US Open : Face à Rafael Nadal, Novak Djokovic devra avoir tout bon

De sa faculté à enrayer le service de Nadal à l'utilisation de son revers en passant par l'entame de match, Novak Djokovic devra résoudre de complexes équations lundi. Voici les clés de la finale de l'US Open.

Novak Djokovic

Crédit: Reuters

Novak Djokovic a mis un temps fou à entrer dans sa demi-finale contre Stanislas Wawrinka. Nerveux, hors du coup, il s'est lancé dans une course à handicap (il a été mené un set et un break). Il a fini par s'en sortir. Mais face à Nadal, ce serait suicidaire de démarrer de la sorte. A l'inverse, l'Espagnol a démarré pied au plancher en breakant Gasquet d'entrée. Il faudra surveiller l'intensité mise par chacun d'emblée. Mais Djokovic jouera gros sur ses premiers jeux de service, tant il est compliqué de breaker Nadal. Il ne devra pas commettre la même erreur que Gasquet, qui a trainé comme un boulet le break cédé d'entrée dans chacun des trois sets. En 36 confrontations, le vainqueur du premier set a gagné le match 31 fois.
Deux très gros points forts des deux joueurs vont se trouver en confrontation directe. D'un côté, le service de Rafael Nadal. De l'autre, le retour de Novak Djokovic. L'Espagnol n'est pas celui qui frappe le plus fort et dont la première balle va le plus vite. Il claque peu d'aces. Mais sa mise en jeu est d'une remarquable efficacité. Aussi bien sur première que sur seconde balle. Il utilise son service non pas pour faire le point directement, mais pour le gagner sur son deuxième ou,  au pire, son troisième coup de raquette. La variété, du placement et des effets, est la clé chez lui. Nadal n'a concédé qu'un seul break en six matches, face à Richard Gasquet, en demi-finale. Il n'a jamais gagné moins de 76% des points sur sa première dans ses six premiers tours, et jamais moins de 55% derrière sa seconde. C'est remarquable. Et c'est une constante chez lui cette saison sur dur: son service est impeccable. Il en a fait une arme primordiale. En finale, il va trouver du répondant avec Djokovic, l'homme qui a signé le plus de breaks et qui s'est procuré le plus de balles de breaks dans cette quinzaine new yorkaise. S'il veut décrocher un deuxième titre à New York, le Serbe devra impérativement se montrer performant dans ce secteur du jeu. Celui qui gagnera cette bataille-là aura fait un pas vers le titre.
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

Les duels entre Rafael Nadal et Novak Djokovic comprennent toujours une grande part de défi physique. Plus que n'importe quelle autre confrontation sur le circuit. Ils n'ont pas trop trainé sur les courts au cours de la quinzaine, mais en demi-finale, Djokovic a livré un combat beaucoup plus éprouvant que Nadal. Cela peut-il jouer? Pas forcément. D'abord parce que, cette année, il y a deux jours entre les demies et la finale. Ensuite parce que le numéro un mondial est un roc. A Wimbledon, il avait toutefois semblé manquer d'énergie en finale contre Murray après sa grosse bagarre contre Del Potro au tour précédent. A surveiller, donc. Mais il parait plus tranchant à New York qu'il ne l'était à Londres. Il a d'ailleurs confirmé samedi se sentir bien physiquement. Dans ce domaine, nous avons deux monstres.
A ce niveau de compétition, entre deux joueurs qui se connaissent si bien, qui ont combattu tant de fois l'un contre l'autre, tout se joue souvent sur une affaire de petits détails. Si la finale de lundi est aussi accrochée que leurs précédents duels, la victoire reviendra peut-être à celui qui, sur les quelques points clés, sera capable de forcer le destin, de prendre ce supplément de risque qui fera la différence. Comme Nadal à Roland-Garros, lorsque dans le 5e set de sa demi-finale face au Serbe, il a eu l'audace de jouer gros sur son revers. Ca avait payé. Il avait pu le faire parce que ses certitudes sur terre sont colossales.
Qu'il s'agisse de Nadal ou Djokovic, chacun a de bonnes raisons d'afficher une grande confiance. Le Serbe joue sur sa meilleure surface. Il a gagné 27 de ses 28 derniers matches en Grand Chelem sur dur. Il y affiche un ratio favorable face à Nadal. "Cette surface est celle où je me sens le mieux, où je suis le plus en confiance, a rappelé le numéro un mondial samedi. Et le Arthur-Ashe est le court où j'ai connu le plus de succès après le central de l'Open d'Australie." Mais que dire de Nadal? L'Espagnol est invaincu sur dur en 2013. Il a joué trois tournois, trois Masters 1000 (Indian Wells, Montréal, Cincinnati), il les a gagnés tous les trois. Il est à 21 victoires consécutives sur dur cette saison. "Il n'a jamais aussi bien joué sur dur, alors que ce n'a jamais été sa surface favorite", salue Djokovic. Au Canada, le mois dernier, Rafa était sorti vainqueur de leur dernier duel en date, 7-6 au troisième. Puis, accessoirement, il a quand même remporté cinq de leurs cinq derniers matches. Il est difficile d'enrayer une telle dynamique. Si le match se joue au couteau, au finish, cela pourrait peser en faveur de l'Espagnol.
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2011 Djokovic Nadal US Open Finale

Crédit: AFP

Au cours de sa série victorieuse face à Nadal en 2011, Nole avait fait de son revers une arme de destruction massive sur le plan tactique. C'est réellement par le biais de ce coup qu'il avait su déstabiliser le Majorquin, notamment dans l'utilisation qu'il a su en faire dans la diagonale, sur le coup droit de Nadal, afin de neutraliser celui-ci pour mieux s'ouvrir le champ long de ligne. Mais pour fonctionner, cette stratégie a donc évidemment besoin d'un revers performant. Or, depuis le début de cet US Open, Djokovic a affiché quelques signes de faiblesse sur ce coup pourtant fort chez lui. Il a commis deux fois plus de fautes directes (70) que de coups gagnants (32). Il devra gagner en régularité en finale dans ce secteur du jeu s'il veut contrarier Nadal.
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