, n'ont pas vu le début de la moindre ouverture sur le service de Djokovic en six sets cumulés.
Le service a clairement été un des meilleurs coups dans mon jeu dans ce tournoi
Plus impressionnant encore, le taux de réussite de Nole sur sa seconde balle dans ce tournoi. Il a remporté environ les deux tiers de ses points derrière celle-ci. Mais là aussi, il est monté en puissance au fil des tours. Lors de ses trois derniers matches, face à Tsitsipas, Dimitrov et Shapovalov, Djokovic a remporté 38 points sur 50 sur deuxième balle, soit 76% de réussite. Difficile, dans ces conditions, d'espérer le breaker. Shapovalov a ironisé dimanche sur son impuissance face à la qualité de la mise en jeu du désormais quintuple vainqueur de Bercy.
Lorsqu'il s'agit d'évoquer les plus gros serveurs du circuit, le nom de Djokovic vient rarement à l'esprit de manière spontanée. Idem lorsque l'on avance les principales armes du Serbe. C'est rarement sa mise en jeu qui sera citée en premier. Mais quand il est aussi efficace et précis que ses derniers jours, le Djoker est capable d'enquiller les points sur son engagement comme personne.
Il sourit à l'évocation de son passage en "mode Karlovic". "En de très rares occasions, comme aujourd'hui, je me sens comme Karlovic, avoue-t-il. C'est frustrant de jouer contre un joueur comme Ivo Karlovic, qui sert aussi bien. Et c'est super quand vous pouvez obtenir beaucoup de points gratuits grâce à votre service. Ça a été mon cas, pas seulement dans cette finale, mais toute la semaine. Le service a clairement été un des meilleurs coups dans mon jeu dans ce tournoi."

Des "aces" en deux ou trois temps

Djokovic n'a en réalité rien à voir avec un Karlovic. Il n'a ainsi servi que deux aces dimanche, contre 11 à Shapovalov, et seulement 22 sur l'ensemble du tournoi. En revanche, la qualité de son premier comme de son deuxième service lui facilite la vie autrement : "Ca me permet de me sentir beaucoup plus à l'aise dans la construction du jeu et plus confiant du fond du court". Ses aces à lui se font en deux ou trois temps mais, au fond, ça ne change rien : même si la balle revient, le point est plié. C'est bien sa mise en jeu qui, à la base, a fait la différence.
Quand Novak Djokovic excelle à ce point dans ce domaine, il devient presque imbattable sur surface rapide. Car dans le même temps, il demeure ce relanceur d'exception. Shapovalov a pu le mesurer, lui qui, à l'exact inverse de son adversaire, a été maltraité sur sa deuxième balle, sur laquelle le Serbe a remporté plus de 80% des points. "J'ai attendu que son pourcentage de premières baisse et, alors, j'ai réussi à le mettre sous pression sur sa deuxième balle", analyse le Serbe. Cette combinaison-là (service impérial, pression constante en retour) rend l'équation presque insoluble pour n'importe quel adversaire.
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