Rolex Paris Masters - Novak Djokovic, de moribond à épouvantail
Mis à jour 02/11/2019 à 13:15 GMT+1
ROLEX PARIS MASTERS - Impérial contre Stefanos Tsitsipas vendredi (6-1, 6-2), Novak Djokovic va mieux. Beaucoup mieux, même. Le Serbe tourne progressivement le dos à ses pépins de santé du début de semaine. S'il garde le pied sur l'accélérateur comme face au Grec, il sera difficile à freiner sur la route du titre.
"Je me suis déjà retrouvé dans des tournois où j'étais malade mais où, en allant un peu mieux chaque jour, j'ai réussi à avancer et même, parfois, à gagner le titre." Ainsi parlait Novak Djokovic mercredi après sa poussive entrée en matière contre Corentin Moutet. Physiquement affaibli, le numéro un mondial avait souffert mais conservait l'espoir de jouer un rôle majeur dans cette semaine parisienne.
Jeudi, il y eut du mieux face à Kyle Edmund, même si ce n'était pas encore à ça. Après la démonstration de force en quarts de finale vendredi face à Stefanos Tsitsipas, étrillé 6-1, 6-2 en 58 minutes, le vrai Djokovic semble de retour. Avec, à nouveau, le sentiment qu'il faudra être sacrément costaud pour le priver d'un cinquième titre à Bercy.
Beaucoup plus tranchant, il ne se dit pourtant pas encore revenu à 100% mais sa santé s'améliore. "Physiquement, je me sens bien, la santé, c'est comme ci comme ça, mais ça s'améliore", a-t-il confié sur le plateau d'Eurosport après sa nette victoire, avant de plaisanter. "Il reste juste la gorge, c'est parce que je joue au tennis le jour et le soir, je chante, ce n'est pas la cigarette." Il y a quarante-huit heures, il n'était pas d'humeur à badiner sur le sujet. Une façon de dire que, oui, il va beaucoup mieux.
Un de mes meilleurs matches de la saison
Quelle métamorphose tout de même, en l'espace de deux jours. Si Tsitsipas a été fantomatique, Novak Djokovic, lui, a sorti une prestation de première classe dans ce quart de finale. Une référence, même, à l'écouter : "Comme je l'ai dit sur le court, je pense avoir joué un de mes meilleurs matches de la saison. Je me suis très bien préparé pour ce match. J'ai perdu contre Stefanos à Shanghai il y a trois semaines, j'ai beaucoup regardé les vidéos pour voir ce que je pouvais faire mieux, et différemment."
En Chine, il avait dominé les débats pendant un set et demi avant de lâcher prise. Cette fois, il a démarré encore plus vite, et n'a jamais laissé Tsitsipas sortir la tête de l'eau. "Au début du deuxième set, explique-t-il, il était très important de faire le break très vite pour ne lui laisser aucune opportunité de revenir dans le match. J'ai bien servi, j'ai bien lu son service, je l'ai mis constamment sous pression et beaucoup de choses que j'ai tentées ont marché. C'était un grand match." Pas loin du match parfait, même.
Ainsi relancé, le Djoker redevient subitement l'homme à battre à l'AccorHotels Arena, même s'il reste du beau monde. A commencer par son prochain adversaire, Grigor Dimitrov. Le Bulgare retrouve à Paris les sensations qui l'avaient amené aux portes de la finale de l'US Open au début du mois de septembre. "C'est un des plus gros talents de ces 10-15 dernières années, juge Djokovic. Il a eu des difficultés à être régulier mais il a toujours eu le jeu pour être au top. Quand mentalement, physiquement et techniquement il met tout en place, il est dangereux. Battre Roger à l'US Open (en quarts de finale, NDLR) a été énorme pour sa confiance."
La place de numéro un dans un coin de la tête
Certes, mais en neuf confrontations, Djokovic s'est imposé à neuf reprises. Et jamais il n'a perdu une demi-finale à Bercy sur ces cinq précédents. Bref, tous les voyants semblent à nouveau au vert. Une cinquième couronne dans l'est parisien relève donc du très possible. Dans l'optique de son duel à distance avec Rafael Nadal pour la première place mondiale en fin de saison, le Serbe a tout intérêt à engranger un maximum de points ici.
Il n'a de toute façon plus le choix, lui qui perdra automatiquement son statut de numéro un lundi, avec l'espoir de le récupérer sur le fil lors du Masters à Londres. "Je suis surtout concentré sur les éléments de mon jeu, nous confie-t-il, mais tout ne dépend pas que de moi, ça dépend aussi de Nadal et de ses résultats. Il joue très bien. S'il gagne tous les tournois, tous les matches, chapeau. Mais ce n'est pas fini encore pour moi, comme pour lui."
Dimanche, le duel à distance pourrait se transformer en choc frontal. Le Djokovic de vendredi pourrait l'aborder avec confiance. D'ici là, il prendra soin de sa gorge, promis : "Je ne chanterai pas d'opéra !"
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article