Implacable, Novak Djokovic domine Taylor Fritz et rejoint Carlos Alcaraz en demi-finales de l'US Open

Pas toujours impérial mais très "clutch" dans les moments importants, Novak Djokovic a fait preuve de bravoure pour aller battre chez lui le numéro 1 (et dernier) Américain en lice à l'US Open, Taylor Fritz (6-3, 7-5, 3-6, 6-4), cette nuit. A 38 ans, le Serbe jouera sa 14e demi-finale à New York (sa 53e en Grand Chelem), record de Jimmy Connors égalé. Ce sera contre Carlos Alcaraz. Pop corn !

Comment Djokovic s'est sorti du combat face à Fritz

Video credit: Eurosport

Et vous, vous avez prévu quoi vendredi ? Inutile, en tout cas, de nous solliciter pour quoi que ce soit, on ne pourra pas : on aura Alcaraz-Djokovic. Quelques heures après la démonstration de l'Espagnol face à Jiri Lehecka, le Serbe l'a rejoint en demi-finales de l'US Open, cette nuit en night-session, en battant le numéro 4 mondial Taylor Fritz, face auquel il a dû serrer le jeu pour finalement le battre pour la onzième fois en autant de rencontres (6-3, 7-5, 3-6, 6-4 en 3h24) et se hisser ainsi en demi-finales du Grand Chelem new-yorkais.

Comme toujours à chaque match gagné par Novak Djokovic, et avant de revenir sur celui-ci qui n'est pas passé si loin de mal tourner pour lui, il faut commencer par les chiffres : le Serbe de 38 ans s'est qualifié pour sa 14e demi-finale de l'US Open, égalant le record de Jimmy Connors qui demeure toutefois le plus vieux demi-finaliste à New York (39 ans lors de son inoubliable épopée de 1991). Pour la septième fois de sa carrière, il aura donc atteint le dernier carré des quatre Grands Chelems cette saison. Ce qui, à son âge, est plus que phénoménal, même s'il faut noter qu'il a toujours buté à ce stade.
Contraint à l'abandon à l'Open d'Australie contre Alexander Zverev et touché à la cuisse à Wimbledon contre Jannik Sinner, Novak Djokovic, au moins, ne sera pas blessé lors de cette demi-finale contre Carlos Alcaraz, qu'il a battu quatre fois lors de leurs cinq dernières rencontres. L'homme aux 24 Grands Chelems, qui vise par ailleurs un cinquième titre à l'US Open (ce serait là aussi un record égalé), a fini fatigué mais bel et bien sur ses deux jambes contre Taylor Fritz, dans un match qu'il a d'abord dominé mais qui est devenu de plus en plus intense au fil des minutes.
"C'était un match très serré, qui aurait pu tourner dans un sens ou dans l'autre, a confirmé l'ancien numéro mondial dans son interview d'après-match. A vrai dire, je ne me sentais pas vraiment dominateur dans ce match. Taylor jouait très bien et très souvent, j'ai dû me battre pour rester en vie sur mes jeux de service. Mais j'ai sauvé des balles de break cruciales, notamment dans le deuxième set, et ces quelques points ont fini par faire la différence."
Avec le nombre de montées au filet (33) par un Djokovic souvent désireux d'écourter les longs rallyes qu'il ne remportait pas forcément, c'est effectivement la statistique sur les balles de break qui résumera le mieux ce onzième opus entre les deux hommes : l'Américain n'en a concrétisées que deux sur 13, dont 1/11 au total des deux premières manches, là où Novak en a concrétisées 3/6 dans ces deux premiers sets. Le match, en grande partie, s'est joué là.

Bandeau et jeu à l'envers

Sans cette avance au score, Djokovic aurait peut-être eu en effet du mal à conclure. Car Fritz, au contraire, est monté en puissance au fil des jeux après un départ manqué, sans doute un peu en raison du contexte – dernier joueur américain encore en lice en night-session sur le stadium Arthur-Ashe, ce n'est pas rien -, mais sans doute plus encore à cause de l'identité de son adversaire. A l'image de son bandeau qu'il avait mis devant-derrière, ce dont des magnats de la mode tels Eugénie Bouchard s'émurent sur "X", l'Américain jouait un peu à l'envers.
Mais il remit tout dans le bon sens à compter du troisième set. Le public lui vint en aide aussi, en se mettant à perturber son adversaire sur ses services, le poussant à concéder son engagement au début du troisième set, et à s'en agacer auprès de l'arbitre. Pour Djokovic, l'inquiétude commençait à devenir palpable d'autant qu'en face, Fritz, enfin décomplexé, déroulait de plus en plus sur ses jeux de service. Et une fois celui-ci revenu à deux sets à un, on n'était pas complètement sûr que le Serbe n'allait pas subir la deuxième défaite de sa vie en Grand Chelem en ayant mené deux sets à rien (après celle contre Jürgen Melzer en quart de finale de Roland-Garros 2010).
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Djokovic : "Je ne sentais pas que je dominais le match"

Video credit: Eurosport

Car physiquement, on sentait que cela commençait à devenir plus dur pour la légende serbe, en difficulté notamment sur ces frappes en bout de course qui ont fait sa gloire. Mais Djokovic ne serait pas Djokovic sans cette faculté hallucinante à cadenasser autant le jeu dans les moments les plus importants. Surtout face aux adversaires qu'il a à sa botte. Il avait déjà été très "clutch" à la fin de la deuxième manche pour refermer le couvercle après une première occasion manquée de servir pour le set à 5-4 (son premier break encaissé du match, sans conséquence).
Il le fut encore plus dans le quatrième set, où sa qualité de service retrouvée lui permit de faire la course en tête jusqu'à 5-4. Et là, dans ce moment ultra-chaud, il accentua bien évidemment la pression sur son rival. Fritz se montra très courageux pour sauver deux premières balles de match au combat du fond de court. Mais il craqua sur la troisième en commettant une terrible double faute qui précipita sa perte. Elle lui a coûté une nouvelle demi-finale de l'US Open mais aussi sa place de numéro 4 mondial, au bénéfice de son bourreau du jour. Novak Djokovic a tout gagné cette nuit, et le voilà face à un nouveau défi à sa démesure.
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