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Shapovalov, le (nouveau) grand bond en avant

Laurent Vergne

Mis à jour 03/11/2019 à 10:58 GMT+1

ROLEX PARIS MASTERS - Après son éclosion précoce et spectaculaire sur le circuit, Denis Shapovalov a connu une petite crise de croissance. Mais en cet automne 2019, le jeune Canadien avance à nouveau à toute vitesse. Deux semaines après le premier titre de sa carrière, le voilà en finale à Bercy. Il défie Novak Djokovic dimanche pour un coup d'éclat.

Denis Shapovalov.

Crédit: Getty Images

La roue tourne vite en tennis. Denis Shapovalov avait explosé voilà plus de deux ans en atteignant les demi-finales du Masters 1000 de Montréal en 2017, avec au passage une victoire sur Rafael Nadal. Un accomplissement rarissime pour un joueur de 18 ans. Au printemps 2018, juste avant son 19e anniversaire, le Canadien se hissait dans le Top 20.
Tout est donc d'abord allé très vite pour lui. Depuis, en dépit de quelques coups d'éclat, il tendait à plafonner gentiment. Son émergence brutale et rapide, tout comme son potentiel tennistique, à la fois effarant et excitant, avaient suscité des attentes fortes. Trop grandes, peut-être. D'autant que, dans le même temps, son jeune compatriote (et ami), Felix Auger-Aliassime, l'avait dépassé au classement. Mais l'automne 2019 marque le deuxième grand pas en avant de "Shapo". Tout aussi brusquement, il est en train de franchir un nouveau cap.

Au pire 15e mondial lundi

En l'espace de deux semaines, le natif de Tel-Aviv vient de s'offrir deux grandes premières sur le circuit. Son premier titre, d'abord, à Stockholm, le 20 octobre, et, ce week-end, sa première finale de Masters 1000. Il a certes bénéficié samedi du forfait de dernière minute de Rafael Nadal, mais tout au long de la semaine, il a produit du tennis de très haut niveau pour écarter de son chemin Fognini, Zverev et Monfils. "Bien sûr, ce n'est pas comme ça que je voulais atteindre ma première grande finale, mais ça reste quand même une grande fierté et une superbe opportunité pour moi", a-t-il commenté samedi.
Sa fin de saison plein pot va lui permettre d'effectuer un sacré saut au classement, autre matérialisation de ses progrès récents. 36e mondial il y a trois semaines, Denis Shapovalov sera au pire 15e lundi, et même 11e en cas de titre à Bercy. Après avoir oscillé pendant des mois et des mois entre la 20e et la 40e place, cette avancée est significative. Et pour rappel, il n'a encore que 20 ans... Il devait assimiler certaines choses et digérer une mini-crise de croissance classique à cet âge.
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Face à un Shapovalov des grands soirs, Monfils n'a pas existé

Une question de temps

"Ce n'était qu'une question de temps pour moi, a-t-il estimé samedi après sa qualification sur tapis vert. J'avais besoin d'un peu de temps pour faire évoluer mon jeu et grandir en tant que joueur. D'un côté, je suis bluffé de voir que j'avance aussi vite, d'un seul coup, mais de l'autre je sentais que mon jeu était en place depuis un moment. Mais ces dernières semaines, il y a eu un déclic alors je suis content de voir comment les choses sont en train d'évoluer."
Sa victoire en Suède lui donne des ailes. C'est un joueur plus confiant, plus sûr de lui qui s'est avancé à Bercy. Frank Dancevic, le capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis, avait vu le coup venir. "Les titres et les victoires sont comme une potion magique, avait-il confié à Sportsnet, le site canadien, après le trophée glané par Shapovalov à Stockholm. A moins de s'appeler Novak, Roger ou Rafa, dans l'immense majorité des cas, quand vous êtes dans un tournoi, vous le quittez en ayant perdu. Un titre vous donne une telle confiance, il vous transforme. Cela pourrait donner des ailes à Denis et lui permettre d'aller loin dans d'autres tournois même d'ici la fin de cette saison." Bingo.
Dimanche, il aura évidemment tout à gagner contre Novak Djokovic. "C'est génial pour moi d'être ici et c'est une sorte de bonus, dit-il. Honnêtement, je l'aborde juste en me disant que je vais y aller à fond, voir ce que je peux faire et profiter du moment." Difficile de savoir s'il a déjà les épaules assez larges, à la fois pour rivaliser avec un Djoker à ce point solide depuis deux matches et pour appréhender au mieux ce qui est, jusqu'à présent, le moment le plus marquant de sa jeune carrière.
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Denis Shapovalov (Canada)

Crédit: Eurosport

Djoko, trop haut, trop tôt ?

L'absence de match contre Nadal rend encore plus floue l'analyse de cette finale. Mais il promet de ne pas se défiler ou de jouer contre-nature : "Je ne suis pas du genre à minimiser les risques, alors je vais en prendre."
Djoko, est-ce trop haut, trop tôt ? Peut-être. A défaut du révélateur Nadal, le test serbe apparait plus probant encore. Ils se sont affrontés trois fois. Trois fois cette année. Trois victoires de Djokovic, la dernière pas plus tard qu'à Shanghai il y a quelques semaines à peine (6-3, 6-3). "A Shanghai, il a vraiment joué de façon incroyable, rappelle le Canadien. Je n'avais pas l'impression d'avoir mal joué, mais il m'a sorti des coups incroyables. J'espère qu'il ratera un peu plus cette fois. Mais je devrais aussi en faire plus et je crois que j'en suis capable."
Vu ce que Djokovic a montré face à Tsitsipas ou Dimitrov, il est audacieux, voire dangereux, de guetter un coup de mou venu de Belgrade. Shapovalov, en revanche, a raison d'en attendre davantage de lui. Shanghai, c'était le 9 octobre. Mais le petit Denis a beaucoup grandi depuis.
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