Rome 2013, 3e tour : Benoît Paire sort Del Potro

Le Français Benoît Paire s'est qualifié pour les quarts de finale du Masters 1000 de Rome en battant l'Argentin Juan Martin del Potro (n°7), 6-4, 7-6, jeudi au Foro italico. C'est la première fois de sa carrière que le Tricolore, 36e mondial, atteint ce stade de la compétition dans un Masters 1000. C'est aussi sa première victoire sur un joueur du Top 10. Vendredi, il affrontera le vainqueur du match entre son compatriote Jérémy Chardy et Marcel Granollers. "C'est la plus belle de ma carrière", a lâché Paire après avoir écoeuré Del Potro avec ses amorties ébouriffantes - il n'en a raté qu'une! "Je suis surtout content pour ma qualité de jeu et ma qualité mentale" a ajouté le Français dont le talent n'est équivalent qu'à son inconstance.

Classé 36e à l'ATP avant le tournoi du Foro Italico, il est désormais assuré de figurer parmi les 32 têtes de série à Roland-Garros, qui commence dans neuf jours. "J'espère! Je m'étais fixé cet objectif, c'est vrai que tout arrive un peu en même temps", s'enthousiasme l'Avignonnais barbu, qui refuse pourtant de parler de "déclic". Contre le géant argentin, le 1,96 m de Paire a réussi "son match le plus abouti depuis quatre ans", assure Lionel Zimbler, son entraîneur, qui l'avait récupéré au bord de la démission en 2009 quand le joueur avait été exclu pour indiscipline du centre d'entraînement national. "On est parti de pas grand-chose. Il se posait la question d'arrêter le tennis, mais c'est un peu Benoît, par moment tout prend des proportions importantes", explique l'entraîneur.

"Que de chemin parcouru! souffle Paire. Pas mal de choses ont changé depuis, il y a eu des choses qui m'ont fait vraiment du bien et qui me font fait avancer petit à petit." Paire admet que "parfois le mental faisait un peu faux bond". "J'ai encore des progrès à faire, mais il ne faut pas griller les étapes, j'ai encore un quart de finale à jouer", disait-il avant son quart de finale contre l'Espagnol Marcel Granollers. "Il a du génie dans sa raquette, reprend Zimbler, des coups d'exceptions, des choses que personne ne fait, tellement surprenantes! Contre Del Potro il a sorti des amorties incroyables à des moments où on ne les attendait vraiment pas, des coups qui peuvent faire la différence contre les meilleurs." Des coups qu'il voudrait faire à chaque échange, mais son entraîneur doit "lui expliquer sans arrêt que ce n'est pas possible".

Paire balance aussi de suaves revers, des coups de pinceau "à la Gasquet". Mais pour réussir ces coups-là, "il faut qu'il soit lucide, serein, donc on travaille beaucoup sur cet état émotionnel parce qu'il est très sensible", poursuit le coach. Peut-il titiller les meilleurs? C'est l'objectif, "mais on ne se fixe pas de limite, de classement à atteindre, parce qu'après il perd un peu l'humilité! (rires)" "Des fois je me dis que ça pourrait aller plus vite, ajoute Zimbler, mais non, c'est son rythme à lui et je le respecte." De 70e mondial à tête de série en Grand Chelem en six mois, Paire a au moins nettement accéléré.